Le 15 mai dernier, une voix commune et nouvelle s’est élevée en France, portée par la Conférence des Responsables des Cultes (CRC), rassemblant représentants catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans et bouddhistes. Dans une tribune publiée dans Le Monde, ces chefs religieux ont exprimé leur inquiétude profonde face au projet de loi visant à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté, actuellement débattu à l’Assemblée nationale.
Ce n’est pas ici une simple question d’argumentation religieuse ou dogmatique. Il s’agit, comme ils le soulignent, d’une rupture anthropologique majeure, d’un bouleversement de notre regard sur la vie et la mort. L’intégration de la « possibilité d’administrer la mort » dans notre Code de la santé publique constitue selon eux un dévoiement grave de la médecine, qui, depuis toujours, repose sur le serment d’Hippocrate : soulager sans jamais ôter la vie.
De nombreux soignants partagent cette douleur. Leur mission est d’accompagner la vie, d’apporter consolation et soin, non d’être chargés de provoquer la mort. Ce rôle inverse la nature même de la médecine et risque d’instaurer une culture de la mort, là où elle a toujours été un service rendu à la vie.
Les responsables des cultes dénoncent également l’usage volontairement ambigu du terme « aide à mourir ». Ce vocabulaire euphémique, qui prétend masquer la réalité de l’acte — l’administration volontaire d’un produit létal —, embrouille les esprits et affaiblit le débat moral. Dire qu’une mort ainsi provoquée serait « naturelle » est une contrevérité dangereuse, une manière d’endormir les consciences face à la gravité de l’acte.
Au-delà de la médecine, ce projet remet en cause deux piliers essentiels de notre société : la fraternité et la solidarité. En ouvrant la porte à ce « droit » de mourir, on expose les plus fragiles – personnes âgées, malades, handicapées – à une pression implicite, une culpabilité lourde de sens : celle d’être un poids pour les autres. Dans les pays où l’euthanasie est déjà en place, les chiffres montrent une hausse constante des demandes, tandis que les efforts pour développer les soins palliatifs s’effritent dangereusement.
Leur appel est clair : loin de progresser, cette loi serait une régression morale, sociale et médicale. Alors que le vote final approche à l’Assemblée nationale, ils invitent les parlementaires à la plus grande prudence et à faire le choix de l’humanité. Plutôt que d’ouvrir la voie à la mort administrée, il faut investir dans la formation des soignants à l’écoute, dans le développement des soins palliatifs et dans un accompagnement global et respectueux jusqu’au dernier souffle.
C’est un appel à privilégier la relation humaine contre la solitude, la présence attentive contre l’abandon, la compassion véritable contre une résignation mortifère.
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