L’Albanie, petit pays des Balkans, témoigne d’une histoire remarquable de foi et de résilience. Malgré 400 ans de domination ottomane et la terreur du régime totalitaire communiste, le catholicisme a survécu, porté par un peuple attaché à ses racines chrétiennes.
Le catholicisme en Albanie remonte aux premiers siècles de notre ère. Pourtant, l’histoire a été loin d’être clémente pour cette communauté. L’occupation ottomane, qui dura plusieurs siècles, transforma profondément le paysage religieux du pays, laissant aujourd’hui une majorité musulmane. Cependant, environ 9 % des Albanais restent catholiques, un chiffre réduit mais significatif, principalement concentré dans les régions du nord-ouest.
Le XXe siècle fut particulièrement brutal. Après la Seconde Guerre mondiale, Enver Hoxha, un dirigeant communiste sans expérience notable, s’empara du pouvoir et transforma l’Albanie en un État stalinien isolé. Sous son règne, en 1967, l’Albanie devint officiellement le premier État athée au monde. Les églises furent fermées, les prêtres persécutés, et la foi, reléguée dans la clandestinité. Pourtant, même sous cette répression féroce, les catholiques albanais continuèrent à pratiquer leur foi en secret.
Le régime de Hoxha laissa des traces profondes. Des milliers d’Albanais furent envoyés dans des camps de travail ou exécutés. Parmi les victimes, 38 martyrs catholiques, composés de prêtres et de laïcs, ont été béatifiés en 2016 en reconnaissance de leur courage face à la persécution.
Un autre personnage emblématique de la foi albanaise est le père Gjergj Fishta, prêtre franciscain et poète, qui joua un rôle clé dans la préservation de la culture et de la langue albanaises. De plus, Skanderbeg, héros national et défenseur de la chrétienté au XVe siècle, reste une figure centrale de l’identité albanaise. Converti au catholicisme, il mena une lutte acharnée contre l’Empire ottoman, retardant son avancée en Europe chrétienne.
Depuis la chute du régime communiste à la fin des années 1980, l’Albanie a retrouvé une certaine liberté religieuse. Un événement marquant fut la réouverture de l’église du Sacré-Cœur à Tirana en 1991, en présence de Sainte Mère Teresa, originaire d’une famille albanaise du Kosovo. La visite du pape François en 2014 souligna également l’importance de l’héritage catholique albanais et rendit hommage aux souffrances endurées par le peuple.
L’émigration massive des catholiques albanais, qui représentent aujourd’hui près de 40 % de cette communauté vivant à l’étranger, affaiblit la présence de l’Église locale. L’unique séminaire catholique du pays peine à répondre aux besoins pastoraux, et les relations avec d’autres groupes religieux, bien que généralement pacifiques, reflètent parfois des inégalités structurelles.
Malgré ces obstacles, les catholiques albanais continuent de témoigner de leur foi. Selon le père Gjovani Kokona, prêtre d’origine albanaise exerçant aux États-Unis, la foi des Albanais reste forte, bien qu’elle montre des signes de sécularisation, comme dans d’autres parties de l’Europe. Cependant, cette sécularisation n’a pas encore atteint les niveaux préoccupants de l’Occident.
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