L'autorité israélienne chargée de la nature et des parcs a déclaré lundi qu'elle renonçait à un projet controversé visant à intégrer les lieux saints chrétiens du Mont des Oliviers de Jérusalem dans un parc national, à la suite des protestations véhémentes des principales églises.
Le Mont des Oliviers, à l'est de Jérusalem, s'élève au-dessus de la vieille ville de Jérusalem et ses sites sont sacrés pour trois religions monothéistes. Ses pentes à l'est de la vieille ville sont parsemées d'églises de diverses sectes qui marquent les lieux traditionnels des événements de la vie de Jésus.
La semaine dernière, les églises arménienne, catholique et grecque orthodoxe ont adressé une pétition au ministre israélien de la protection de l'environnement, dont le département est en charge de l'autorité des parcs, dans une lettre.
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Les églises ont exprimé leur "plus grande inquiétude et leur objection sans équivoque" au projet, affirmant qu'il bouleverserait l'état actuel des choses et viserait à "confisquer et nationaliser l'un des sites les plus sacrés du christianisme et à en modifier la nature".
Farid Jubran, conseiller général de la Custodie franciscaine de Terre Sainte de l'Église catholique, a déclaré qu'en faisant d'une zone comprenant des propriétés de l'Église une partie d'un parc national, on mettait "le contrôle entre les mains de personnes qui n'ont d'autre objectif que d'effacer toute caractéristique non-juive sur cette montagne".
La ministre de la Protection de l'environnement, Tamar Zandberg, n'a pas répondu aux demandes d'interview.
Mais peu après le tollé des églises, l'autorité chargée de la nature et des parcs a déclaré qu'elle gelait le plan, qui devait être approuvé le 2 mars par le comité de planification de Jérusalem.
L'autorité a déclaré qu'elle n'avait "aucune intention de faire avancer le plan au sein du comité de planification et qu'il n'était pas prêt à être discuté sans coordination et communication avec tous les responsables concernés, y compris les églises, dans la région".
Les groupes de défense des droits et les militants pacifistes israéliens avaient dénoncé le plan comme une tentative des autorités israéliennes de marginaliser les résidents palestiniens et d'accroître l'importance religieuse et nationale juive du Mont des Oliviers.
Dans une déclaration commune, les groupes de défense des droits Bimkom, Emek Shaveh, Ir Amim et Peace Now ont déclaré que le projet d'extension du parc national des remparts de Jérusalem pour y inclure des parties du mont des Oliviers faisait partie des "divers mécanismes utilisés par Israël à Jérusalem-Est pour asseoir sa souveraineté, marginaliser la présence non-juive et empêcher le développement indispensable des quartiers palestiniens, ce qui accroît la pression pour les pousser hors du bassin de la vieille ville".
Israël s'est emparé de Jérusalem-Est et de ses lieux saints juifs, chrétiens et musulmans lors de la guerre du Proche-Orient de 1967 et l'a annexée dans un geste non reconnu par la majeure partie de la communauté internationale.
La ville sainte est l'épicentre émotionnel du conflit israélo-palestinien, qui dure depuis plus d'un siècle, et tout changement, même mineur, du fragile statu quo à Jérusalem risque de dégénérer en violence. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale d'un futur État indépendant, tandis qu'Israël considère la ville comme sa capitale unie.
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