La béatification du roi Baudouin, figure emblématique et pieuse de la monarchie belge, est un processus qui prendra du temps. C’est ce qu’a souligné Rik Torfs, expert en droit canon et ancien recteur de la KULeuven, lors d’une déclaration à l’agence Belga.
Le pape François a surpris le monde en annonçant, lors d’une messe au stade Roi Baudouin, qu’il initierait cette cause dès son retour à Rome. Cette annonce intervient après une visite de quatre jours du Saint-Père au Luxembourg et en Belgique.
À Bruxelles, le pape a demandé aux évêques belges de soutenir cette cause, leur enjoignant de s’en occuper pour la faire avancer. Comme pour toute béatification, un dossier détaillé sera constitué. Celui-ci présentera les arguments en faveur et en défaveur de l’élévation de Baudouin au rang de Bienheureux. Ce document sera ensuite transmis à un ministère du Vatican, chargé de l’examiner. Toutefois, la décision finale appartient au Souverain Pontife.
Selon Rik Torfs, ce processus pourrait prendre plusieurs années. Il est important de noter que la béatification n’est jamais une certitude. « Certaines procédures sont parfois discrètement abandonnées« , avertit-il, rappelant que malgré la ferveur populaire ou la renommée d’une figure, tous les dossiers n’aboutissent pas.
La question du miracle
Dans la tradition catholique, un miracle est généralement requis pour qu’un candidat soit béatifié. Cependant, Torfs précise qu’il y a déjà eu des exceptions, où une béatification a été prononcée sans qu’un miracle ne soit attribué au futur Bienheureux. Bien que ce ne soit pas fréquent, cela reste une possibilité.
Par le passé, le Vatican préférait attendre 50 ans après la mort d’une personne avant d’entamer une telle procédure, permettant ainsi une analyse plus distanciée des événements. Mais les règles peuvent parfois s’assouplir, en fonction des circonstances et de la figure en question.
Un roi pieux et déterminé
Le roi Baudouin, né en 1930 et décédé en 1993, a marqué l’histoire belge par sa profonde piété et son engagement religieux. Son règne, en particulier aux côtés de son épouse, la reine Fabiola, a été empreint de foi. N’ayant jamais eu d’enfants, le couple royal a souvent concentré ses efforts sur des œuvres de charité et sur la défense des valeurs chrétiennes.
L’un des moments marquants de la vie du roi fut en mars 1990, lorsqu’il refusa de signer une loi dépénalisant partiellement l’avortement, malgré son adoption par le Parlement belge. Ce geste a révélé au monde son attachement indéfectible aux principes catholiques, plaçant la défense de la vie au cœur de son règne.
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Bien que la béatification du roi Baudouin soit encore loin d’être acquise, son exemple de foi et de détermination face aux défis politiques et moraux inspire de nombreux catholiques. En refusant de plier devant la pression gouvernementale lors du débat sur l’avortement, Baudouin a montré qu’un roi pouvait rester fidèle à ses convictions chrétiennes, même dans le tumulte politique.
Cela dit, il est évident que la reconnaissance officielle de sa sainteté prendra du temps. Les étapes à franchir sont nombreuses, et il est impossible de prévoir combien d’années s’écouleront avant une potentielle béatification. Mais si ce processus aboutit, le roi Baudouin deviendra un modèle éclatant pour tous ceux qui luttent pour la vérité et la justice selon les principes de l’Église.