Le mardi 9 juillet 2024, le gouvernement du Nicaragua a décrété la fermeture de Radio Maria et la saisie de ses biens.
Cette station de radio catholique était auparavant dirigée par Mgr Rolando Alvarez, un critique notoire du régime actuel, aujourd’hui exilé au Vatican.
Radio Maria représentait l’un des derniers médias au Nicaragua encore sous l’égide de l’Église catholique. Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre le gouvernement et l’Église, qui a vu nombre de ses biens confisqués depuis l’implication du clergé comme médiateur lors des manifestations de 2018. Le ministère de l’Intérieur a justifié cette fermeture dans une résolution publiée au journal officiel.
Radio Maria est accusée de « non-conformité » pour n’avoir pas présenté ses bilans financiers de 2019 à 2023. De plus, les autorités affirment que le conseil d’administration de la radio est « périmé depuis septembre 2021 ».
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Cette mesure intervient dans le cadre d’une répression plus large visant les ONG et les associations civiles au Nicaragua. Depuis 2018, le gouvernement a fermé environ 3 600 organisations, invoquant souvent des motifs administratifs similaires. Il est important de noter que Mgr Alvarez, ancien directeur de Radio Maria et évêque de Matagalpa, a été condamné l’année dernière à 26 ans de prison pour trahison, suite à ses critiques virulentes contre la répression gouvernementale des manifestations de 2018.
Il a ensuite été expulsé vers le Vatican. Cette fermeture de Radio Maria soulève de nouvelles inquiétudes quant à la liberté d’expression et à la liberté religieuse au Nicaragua. Elle témoigne également de la détérioration continue des relations entre l’Église catholique et le gouvernement du président Daniel Ortega.