Le Pape François exhorte les membres de l’autorité fiscale italienne à favoriser la redistribution des richesses en mettant en œuvre les valeurs évangéliques lorsqu’ils soutiennent les services publics destinés aux membres les plus démunis de la société.
Le Pape a rencontré lundi une délégation de l’Agenzie delle Entrate, l’agence fiscale italienne, et a réfléchi aux racines bibliques de l’impôt et à sa finalité dans la société.
Le thème de l’impôt, a noté le Pape François, apparaît régulièrement dans la Bible et était un aspect de chaque gouvernement qui a régné sur la Terre Sainte.
« La Bible, a-t-il souligné, ne diabolise pas l’argent, mais offre une invitation à l’utiliser correctement, à ne pas en devenir esclave et à ne pas en faire une idole.«
Même les rois bibliques d’Israël imposaient des taxes à leurs sujets, a-t-il dit, faisant ainsi partie de la vie même dans les temps anciens.
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La dîme, a expliqué le pape, est un aspect peu connu, mais intéressant de l’impôt, qui consiste à donner un dixième du revenu d’une personne au Roi, comme l’a fait Abraham après avoir reçu la bénédiction du roi-prêtre Melchizédek.
Le livre du Lévitique de l’Ancien Testament utilisait les revenus de la pratique préexistante de la dîme pour soutenir la tribu sacerdotale de Lévi, en les libérant du travail manuel pour servir dans le Temple de Dieu.
« La dîme des lévites a contribué à faire mûrir deux réalités dans la conscience des gens : celle de ne pas être autosuffisant, car le salut vient de Dieu ; et celle d’être responsable les uns des autres, en commençant par les plus démunis.«
Le Pape François a également exploré les conversions des collecteurs d’impôts Zachée et Matthieu en raison de leur rencontre personnelle avec Jésus.
« Matthieu, a-t-il dit, a peut-être même continué à gérer ses propres richesses, voire celles des autres, mais il l’a certainement fait avec une logique différente : celle du service aux nécessiteux et du partage avec les frères et sœurs, comme le Maître le lui a enseigné.«
Le Pape François s’est ensuite penché sur les principes directeurs de l’Agence fiscale italienne : légalité, impartialité et transparence.
La légalité en matière fiscale, a déclaré le pape, sert à « équilibrer les relations sociales, en retirant la force de la corruption, des injustices et des inégalités.«
Il a ajouté que la légalité protège tout le monde et est une « garantie d’égalité« , même si un changement culturel est nécessaire pour voir la fiscalité comme un « signe de légalité et de justice.«
« [La fiscalité] doit favoriser la redistribution des richesses, en sauvegardant la dignité des pauvres et des plus petits, qui risquent toujours d’être foulés aux pieds par les puissants. Le fisc, lorsqu’il est juste, favorise le bien commun.«
Il s’est appuyé sur la doctrine sociale de l’Église et de l’Écriture pour inviter chacun à promouvoir le bien commun en comprenant la « destination universelle des biens.«
L’impartialité dans la collecte des impôts, a déclaré le pape François, affirme qu' »aucun citoyen n’est meilleur en fonction de sa classe sociale, mais que chacun est chargé, de bonne foi, d’être un fidèle constructeur de la société.«
Bien que les cas d’évasion fiscale et d’illégalité abondent, a-t-il ajouté, les employés de l’Agence du revenu peuvent également témoigner des millions de personnes qui paient leurs impôts et contribuent au bien commun.
La transparence, a noté le Pape, est un aspect important tant dans la collecte des impôts que dans les dépenses du gouvernement en matière de soins de santé et d’autres institutions gérées par l’État.
« La transparence dans la gestion de l’argent, qui provient des sacrifices de nombreux travailleurs, révèle la liberté d’esprit et apprend aux gens à être plus motivés pour payer leurs impôts, surtout si les recettes fiscales contribuent à surmonter les inégalités, à réaliser des investissements pour créer des emplois, à garantir de bons soins de santé et une bonne scolarité, et à créer des infrastructures qui facilitent la vie sociale et économique.«
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