L’Église catholique en France a obtenu plus de 20 millions d’euros d’indemnisation pour les victimes d’abus sexuels.
La nouvelle intervient environ quatre mois après qu’un rapport ait estimé que des centaines de milliers d’enfants ont été abusés dans l’Église catholique en France au cours des 70 dernières années.
« C’est un premier pas« , a déclaré Gilles Vermot-Desroches dans une interview accordée à l’Agence France-Presse. Vermot-Desroches est le président du fonds Selam, qui est chargé de réunir les indemnités pour les victimes.
Un montant initial de 5,6 millions d’euros aurait déjà été mis de côté pour les demandes d’indemnisation faisant l’objet d’une enquête par un groupe indépendant.
On ignore comment le fonds d’indemnisation a été alimenté. Les évêques français ont voté, lors de leur assemblée plénière de novembre, la vente des biens immobiliers et mobiliers de certains diocèses catholiques. L’Église aurait également invité le clergé et les laïcs à faire des dons.
À la fin de leur assemblée plénière en novembre, les évêques se sont agenouillés dans un acte de pénitence à Lourdes, alors que l’image d’un enfant en pleurs était dévoilée et qu’une victime d’abus partageait son témoignage.
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Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la conférence épiscopale française, avait alors déclaré que les évêques avaient reconnu la « responsabilité institutionnelle » de l’Église dans les conclusions du rapport.
« Nous avons senti le regard de Dieu sur nous, car nous avons senti monter en nous le dégoût et la peur en réalisant ce que tant de personnes avaient vécu et vivaient en termes de souffrance, alors qu’elles avaient le droit de recevoir la lumière, la consolation, l’espérance de Dieu« , a déclaré l’archevêque.
Certains membres d’une académie catholique française ont critiqué la méthodologie du rapport sur les abus, estimant que le rapport manquait de « rigueur scientifique« .
« L’évaluation disproportionnée de ce fléau alimente le récit d’un caractère ‘systémique’ et jette les bases de propositions visant à faire tomber l’Église-institution« , ont-ils déclaré.
Les auteurs de la critique notent que le rapport reconnaît qu’il n’y a pas de lien de causalité entre le célibat et les abus sexuels.
Mais ils ajoutent que « la recommandation 4 traite du célibat des prêtres et invite [l’Église] à « identifier les exigences éthiques du célibat consacré, notamment en ce qui concerne la représentation du prêtre et le risque encouru de lui conférer un statut de héros ou de le placer dans une position de domination« .
Ils ont fait valoir que « cette recommandation ne relève pas du champ de compétence de la commission.«
Cette critique a suscité une levée de boucliers, plusieurs membres de l’académie, fondée en 2008, ayant démissionné.
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