Le pape François doit célébrer le 15 mai une messe pour la canonisation de 10 nouveaux saints hommes et femmes : Cinq d’Italie, trois de France, un d’Inde et un des Pays-Bas.
La dernière cérémonie de canonisation a été célébrée le 13 octobre 2019 et incluait saint John Henry Newman.
Le pape François a reconnu officiellement au cours de son pontificat 909 personnes porté à la sainteté ; ce chiffre inclut les 813 « martyrs d’Otrante« , qui ont été tués dans une ville du sud de l’Italie en 1480 et déclarés saints en 2013.
En vue de la cérémonie de canonisation, la Congrégation pour les causes des saints a publié une brève biographie de chacun des 10 nouveaux saints et des informations sur le miracle attribué à leur intercession nécessaire à leur canonisation. Si l’Église n’exige pas la reconnaissance d’un miracle pour la béatification d’un martyr, elle en exige généralement un pour que tous les bienheureux soient déclarés saints.
Les 10 personnes, énumérées dans l’ordre de la congrégation, sont :
– Le bienheureux Devasahayam Pillai, un laïc et père de famille indien, né dans une famille hindoue de haute caste en 1712 et converti au christianisme en 1745. Selon le Vatican, son refus de participer aux cérémonies hindoues et ses prédications sur « l’égalité de tous les hommes », niant le système hindou des castes, ont conduit à son arrestation, sa torture et sa mort en 1752.
Les seuls détails fournis par le Vatican sur le miracle dans son cas sont qu’il s’agissait de « la réanimation d’un fœtus à la 20e semaine de grossesse d’une femme indienne » et qu’une enquête diocésaine sur le cas a eu lieu en 2015.
– Le bienheureux César de Bus, fondateur, né en France, des Pères de la Doctrine chrétienne, une congrégation religieuse dédiée à l’éducation, à la pastorale et à la catéchèse. Né en 1544, il aimait la vie et les fêtes jusqu’à ce qu’il fasse une expérience de conversion au début de la trentaine et commence à consacrer sa vie à la prière et à l’aide aux pauvres. Ordonné prêtre en 1582, il fut un pionnier de l’éducation à la foi des laïcs, à l’aide d’illustrations qu’il peignait lui-même et de chants et de poèmes qu’il écrivait. Il est mort en 1607.
Le Vatican a déclaré que le miracle approuvé pour sa canonisation était la guérison en 2016 d’une jeune femme à Salerne, en Italie, qui souffrait d’une « méningite à acinetobacter baumannii » avec une « hémorragie cérébrale due à une rupture de MAV à haut débit avec hydrocéphalie aiguë. »
– Le bienheureux Luigi Maria Palazzolo, prêtre italien et fondateur de la Congrégation des Sœurs des Pauvres. Né en 1827, il a été ordonné prêtre en 1850. Selon la biographie du Vatican, « à cette époque, le clergé était abondant et, comme la majorité des prêtres issus de familles aisées qui restaient à la maison et se consacraient généreusement aux bonnes œuvres, Don Luigi choisit de se consacrer aux jeunes » dans un oratoire d’un quartier pauvre. Il a ouvert une école qui offrait des cours du soir de lecture et d’écriture aux hommes et aux garçons avant d’ouvrir un oratoire séparé pour les filles et de fonder les Sœurs des Pauvres pour le gérer.
Le miracle reconnu dans sa cause de sainteté concerne une sœur des pauvres italienne qui avait une perforation intestinale, une septicémie, une défaillance de plusieurs organes et un choc septique. Au début de 2016, alors que les médecins avaient proclamé sa mort imminente et avaient cessé d’essayer d’inverser les dommages, elle s’est rétablie.
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– Le bienheureux Giustino Maria Russolillo, un Italien qui, le jour de son ordination sacerdotale en 1913, a fait le vœu de fonder un ordre religieux destiné à promouvoir les vocations au sacerdoce et à la vie religieuse, mais sa première tentative a été stoppée par son évêque. Il finit cependant par fonder la Société des vocations divines pour les hommes et les Sœurs vocationnelles.
La guérison, en avril 2016, d’un jeune membre de la Société des vocations divines qui était dans le coma et souffrait d’insuffisance respiratoire aiguë et de rhabdomyolyse (mort musculaire) après une crise d’épilepsie a été le miracle accepté pour sa canonisation.
– Le bienheureux Charles de Foucauld est né à Strasbourg, en France, en 1858. Il s’est éloigné de la foi pendant son adolescence, mais lors d’un voyage au Maroc, il a vu combien les musulmans étaient dévoués à leur foi, ce qui l’a incité à revenir à l’église et, finalement, à rejoindre les trappistes. Après avoir vécu dans des monastères en France et en Syrie, il a recherché une vie d’ermite encore plus austère. Ordonné prêtre en 1901, il vit parmi les pauvres et s’installe finalement à Tamanrasset, en Algérie. En 1916, il est tué par une bande de maraudeurs. Ses écrits ont inspiré la fondation, après sa mort, des Petits Frères de Jésus et des Petites Sœurs de Jésus.
Le miracle approuvé pour sa cause concernait Charles, un apprenti charpentier travaillant à la restauration d’une chapelle à Saumur, en France, qui fit une chute de plus de 15 mètres, heurtant un banc dont l’accoudoir lui transperça le côté gauche et ressortit à l’arrière, à la base de la cage thoracique. Selon les Petits Frères de Jésus, Charles n’a pas perdu connaissance, s’est levé immédiatement pour chercher de l’aide et, après une intervention chirurgicale, est sorti de l’hôpital au bout d’une semaine. « Il a repris le travail deux mois après l’accident sans souffrir de séquelles physiques ou psychologiques », précise l’ordre. L’accident s’est produit le 30 novembre 2016, la veille du centenaire de la mort du bienheureux Charles.
– La bienheureuse Anna Maria Rubatto, fondatrice de l’ordre désormais connu sous le nom de Sœurs capucines de Mère Rubatto, est née à Carmagnola, en Italie, en 1844 et est décédée à Montevideo, en Uruguay, en 1904.
Le miracle accepté dans sa cause concernait la guérison en mars 2000 à Colonia, en Uruguay, d’un jeune homme souffrant d’un « traumatisme cranio-encéphalique avec une grave hémorragie sous-arachnoïdienne, un coma sévère, une hypertension endocrânienne et des lésions axonales diffuses« , a déclaré la Congrégation pour les causes des saints.
– La bienheureuse Maria Domenica Mantovani, cofondatrice et première supérieure générale des Petites Sœurs de la Sainte Famille. Née en 1862 à Castelletto di Brenzone, en Italie, elle a consacré sa vie au service des pauvres et des nécessiteux ainsi qu’à l’assistance aux malades et aux personnes âgées. Elle est décédée en 1934.
Dans son cas, le miracle concerne la guérison en 2011 d’une jeune fille de 12 ans en Argentine qui, au cours d’une procédure médicale, a souffert de convulsions, d’un arrêt cardiaque et d’une insuffisance respiratoire. Touchée par une relique de la bienheureuse Mantovani et soutenue par les prières de sa famille, la jeune fille a été extubée deux jours plus tard et a poursuivi sa convalescence, a indiqué le Vatican.
– Le bienheureux Titus Brandsma est né à Oegeklooster, aux Pays-Bas, en 1881 et est entré au Carmel en 1898. Ordonné en 1905, il a été envoyé à Rome pour poursuivre ses études et, pendant son séjour, il est devenu correspondant de plusieurs journaux et magazines néerlandais. À son retour, il a fondé le magazine Karmelrozen et, en 1935, il a été nommé aumônier de l’association des journalistes catholiques néerlandais. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été arrêté et envoyé à Dachau pour trahison après avoir défendu les Juifs et encouragé les journaux catholiques à ne pas imprimer la propagande nazie. Il a été tué par une injection létale en 1942 à l’âge de 61 ans et incinéré au camp.
Le miracle de sa cause concerne le père carmélite Michael Driscoll, ancien pasteur de l’église St. Jude à Boca Raton, en Floride, qui a maintenant 80 ans. En 2004, on lui avait diagnostiqué un mélanome métastatique grave, de stade 4, et il avait commencé à prier le bienheureux Titus et à mettre une relique des vêtements du martyr sur sa tête et son cou. Lorsque le conseil médical de la Congrégation pour la cause des saints s’est penché sur le cas, le Vatican a déclaré que « de la maladie, qui était particulièrement maligne et invasive, il n’y avait plus aucune trace, même après plus de 15 ans.«
– La bienheureuse Marie Rivier, une Française qui a fondé les Sœurs de la Présentation de Marie en 1796, à l’époque de la Révolution française, alors que de nombreux couvents catholiques étaient fermés et que les activités religieuses étaient interdites. Elle est née en 1768 et est morte en 1838.
Le miracle reconnu pour sa canonisation, selon le Vatican, s’est produit en 2015 à Tagbilaran, aux Philippines. Il s’agissait de la disparition d’une anasarque – une accumulation de liquide dans les tissus et les organes – chez un fœtus, un peu plus de 12 semaines après le début de la grossesse. La petite fille est née en bonne santé le 6 septembre 2015.
– La bienheureuse Carolina Santocanale, également connue sous le nom de Bienheureuse Marie de Jésus, une religieuse italienne née en 1852, qui a fondé la congrégation des sœurs capucines de l’Immaculée de Lourdes. Elle est morte à Palerme en 1923.
Selon le Vatican, le miracle dont elle a été l’objet concernait une jeune mariée souffrant de deux troubles auto-immuns, la myasthénie grave et la thyroïdite de Hashimoto, et d’une infertilité avérée. Pourtant, après des prières à la bienheureuse Carolina, en décembre 2016, elle a découvert qu’elle était enceinte. Et, six mois après la naissance de son premier enfant en bonne santé, elle est retombée enceinte et a donné naissance à un autre bébé en bonne santé.
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