Napo
Les autorités japonaises ont exécuté Tomohiro Kato, condamné à la peine de mort après avoir poignardé à mort sept personnes en 2008.
Dans ce contexte, il est significatif de relancer la note publiée par le Conseil Justice et Paix de l’Église catholique japonaise, qui – en partant du cas local – propose une réflexion plus large sur le magistère de l’Église concernant la peine de mort.
« Nous exprimons notre profonde tristesse et notre vive protestation, lit-on dans le texte, contre l’exécution de Tomohiro Kato, 39 ans, détenu au centre de détention de Tokyo le 26 juillet 2022. Sa précieuse vie a été enlevée par les mains de l’État« .
Le Conseil rappelle qu’en 2016, c’est le 26 juillet que le Japon a porté le deuil des victimes de l’attaque d’un établissement pour handicapés à Sagamihara, qui a fait 19 morts. Il s’agit d’un « incident sans précédent de morts et de blessés« .
« Nous avons prié pour les victimes et renouvelé notre conviction qu’il n’y a jamais de vie qui ne vaille la peine d’être vécue« .
Deux ans plus tard également, le 26 juillet 2018, six condamnés à mort liés au groupe terroriste Aum Shinrikyo ont été exécutés en une seule fois. « Nous sommes horrifiés« , commente la note, « que l’État ait choisi d’éliminer tous les coupables le même jour et une fois de plus en reconnaissant qu’une vie ne vaut pas la peine d’être vécue« .
« L’Église catholique, à la lumière de l’Évangile révélé par Jésus-Christ« , poursuit le Conseil Justice et Paix, « croit fermement que la vie de chaque personne est précieuse et que, quelle que soit la gravité du péché commis par une personne, sa dignité n’est jamais diminuée.
À la lumière de sa mission de protection de toute vie, elle enseigne non seulement que la peine de mort est une atteinte inacceptable à l’inviolabilité et à la dignité de la personne, mais exprime également sa détermination à œuvrer pour son abolition dans le monde entier. À une époque où l’application rigoureuse du système pénal a permis d’éviter la récidive et de garantir la sécurité de la société par d’autres moyens que la peine de mort« , écrit l’organe de l’Église catholique japonaise, « nous pensons que la peine de mort a perdu sa raison d’être en raison du caractère précieux de la vie humaine« .
Le document rappelle par ailleurs comment, ces derniers jours, « pour la première fois depuis des décennies« , la peine de mort a été appliquée au Myanmar et comment ce fait a été condamné par la communauté internationale. « Comme l’a déclaré le gouvernement japonais« , écrit Justice et Paix, « on craint sérieusement que cela conduise à un isolement supplémentaire« .
Cependant, nous sommes gravement préoccupés par le fait que, alors qu’il parlait encore, le gouvernement japonais a suivi la même voie et a commis un acte scandaleux d’auto-dégradation de sa position internationale. La violence de la peine de mort ne pourra jamais construire une société pacifique. C’est une barbarie qui va à l’encontre de l’époque et crée une nouvelle violence.
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Ayant appris de Jésus-Christ la vérité que toute vie est précieuse » conclut le texte, « nous nourrissons l’espérance de la conversion, du pardon et de la vraie réconciliation. Car si c’est difficile, ce n’est en aucun cas impossible. À l’unisson du pape François et de l’Église catholique du monde entier, et unissant nos cœurs et nos esprits aux personnes de bonne volonté du monde entier qui respectent les droits de l’homme, nous continuerons à faire pression pour l’abolition de la peine de mort, un châtiment cruel et sans compassion, et pour un moratoire immédiat sur les exécutions.«
Cet article a été publié originellement et en italien par La Croce ( Lien de l’article ).