Alors que le Soudan s’enfonce dans une guerre civile dévastatrice depuis plus d’un an, les évêques catholiques du pays ont lancé un cri d’alarme poignant.
Dans une déclaration commune, ils expliquent la situation humanitaire catastrophique et appellent à une action immédiate pour mettre fin aux hostilités. Le conflit, qui oppose l’armée régulière (SAF) aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), a plongé le pays dans un chaos sans précédent.
Les évêques rapportent des scènes de violence extrême, avec des civils pris pour cibles, des viols systématiques et des destructions massives d’infrastructures essentielles. Les conséquences de cette guerre sont dévastatrices. Des millions de Soudanais ont été contraints de fuir leurs foyers, cherchant refuge dans les pays voisins ou dans des camps de déplacés surpeuplés.
Le général Abdel Fattah al-Burhan, chef des forces armées soudanaises, a résolument fermé la porte au dialogue pour mettre fin à la guerre civile.
« Nous poursuivons cette bataille jusqu’à la victoire, et je répète une fois de plus que nous ne négocierons pas avec un ennemi qui nous attaque et occupe nos terres », a-t-il déclaré alors qu’il rendait visite à ses troupes dans les zones dont son armée s’est emparée autour de la capitale Khartoum.
La famine menace désormais une grande partie de la population, tandis que le système de santé s’effondre face à l’afflux de blessés et au manque de ressources. Face à cette tragédie, les évêques exhortent la communauté internationale à intensifier ses efforts diplomatiques. Ils appellent à un cessez-le-feu immédiat et à l’ouverture de corridors humanitaires pour permettre l’acheminement d’aide vitale aux populations en détresse.
L’Église catholique, malgré ses moyens limités, s’efforce de soulager les souffrances des victimes. Les paroisses et les organisations caritatives catholiques offrent un refuge et une assistance aux déplacés.
À lire aussi | L’Inquisition : Son développement, sa mission et son contrôle
Les évêques soudanais ont également condamné les intérêts personnels qui sont à la base du conflit, lors de la clôture de leur assemblée plénière le 29 juin.
« Il ne s’agit pas simplement d’une guerre entre deux généraux, car les militaires sont inextricablement liés à la vie économique du pays. Les SAF et les FSR disposent de réseaux de riches élites soudanaises et internationales et de cartels qui tirent profit de leur contrôle de divers secteurs économiques et sont liés à des sponsors extérieurs qui continuent de leur fournir des armes de plus en plus sophistiquées, telles que des drones ».
Alors que le monde semble se détourner de cette crise, les évêques soudanais rappellent que chaque jour de conflit prolongé ajoute à la souffrance d’un peuple déjà meurtri. Leur appel résonne comme un rappel urgent de notre responsabilité collective envers nos frères et sœurs chrétiens.