S’adressant à des centaines de dirigeants catholiques influents réunis cette semaine dans la région viticole de Californie, l’ancien vice-président et actuel candidat du GOP à l’élection présidentielle, Mike Pence, a lancé jeudi un défi aux laïcs catholiques « profondément engagés » pour qu’ils « vivent hardiment leur foi sur la place publique », ajoutant que « Dieu n’en a pas encore fini avec l’Amérique » : « Dieu n’en a pas encore fini avec l’Amérique ».
« Il n’a jamais été aussi important, pour le bien de nos enfants, de notre famille et de notre avenir, que vous partiez d’ici avec le fardeau sur le cœur de vous exprimer« , a déclaré Mike Pence aux participants de la conférence annuelle d’été de l’Institut Napa, qui s’est tenue au Meritage Resort and Spa à Napa.
« Les prêtres, les évêques et les monseigneurs ici présents montreront la voie à suivre dans les églises de tout le pays. Mais je dois vous dire qu’ils seraient les premiers à vous dire que nous avons besoin que le peuple américain se mobilise, car je crois vraiment de tout mon cœur que le fondement de l’Amérique est la liberté. Mais le fondement de la liberté, c’est la foi« , a-t-il déclaré.
« Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin que les croyants et les membres de la communauté catholique de tout le pays se mobilisent et fassent entendre leurs valeurs.«
Le discours de 35 minutes de M. Pence sur le rôle de la foi dans la vie publique était l’un des événements phares de la 13e conférence d’été annuelle de l’Institut Napa, un organisme à but non lucratif, qui réunit « des dirigeants catholiques, des membres du clergé et des acteurs du changement » pour une semaine de discours, d’enrichissement spirituel, de dégustations de vins et d’autres activités.
« Napa équipe et habilite les leaders de la foi à vivre un catholicisme authentique dans un monde qui nous considère comme anticonformistes« , peut-on lire sur son site Internet. « Nous veillons à ce que les laïcs apostoliques sachent non seulement ce que l’Église enseigne, mais aussi comment défendre de manière significative les raisons pour lesquelles l’Église enseigne ce qu’elle enseigne. »
Le thème de la conférence de cette année, dont le billet coûte 2 800 dollars pour les non-clercs, est « Ce dont nous avons besoin maintenant : Renouveler la présence de Dieu dans nos vies, dans notre Église et dans notre culture« . Plus de 800 personnes se sont inscrites cette année.
Quitter l’Église catholique
À ce stade précoce mais critique de la campagne présidentielle de 2024, M. Pence est actuellement largement distancé par son ancien patron Donald Trump et par le gouverneur de Floride Ron DeSantis, avec une moyenne nationale de seulement 5,2 % dans les sondages, selon RealClearPolitics.
Profondément pro-vie, pro-entreprise et pro-militaire, il apporte de solides références conservatrices sur le terrain ainsi que 20 ans d’expérience dans la vie publique, d’abord en tant que membre du Congrès et gouverneur de l’Indiana et, plus récemment, en tant que vice-président.
« Je suis fier de ce que nous avons accompli pendant les quatre années de l’administration Trump-Pence« , a déclaré M. Pence jeudi. « Nous avons obtenu le taux de chômage le plus bas, le revenu des ménages le plus élevé, la production d’énergie la plus importante, les accords commerciaux les plus pro-américains, la frontière la plus sûre, et nous avons rendu l’armée la plus puissante de l’histoire du monde plus forte que jamais.«
M. Pence a également vanté son rôle dans ce qu’il a appelé « l’administration la plus pro-vie de l’histoire des États-Unis« , marquée par la nomination de trois juges conservateurs à la Cour suprême des États-Unis qui se sont ralliés à la décision historique de l’année dernière sur l’avortement qui a renversé l’arrêt Roe v. Wade.
Dans son discours, M. Pence a été applaudi pour son plaidoyer en faveur d’une interdiction nationale de l’avortement à 15 semaines et pour sa proposition d’interdire les procédures de changement de sexe sur les mineurs.
Mais sa décision, lorsqu’il était plus jeune, de quitter l’Église catholique pour embrasser le protestantisme évangélique reste un point sensible pour certaines personnes présentes dans la salle de bal jeudi après-midi.
« Je chéris mon éducation catholique. Je la chéris vraiment« , a-t-il déclaré, soulignant la dévotion de ses parents à leur foi, les années pendant lesquelles lui et ses trois frères ont été enfants de chœur dans leur paroisse, Saint Columba, et les huit années qu’il a passées à l’école paroissiale, plaisantant sur le fait que « j’ai les cicatrices sur mes articulations pour le prouver« .
Pourtant, à l’adolescence, il est devenu « au mieux agnostique« , adoptant l’idée que la religion était réservée à ceux qui « avaient besoin d’une béquille dans leur vie« .
Sa vision des choses a changé radicalement un soir de pluie, lors d’un festival de musique chrétienne à l’université d’Asbury à Wilmore, dans le Kentucky, cette même université qui a attiré l’attention des médias au début de l’année pour un service de prière de plusieurs jours lié à de nombreuses conversions.
C’était comme si j’entendais pour la première fois les mots : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle« , a-t-il déclaré, citant Jean 3:16.
« Et c’est cette nuit-là, non pas par adhésion intellectuelle, mais parce que mon cœur était littéralement brisé par ce qui avait été fait pour moi sur la croix, que j’ai pris la décision de placer ma foi en Christ. Et cette foi, dans ma jeunesse, est devenue la mienne« .
M. Pence et sa femme, Karen, qui se sont mariés dans une église catholique, n’ont rejoint officiellement une église évangélique que quelque temps plus tard. Le couple a trois enfants adultes : une fille est avocate, une autre est un auteur publié, et leur fils est un pilote de chasse du corps des Marines qui s’apprête à suivre l’entraînement « Top Gun » à l’automne.
M. Pence a également fait part de sa rencontre avec le pape François alors qu’il était vice-président. Le pape lui a offert un chapelet en lui expliquant que c’était « pour votre mère« .
« Ma mère a prié ce chapelet tous les jours. Quelle bénédiction« , a déclaré M. Pence.
Un appel à s’exprimer
Revenant à son thème, M. Pence a invité son auditoire à ne pas se décourager en voyant la culture qui les entoure devenir de plus en plus laïque et hostile aux croyances religieuses.
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« Dans des moments comme celui-ci, il est facile de se sentir impuissant« , a-t-il déclaré. « Mais je dois vous dire qu’il est important de se rappeler qu’en ces temps où nous voyons une culture s’éloigner des valeurs intemporelles de notre foi, si Dieu est pour nous, qui peut être contre nous ?«
Il s’est dit convaincu que la « grande majorité des Américains » chérit toujours le caractère sacré de la vie, du mariage et des valeurs traditionnelles.
« Je crois que la plus grande menace à laquelle nous sommes confrontés n’est pas la force de ceux qui s’opposent à nous« , a-t-il déclaré. « C’est l’inadéquation de nos croyances, le danger de notre propre indifférence, le fait de croire au mensonge selon lequel nous ne pouvons pas faire la différence ou que nous ne sommes qu’une voix. En quittant l’Institut de Napa, vous avez la possibilité d’aller de l’avant, de vous exprimer, et vous verrez les gens se rallier à votre cause« , a-t-il ajouté.
« Nous ne pouvons pas avoir peur de la vérité lorsqu’il s’agit de la place publique« , a-t-il conclu. « Partons d’ici en priant pour que nous ayons le courage de résister à ce qui est populaire et d’embrasser des principes et des valeurs intemporels qui parleront avec audace et vérité, mais avec amour, à nos concitoyens américains.«
Cet article a été publié originellement par le National Catholic Register (Lien de l’article). Il est republié et traduit avec la permission de l’auteur.
