On entend souvent cette phrase comme quoi qu’un catholique doit tendre l’autre joue face à un agresseur, car c’est ce que Jésus aurait fait.
Voyons ensemble l’Évangile selon Saint Matthieu 5 :
38 Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent.
39 Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre.
40 Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
41 Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
42 À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !
43 Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
44 Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
45 afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
46 En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
47 Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
48 Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.
Les Pères de l’église disent que c’est là, la perfection du Christianisme, souffrir à cause des injures, que ce soit patiemment, mais avec joie, et de ne surtout pas résister à ceux qui nous persécutent, mais de leur rendre le bien pour le mal par la prière.
Seulement, ceci n’est qu’un morceau de réponse, il existe aussi autre chose dans ces paroles.
La bible enseigne également, et les interprètes s’accordent pour le dire, qu’il y a cependant des cas où l’on peut, et c’est même un devoir pour l’amour de la justice, l’amour du prochain et de la vérité, de se défendre physiquement, intellectuellement, judiciairement pour résister au mal ou détruire les fausses accusations sans se couper de la charité, c’est-à-dire, sans jamais éprouver une volonté de haine à l’égard de son ennemi. Jésus-Christ le dit bien aussi :
« Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, «
Ce qui veut bien dire qu’il reconnait que l’homme a le droit d’avoir un ennemi, c’est davantage ce que nous faisons à notre ennemi en parole, en pensée ou en acte qui sera autorisé ou non.
Isaïe, 1:17 :
« Apprenez à bien faire ; recherchez la justice, redressez l’oppresseur, faites droit à l’orphelin, défendez la veuve.«
La Sainte colère de Jésus-Christ dans l’évangile selon Saint Matthieu 21 :
12 Jésus entra dans le Temple, et il expulsa tous ceux qui vendaient et achetaient dans le Temple ; il renversa les comptoirs des changeurs et les sièges des marchands de colombes.
13 Il leur dit : « Il est écrit : Ma maison sera appelée maison de prière. Or vous, vous en faites une caverne de bandits. »
Jean 2:15
15 Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables ;
Ces versets doivent être absolument compris grâce à nos Pères, nos Saints et surement pas de notre propre intelligence, nous avons, nous catholiques : La Parole de Dieu ; Le Magistère ; La Tradition des Saints, il n’est pas question de faire de la libre interprétation comme le protestantisme, l’anglicanisme ou toute autre fausse religion s’inscrivant sous le nom de « chrétien« .
Car par exemple dans Jean 18 :
22 À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! »
23 Jésus lui répliqua : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ? Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? »
À ce moment-là, Jésus-Christ ne tend pas l’autre joue, mais réclame vérité et justice.
Si nous ne basons pas sur les textes de l’Église, c’est un coup à tordre la parole de Dieu sans rien y comprendre. Voyons maintenant ce que l’Église Catholique nous dit.
Le respect de la vie humaine
La légitime défense dans le catéchisme de l’Église catholique
2263 La défense légitime des personnes et des sociétés n’est pas une exception à l’interdit du meurtre de l’innocent que constitue l’homicide volontaire.
» L’action de se défendre peut entraîner un double effet : l’un est la conservation de sa propre vie, l’autre la mort de l’agresseur… L’un seulement est voulu ; l’autre ne l’est pas » (S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 64, 7).
2264 L’amour envers soi-même demeure un principe fondamental de la moralité. Il est donc légitime de faire respecter son propre droit à la vie. Qui défend sa vie n’est pas coupable d’homicide même s’il est contraint de porter à son agresseur un coup mortel
Si pour se défendre, on exerce une violence plus grande qu’il ne faut, ce sera illicite. Mais si l’on repousse la violence de façon mesurée, ce sera licite… Et il n’est pas nécessaire au salut que l’on omette cet acte de protection mesurée pour éviter de tuer l’autre ; car on est davantage tenu de veiller à sa propre vie qu’à celle d’autrui (S. Thomas d’A., s. th. 2-2, 64, 7).
2265 En plus d’un droit, la légitime défense peut être un devoir grave, pour qui est responsable de la vie d’autrui. La défense du bien commun exige que l’on mette l’injuste agresseur hors d’état de nuire. À ce titre, les détenteurs légitimes de l’autorité ont le droit de recourir même aux armes pour repousser les agresseurs de la communauté civile confiée à leur responsabilité.
L’homicide volontaire
2268 Le cinquième commandement proscrit comme gravement peccamineux l’homicide direct et volontaire. Le meurtrier et ceux qui coopèrent volontairement au meurtre commettent un péché qui crie vengeance au ciel (cf. Gn 4, 10).
L’infanticide (cf. GS 51, § 3), le fratricide, le parricide et le meurtre du conjoint sont des crimes spécialement graves en raison des liens naturels qu’il brisent. Des préoccupations d’eugénisme ou d’hygiène publique ne peuvent justifier aucun meurtre, fût-il commandé par les pouvoirs publics.
2269 Le cinquième commandement interdit de ne rien faire dans l’intention de provoquer indirectement la mort d’une personne. La loi morale défend d’exposer sans raison grave quelqu’un à un risque mortel ainsi que de refuser l’assistance à une personne en danger.
Saint Alphonse de Liguori dans Theologia moralis :
« En dehors des cas de légitime défense, il n’est permis à personne de tuer des malfaiteurs, sauf à l’autorité publique, et selon les lois. »
Joaquín Torres Asensio dans le droit des catholiques de se défendre :
« Une bouche divine a dit : Celui qui perdra sa vie pour moi, la retrouvera. En d’autres termes : celui qui meurt pour Dieu, gagne la vie éternelle. Or, suivant la doctrine commune, c’est sans aucun doute mourir pour Dieu que de donner sa vie pour la défense de la vertu, de la justice, de la religion, et même simplement pour la défense de la patrie, pourvu qu’on la consacre à la gloire de Dieu. »
Saint Augustin disait :
« La justice des Pharisiens qui s’appliquait à ne point dépasser la mesure de la vengeance, est une justice imparfaite, et c’est le commencement de la réconciliation et de la paix ; mais la justice parfaite est de s’interdire toute vengeance.
Aussi entre cet excès que la loi condamne, de rendre plus de mal qu’on n’en a reçu, et la perfection dont le Sauveur fait un précepte à ses disciples, et qui consiste à ne pas rendre le moindre mal à ceux qui nous en ont fait, nous trouvons ce moyen terme qui ne rend que le mal qu’on a reçu. Et c’est par ce moyen terme que le monde a passé de la plus grande division à l’accord le plus parfait.
En effet, si vous prenez l’initiative de l’offense, vous commettez une souveraine injustice ; si, sans avoir commencé, vous tirez de votre ennemi une vengeance supérieure à l’offense, vous n’atteignez pas tout à fait le même degré d’iniquité. Si vous ne rendez que le mal que vous avez reçu, vous vous montrez tant soit peu généreux ; car celui qui a commencé le premier mérite un châtiment supérieur à l’offense dont il s’est rendu coupable. Mais le Sauveur qui est venu accomplir la loi a porté à sa perfection cette justice ébauchée, exempte de sévérité, et où l’on sent déjà la miséricorde.
Quant aux deux degrés intermédiaires, il nous les laisse à comprendre. Car il en est qui tirent une vengeance légère pour une grave offense, et c’est par ce degré qu’on arrive à ne pas se venger du tout. Mais c’est trop peu encore pour le Seigneur, il veut que vous soyez disposé à en supporter davantage. Aussi nous recommande-t-il non-seulement de ne pas rendre le mal pour le mal, mais de ne pas résister au mal, etc., c’est-à-dire non-seulement de ne pas rendre le mal qui nous aurait été fait, mais encore de ne pas empêcher celui qu’on voudrait nous faire. C’est ce que signifient ces paroles :
« Si quelqu’un vous frappe sur la joue droite, présentez-lui aussi la gauche. »
C’est donc un acte de miséricorde et de condescendance que le Sauveur demande, et c’est ce que comprennent parfaitement ceux qui acceptent d’être comme les serviteurs de personnes qui leur sont chères, par exemple, des enfants, ou de ceux qui sont atteints de frénésie.
Que n’ont-ils pas à en souffrir, et si leur bien le demande, ils sont disposés à en supporter encore davantage. Le Seigneur souverain médecin des âmes enseigne donc ici à ses disciples à supporter les infirmités de ceux dont ils veulent sauver les âmes, car toute méchanceté vient de la faiblesse de l’esprit, et personne n’est plus inoffensif que celui qui pratique la vertu dans sa perfection.«
La légitime défense
Concrètement, Dieu nous offre par le sermon de la montagne les clefs de la sainteté, la compréhension de la volonté de Dieu pour l’homme. Pour autant, il nous autorise également à nous défendre contre tout agresseur et c’est un devoir que de protéger sa vie, celle d’un innocent ou encore celle d’une personne sous notre autorité.
Il n’est jamais question de rester passif dans de telles situations ou encore de laisser sa famille se faire frapper sans bouger le petit doigt avec comme excuse :
« Dieu a dit, aimez-vous les uns les autres et que nous devons tendre l’autre joue. »
C’est une foutaise. La légitime défense est donc permise par la loi, sa parole et par l’interprétation de sa Sainte Église.
Comment réagir alors dans la rue face à une personne agressive ?
Ne laissez jamais personne s’approcher de votre espace de sécurité, c’est-à-dire à un bras maximum. Essayez de désamorcer la situation à distance et n’hésitez pas à exprimer une sommation :
« Reste loin de moi et n’approche pas plus »
Si la personne daigne vous écouter et souhaite quand même violer votre espace de sécurité pour venir vous agresser, il est temps d’agir, si vous voyez qu’il n’est pas très affuté physiquement, il faut lui mettre un chassé frontal (front kick) pour le faire reculer, bien souvent ça suffira à le calmer.
Par contre, si vous voyez que la personne en face de vous est plus costaud, n’hésitez pas à envoyer un crochet du bras gauche puis un direct du bras droit afin de le mettre KO directement.
Vous ne pouvez pas, en 2022, faire comme ci, nous étions encore dans l’époque de la vieille France, ou l’honneur était le maître mot, ou l’agression sans arme blanche était un principe.
Aujourd’hui, tout a changé, la rue n’a plus de règle de courtoisie, nous parlons là de défendre votre vie ou celle de votre femme, enfants, alors, il ne faut pas hésiter à mettre KO l’agresseur.
Si après sommation et la tentative d’apaisement, la personne veut quand même vous attaquer, ce n’est pas votre faute, ni vous le problème, c’est lui la source du mal et à partir de là, il devra assumer d’avoir outrepassé votre parole et votre zone de sécurité.
N’écoutez pas les fameuses techniques de self défense, le corps humain n’est pas fait pour être agressé, de facto, les techniques usuelles de clefs de bras pour un lambda ne serviront pas, vous aurez tout oublié et vous reviendrez à vos instincts primaires.
J’ai récemment découvert enfin un Youtubeur, Jean Carillo, entraineur de Muay-thaï reconnu aux USA et en Europe qui remet un peu les pendules à l’heure concernant le danger de la self défense pour les particuliers.
Les cours de self défense avec une marionnette ne fonctionnent pas dans la rue, la personne en face ne se laissera pas faire, j’écarte bien entendu les professionnels tels que l’armée, la police qui eux, sont habitués et confrontés à des situations semblables à chaque prise de service. Je parle bien sûr du lambda, monsieur tout le monde qui se balade avec sa famille dans la rue.
Faire de la boxe
Un catholique doit savoir se battre pour protéger sa vie et celle des autres, celle du plus petit. Il n’y a pas de secret, pour être le mieux préparer à une confrontation, il faut pratiquer un sport de combat, que ce soit de la boxe anglaise ou toute autre pratique pied poing.
Vous ne pouvez pas négliger votre vie, il faut arrêter d’être passif, d’être dans l’inaction, la peur, la frustration. Lancez-vous ou déposez une annonce sur leboncoin pour rechercher une personne qui souhaite boxer avec vous et qui a des connaissances dans le domaine.
Vous devez vous confronter à la violence si vous voulez vous en sortir, le sport de combat est le seul moyen, par ce biais, vous affrontez un adversaire qui bouge, qui répond, vous apprenez à prendre des coups, mais aussi à en donner, ça vous renforce physiquement, psychologiquement et mentalement.
Ça vous apprend aussi à aimer l’autre, car il y a un profond respect dans les sports combats, c’est avant tout de la violence consentante et ceci vous apprend à mettre votre égo de côté quand vous faites face à un mur, d’augmenter votre patience pour contourner la stratégie de l’autre et pour enfin à force de sueur et de bleus, réussir un enchainement qui touchera votre sparring-partner.
La chevalerie au moyen-âge doit être une source à puiser pour l’homme catholique d’aujourd’hui.
« La féodalité, dit Augustin Thierry, était un lien naturel de défense entre les seigneurs et les paysans voisins, lien qui avait pour origine, d’un côté, le don, de l’autre, la reconnaissance et la fidélité. »
La chevalerie est aussi une institution protectrice qui doit son origine à l’Église. C’est une sorte d’ordre religieux dans un sens large. On y est admis par une cérémonie religieuse, moyennant une profession de foi et des engagements précis. Le chevalier professe la foi chrétienne. Il s’engage à défendre l’Église et toutes les faiblesses : la veuve, l’orphelin et le pauvre.
Retrouvez l’article sur la chevalerie en entier ICI
Perso, je ne sors jamais sans arme. J’ai toujours mon chapelet dans la poche.