Pendant la période de Noël, des répressions contre l’Église au Nicaragua ont atteint leur apogée. Les autorités ont interdit l’exposition des posadas, des crèches vivantes populaires dans le pays, dans les rues, et plusieurs prêtres ont été arrêtés.
Un évêque, deux séminaristes et au total quatorze prêtres, principalement en service dans l’archidiocèse de Managua, ont été emprisonnés.
Le Père Gustavo Sandino a été arrêté le dernier jour de l’année précédente juste après avoir célébré la messe du dimanche. Pendant ce temps, six prêtres ont été arrêtés dans la nuit du 29 décembre, et le jour suivant, la police a arrêté deux autres prêtres servant dans l’archidiocèse de la capitale.
Les défenseurs des droits de l’homme soulignent que les personnes arrêtées ne faisaient que remplir leur service pastoral, simplement en étant parmi leur peuple pour prêcher l’Évangile de manière cohérente et libre, et pour fournir une aide matérielle nécessaire, c’est pourquoi ils se sont retrouvés en prison. Deux des prêtres arrêtés sont malades et ont besoin d’une assistance médicale.
Ces derniers jours, cinq autres prêtres et deux séminaristes ont été arrêtés, et l’évêque de Siuna, Isidoro del Carmen Mora Ortega, a été placé en détention après avoir prié pour l’évêque réprimé Rolando José Álvarez Lagos. Ce dernier a été condamné à 26 ans de prison sans un procès adéquat, sous l’accusation de complot, diffusion de fausses nouvelles, obstruction à l’administration de la justice et mépris envers les autorités.
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Le vice-Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a condamné l’augmentation des répressions anti-ecclésiastiques, soulignant que les autorités du Nicaragua violent les libertés fondamentales, exacerbant la souffrance des Nicaraguayens, alimentant l’exode des jeunes et mettant en péril l’avenir des institutions démocratiques dans le pays.
Les représentants de l’opposition rappellent que l’année écoulée a été particulièrement difficile pour l’Église au Nicaragua, avec 275 cas de répressions diverses, allant de la fermeture d’organisations caritatives religieuses, d’écoles et de médias catholiques à des interdictions restreignant le ministère pastoral et une série d’arrestations de prêtres et d’évêques.
La crise au Nicaragua a éclaté en avril 2018 avec des manifestations de masse contre le régime du président Ortega, qui a déployé les forces armées contre les manifestants. Des centaines de personnes ont été tuées, des milliers ont été blessées, beaucoup ont été emprisonnées, certaines ont disparu ou ont dû fuir le pays. L’Église s’est rangée du côté des souffrants et persécutés, ce à quoi le régime a répondu par une vague de répressions qui se poursuit toujours.
Cet article a été initialement publié par Ekai puis traduit par LeCatho | Lien original.