Bonheur du ciel, récompense de la victoire remportée sur Satan
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Bonheur du ciel, récompense de la victoire remportée sur Satan


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Bonheur du ciel, récompense de la victoire remportée sur Satan

Voici enfin le bonheur du ciel, la récompense réservée au chrétien qui aura vaillamment combattu pendant sa vie et remporté une victoire définitive sur Satan et les autres ennemis de son salut.

« Quiconque sera victorieux, déclare Jésus-Christ, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme, après ma victoire, je me suis assis avec mon Père sur son trône. »

« Heureux, ajoute saint Jacques, celui qui souffre patiemment la tentation, parce que, après qu’il aura été ainsi éprouvé, il recevra la couronne de vie que Dieu a promise à ceux qui l’aiment. »

Oh ! Qui nous dira les joies de cette heure bénie où l’âme fidèle voit toutes ses luttes finies et monte triomphante au milieu des concerts angéliques vers le séjour des bienheureux où l’attend la couronne de l’immortalité ! Comment dépeindre les délices dont elle sera enivrée, lorsqu’elle s’entendra inviter à la gloire éternelle par son divin Époux qui lui dira d’une voix pleine de tendresse :

« Venez du Liban, mon épouse, venez de cette misérable terre, et vous serez couronnée. »

Sainte Françoise Romaine, qui fut témoin du passage des âmes saintes à la gloire éternelle, nous dit que, dans les chœurs où elles passent, tous les anges qui les composent manifestent leur joie et chantent leur triomphe ; mais que la joie la plus grande est celle qui se manifeste dans les chœurs où ces âmes doivent être placées.

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Là, on rend au Seigneur de ferventes actions de grâces, et l’on exalte les louanges du Tout-Puissant. Là aussi la fête triomphale se prolonge plus longtemps que dans les autres chœurs. Quand la Bienheureuse voulait exprimer à son père spirituel toute la joie des anges à l’arrivée d’une âme dans la patrie céleste, elle croyait entendre encore le concert des esprits angéliques et des âmes bienheureuses chantant avec une suavité, une mélodie, un transport qu’aucune langue humaine ne saurait exprimer, les louanges du Créateur et les infinies transformations de son amour; et alors son visage s’enflammait ou plutôt semblait fondre comme la cire devant un feu ardent. (Vie de la Sainte.)

Autant les anges éprouvent de joie de voir les âmes des hommes entrer dans les tabernacles éternels, autant les mauvais esprits en ressentent de peine et de dépit. Le démon, en effet, apparut un jour à sainte Aldegonde sous une forme horrible, déplorant amèrement son sort et sa condition misérable, et lui dit que la plus sensible douleur qu’il pouvait éprouver dans son malheureux état, c’était de voir les enfants d’Adam monter au ciel d’où il avait été chassé pour jamais avec ses compagnons. [Vie des Saints, par le R. P. Ribadeneira, 30 janvier.)

Hâtons-nous de détourner nos regards de ces vilains esprits pour contempler le triomphe et la gloire de ces âmes généreuses qui vont enfin recevoir la récompense de la victoire qu’elles ont remportée sur leurs adversaires. Quelle voix sera assez éloquente pour nous dire toute la pompe et la solennité de leur entrée au ciel, leur vraie patrie ? Pour les décrire il faudrait les avoir contemplées soi-même, et encore, la description serait imparfaite.

Hélas ! Pauvres exilés le long des fleuves de Babylone, comment pourrions-nous redire les cantiques de Sion ? Qomodo cantabimus canticum Sion, in terra aliena ?

Si donc nous voulons nous faire une idée de cette entrée triomphale dans la Jérusalem céleste, il faut nécessairement avoir recours aux révélations des saints.

Le bienheureux Egide obtint, après son trépas, l’insigne faveur de délivrer toutes les âmes qui se trouvaient en purgatoire et de les introduire avec lui en Paradis. Un saint homme vit son âme sortir de ce lieu d’expiation accompagnée d’une multitude d’autres âmes. Elles montaient vers les cieux et Jésus-Christ, escorté d’une légion d’anges, vint à leur rencontre pour les conduire lui-même ; et tous ensemble faisaient leur entrée triomphante dans la gloire céleste au bruit d’un mélodieux concert. (Fioretti.)

La bienheureuse Marguerite-Marie, après avoir été témoin d’un spectacle semblable, écrivait à la Mère Saumaise :

« Mon âme se sent pénétrée d’une si grande joie que j’ai peine à la contenir en moi-même. Permettez-moi, ma bonne Mère, de la communiquer à votre cœur qui ne fait qu’un avec le mien, en celui de Notre-Seigneur. Ce matin, dimanche du Bon Pasteur, deux de nos bonnes âmes souffrantes, à mon réveil, sont venues me dire adieu, parce que c’était aujourd’hui que le bon Pasteur les recevait dans son bercail éternel, avec plus d’un millier d’autres, en la compagnie desquelles elles s’en allaient avec des chants d’allégresse indescriptibles. L’une est la bonne Mère Philiberte-Emmanuelle de Menthoux, l’autre, ma sœur Catherine Gâcon, qui me disait et répétait sans cesse ces paroles :

« L’amour triomphe, l’amour jouit, l’amour en Dieu se réjouit.

L’autre disait :

« Bienheureux sont les morts qui meurent dans le Seigneur, et les religieuses qui vivent et meurent dans l’exacte observance de leurs règles !

Elles voulaient que je vous disse, de leur part, que la mort peut bien séparer les âmes, mais non les désunir ; ceci est de la bonne Mère et ma sœur Catherine vous sera aussi bonne fille que vous lui avez été bonne mère sur la terre. Si vous saviez combien mon âme a été transportée de joie ! Car, en leur parlant, je les voyais peu à peu noyées et abîmées dans la gloire, comme une personne qui se noie dans un vaste océan. Elles vous demandent, en action de grâces à la très sainte Trinité, un Te Deum, un Laudate et trois Gloria Patri ; et, comme je les priais de se souvenir de nous, elles m’ont dit, pour dernière parole, que l’ingratitude n’est jamais entrée dans le Ciel. » (Vie de la Bienheureuse.)

À l’heure du trépas de sainte Lidwinc, deux pieuses vierges, ravies en extase, virent paraître Jésus-Christ accompagné de sa sainte Mère et d’un cortège nombreux d’anges et de saintes.

« Venez, ma bien-aimée, lui dit le Sauveur, le temps est venu de vous reposer de vos pénibles travaux ; venez, mon épouse, régner avec moi dans le royaume de mon Père. Venez, ma colombe, dans le lieu de délices où vous attendent vos sœurs. »

Alors son âme, se détachant de sa chair mortelle, s’élança dans les bras de Jésus qui parut la recevoir avec un grand amour et la pressa quelques instants sur son cœur. Il la donna ensuite à sa divine Mère, qui, après l’avoir caressée, la remit à son ange conducteur. En ce moment, il se fit un concert admirable de tous les esprits angéliques qui louaient le Seigneur et invitaient cette âme glorieuse à les suivre dans la céleste patrie.

Déjà tout y était en mouvement pour sa réception et les chants de joie de ses heureux habitants se faisaient entendre, lorsque Jésus-Christ lui dit :

« Approchez de moi, ma chère épouse, venez recevoir la couronne que je vous ai préparée de toute éternité. »

À ces mots, il lui mit sur la tête une couronne de roses et lui donna le baiser de paix, aux applaudissements des anges et des saints présents à la cérémonie. Alors quelques-uns d’entre eux la couvrirent d’une robe d’une éblouissante blancheur, qu’ils lièrent aux reins avec une riche ceinture d’un bleu céleste parsemé de diamants. Ils jetèrent ensuite sur ses épaules un manteau de pourpre et décorèrent sa couronne d’un cercle d’or incrusté de pierreries ; et pendant qu’on la parait ainsi, le chœur chantait l’hymne Jesu corona virginum. Cela fait, ils la présentèrent à la Reine des vierges qui lui mit au cou un collier d’une richesse inestimable et l’embrassa. De là elle fut conduite au chœur des vierges qui la reçurent en chantant le répons Regnum mundi : J’ai méprisé les richesses du monde et les vains ornements du siècle pour l’amour de mon Seigneur Jésus-Christ. (Vies des Saints, par le R. P. Ribadeneira, 14 avril.)

Voici maintenant la description du triomphe d’un saint religieux que nous trouvons dans les Révélations de sainte Brigitte. Le Seigneur dit à l’Épouse (sainte Brigitte) :

« Je vous ai entretenue dernièrement du triste sort d’une âme qui m’avait été consacrée et qui avait violé ses engagements. Je vais maintenant vous représenter le triomphe d’une autre qui garda ses engagements jusqu’à sa mort ; et cela toujours au moyen d’objets sensibles, autrement vous ne sauriez comprendre des choses purement spirituelles. »

A l’instant où l’âme de mon ami quitta son corps, cinq légions d’anges furent envoyées à sa rencontre pour le conduire au ciel. Cela n’empêcha pas qu’une multitude de démons ne le suivissent, dans l’espoir de trouver dans sa vie passée matière pour l’ennuyer, car ils sont remplis de malice et cherchent incessamment des occasions d’accusation. Alors on entendit distinctement des hauteurs du ciel une voix qui disait :

« Celui-ci n’est-il pas, ô Père Tout-Puissant, celui qui renonça à sa volonté propre pour la vôtre qu’il accomplit parfaitement ? »

L’âme bénie répondit, dans sa conscience :

« C’est réellement moi qui eus ce bonheur. »

En ce moment Dieu le Père, lui adressant la parole, lui dit :

« N’est-ce pas moi qui vous ai créé et qui vous ai donné un corps et une âme ? Vous êtes mon fils et vous avez fait la volonté de votre Père ; venez donc auprès de votre Créateur Tout-Puissant, venez et reposez-vous dans le sein du plus tendre des pères. Vous avez droit, comme mon fils, à l’héritage éternel ; venez à moi, mon fils bien-aimé, que je vous comble de joie et d’honneurs. »

Le Verbe éternel fait homme lui dit :

« Venez à Jésus, votre frère, qui a généreusement combattu et répandu son sang pour assurer votre salut.Venez à moi, vous qui avez accompli ma volonté sur la terre et avez donné sang pour sang, étant disposé à donner votre vie pour moi. Je vous reconnais pour mon véritable frère ; venez et partagez avec moi une nouvelle vie et une joie qui ne finiront jamais ; Venez, noble soldat, dit le Saint-Esprit; les vertus dont vous étiez orné m’ont fait prendre mes délices en vous ; votre courage héroïque vous a donné en moi un puissant défenseur. L’heure du combat est passée. Entrez maintenant dans votre repos ; d’ineffables consolations doivent être la récompense des peines que vous avez endurées dans le monde. Vous avez aimé Dieu avec tant d’ardeur, et vous avez été si vaillant dans le combat, qu’il est bien juste que je demeure en vous à jamais et vous en moi. Venez donc, jouissez entièrement de moi, et que votre cœur soit rempli de souveraines délices.

Alors les cinq légions d’anges chantèrent ses louanges en rivalisant d’ardeur.

Pour célébrer le triomphe de ce vaillant chevalier, dit la première, portons ses armes devant lui, c’est-à-dire présentons au Seigneur les mérites de la foi qu’il a conservée avec une fidélité inébranlable et qu’il a défendue contre les attaques de ses ennemis.

Faisons briller son bouclier, dit la seconde, c’est-à-dire les mérites de sa patience qui sont bien connus du Seigneur, mais auxquels notre témoignage donnera plus de splendeur. Il était si parfait, que non seulement il supportait courageusement toutes sortes d’adversités, mais qu’il en remerciait Dieu.

Quant à nous, dit la troisième légion, nous présenterons à Dieu son épée, c’est-à-dire les mérites de son obéissance, qui était parfaite dans les choses pénibles à la nature, aussi bien que dans celles qui étaient agréables.

Venez, dirent les anges de la quatrième légion, et nous présenterons à notre Dieu son cheval de bataille, c’est-à-dire les mérites de son humilité ; car, de même que le cheval porte le corps d’un homme, ainsi son humilité profonde le soutenait et l’animait dans toutes ses bonnes œuvres. L’amour-propre n’y eut aucune part; aussi a-t-il parcouru sûrement cette sainte carrière.

Montrons à notre Dieu, dirent les anges de la cinquième légion, le casque de ce vaillant chevalier, c’est-à-dire rendons témoignage à ses ardents désirs de posséder son Dieu qui était le sujet continuel de sa méditation et qui était sans cesse sur ses lèvres ; il ne le perdait jamais de vue dans la pratique des bonnes œuvres, et le désirait par-dessus toute chose. Aimant Dieu seul, et ne cherchant que sa gloire en tout, il était entièrement mort au monde.

C’est pourquoi ses œuvres, bien que de courte durée, lui ont mérité le repos éternel, et l’ont rendu digne de participer à la joie de son Dieu qu’il désire si ardemment posséder. »

Ce fut au milieu de cette brillante escorte, et parmi ces acclamations triomphales, que mon ami fut introduit dans le séjour de la gloire. Tressaillant de joie à la vue de tant de merveilles, il s’écria :

« Oh ! Que je suis heureux d’avoir été créé et que je suis heureux d’avoir fidèlement servi mon Dieu et de jouir maintenant d’une félicité et d’une gloire qui n’auront point de fin ! »

« Ce fut ainsi que mon ami reçut la récompense de ses vertus. Pour l’obtenir il n’est pas nécessaire de verser son sang pour moi. Tous ceux qui sont fermement résolus de donner leur vie pour moi si l’occasion s’en présentait, recevront la même couronne. Voilà, ma fille, la valeur d’une bonne intention. »

Après avoir dit un mot de l’entrée triomphale des élus dans le céleste séjour, tâchons de donner une idée de la félicité éternelle dont ils y jouissent. Sans doute notre intelligence, bornée comme elle est, ne pourra jamais ici-bas comprendre toutes les délices que Dieu a préparées à ses élus dans son paradis ; mais au moins devons-nous, surtout dans ces temps de matérialisme, élever notre esprit vers notre vraie patrie et y contempler, dans la mesure de notre capacité, les biens ineffables qui nous y attendent ; cette contemplation, bien que fort imparfaite, pourra suffire pour nous faire pousser l’exclamation de saint Ignace :

« Que la terre me paraît vile, quand je regarde le ciel ! »

Cette contemplation nous aidera, sans aucun doute, à détacher notre cœur des vanités et des biens trompeurs de ce monde, afin d’obtenir, au bout d’une courte épreuve, le bonheur parfait de la vie éternelle.

Source : Guerre à Satan – Missionnaire apostolique

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