À la mort, l’âme quitte le corps. Alors que le long et lent processus de décomposition commence dans le corps, l’âme fait immédiatement l’expérience du premier jugement, que l’on appelle habituellement le « jugement particulier » (cf. CEC 1022).
Lors du jugement particulier, nous découvrons les conséquences des choix pour ou contre le Christ que nous avons faits au cours de notre vie. Si nous avons accepté les grâces du salut qui nous ont été offertes au cours de notre pèlerinage terrestre, nous apprenons que notre destinée éternelle est le ciel. Notre destin éternel, c’est Dieu.
Mais si nous avons rejeté les grâces qui nous ont été offertes, notre destin éternel est l’enfer. Notre destin éternel n’est pas Dieu. À ce stade, il n’y a plus de place pour la correction. Le temps du choix entre Dieu et le non-Dieu se termine lorsque nous quittons cette vie.
Le jugement qui est porté sur nous est définitif. Et c’est un jugement juste. Jésus-Christ, le Juge Divin, voit et sait tout. Il connaît chaque goutte de grâce qui nous a été offerte à chaque instant de notre vie. Il connaît toutes les circonstances qui ne nous ont peut-être pas permis de choisir librement la grâce. Il connaît aussi les désirs les plus profonds et les plus vrais de nos cœurs.
Si nous sommes condamnés à l’enfer à la fin de notre vie, c’est parce que l’enfer est ce que nous avons choisi. L’enfer est ce que nous désirons. Ceux qui choisissent l’enfer y vont immédiatement. Ils perdent leur dernière chance. Ils ne seront plus jamais en présence de Dieu.
Ceux qui disent oui aux grâces du salut, ceux qui choisissent Dieu, se retrouvent dans l’un des deux endroits suivants. Soit, ils se retrouvent immédiatement en présence des bienheureux au ciel, soit ils sont soumis à un processus de purification – le purgatoire – qui leur permettra finalement de partager pleinement la joie du ciel.
Je le répète : notre destinée éternelle est scellée à la mort, lors du jugement particulier. Mais il y a un autre jugement qui nous attend : le jugement final. Nous savons qu’à la fin des temps « tous les hommes qui sont morts ressusciteront » (CEC 998), et que l’heure vient « où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix : et ceux qui auront fait de bonnes actions monteront à la résurrection pour la vie, ceux qui auront fait de mauvaises actions à la résurrection pour la damnation » (Jean 5,28-29).
Lors du jugement final, tout ce que nous avons fait – le bien et le mal – sera révélé à toute l’humanité. Chaque péché caché et chaque bonne action faite en secret cessera d’être un secret. Tout le monde verra. Tout le monde saura.
Puis, après que tous les jugements auront été prononcés, les sauvés et les damnés retrouveront leur corps. Pour les damnés, cela ne signifiera qu’une intensification du chagrin et de la douleur. Pour les bienheureux, par contre, la récupération de leur corps signifiera une joie encore plus grande et la possibilité d’entrer plus pleinement dans la gloire du ciel. Il est donc temps de parler un peu des corps après la résurrection.
À quoi ressemblera notre corps au paradis ?
Dans la conception de Dieu, l’âme et le corps humains n’ont jamais été destinés à être séparés. Dieu a créé la personne humaine comme une unité d’âme et de corps, et si Adam n’avait jamais péché, cette unité aurait été préservée. La séparation de l’âme et du corps, qui a lieu à la mort, est donc une conséquence du péché originel.
Par sa mort et sa résurrection, Jésus a ouvert la voie à leur réunion. Tout comme son âme et son corps ont été réunis lorsqu’il a été ressuscité des morts, transfiguré et glorifié, les corps et les âmes de tous les justes seront également réunis lorsque nous serons, nous aussi, ressuscités des morts, transfigurés et glorifiés.
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Le corps avec lequel votre âme sera réunie sera votre corps – le même corps qui est en train de lire ces mots – mais il sera aussi différent. Comment cela est-il possible – dans un sens technique – reste un mystère.
Les saints et les théologiens ont spéculé sur ce sujet au cours des deux derniers millénaires. Comment ce corps futur sera-t-il lié au corps que nous avons maintenant ? À quoi ressemblera-t-il ? Que fera-t-il ? Quel âge aura-t-il ? Les enfants morts seront-ils ressuscités dans des corps d’enfants, ou leurs corps ressuscités seront-ils ceux d’adultes ?
Cet article a été publié originellement par Niedziela (Lien de l’article).