Qu’est-ce que les messes commémoratives ? Pourquoi prier pour les proches décédés et nos prières peuvent-elles vraiment les aider ?
« Dieu accepte plus volontiers et exauce plus fréquemment les prières pour les morts que celles que nous faisons pour les vivants. En effet, les morts ont plus besoin d’aide, ne pouvant pas, comme les vivants, s’aider eux-mêmes et mériter que Dieu les sauve » (Saint Thomas d’Aquin).
Depuis les premiers siècles du christianisme, la prière pour les morts est connue et pratiquée. Les premiers chrétiens appelaient le jour de la mort le « jour de naissance » vers une vie heureuse dans l’éternité et le célébraient solennellement dans leurs prières liturgiques. L’Église encourage les fidèles à se souvenir de leurs proches dans la prière, conformément aux indications de l’Écriture sainte qui dit que « la pensée de prier pour les morts est sainte et salutaire afin qu’ils soient libérés de leurs péchés » (2 M 12, 46).
La prière la plus importante adressée à Dieu pour ceux qui sont passés à l’éternité a toujours été et est la messe. Déjà au IVe siècle, saint Augustin, décrivant les derniers moments de la vie de sa mère Monique, nous transmet sa dernière volonté avec ces mots :
« Peu de temps après, elle se tourna vers nous deux et dit : disposez mon corps où que vous soyez ; que la préoccupation pour lui ne vous cause pas de souci ; je vous demande seulement de vous souvenir de moi toujours à l’autel du Seigneur. Ayant prononcé ces paroles avec difficulté, elle se tut. La maladie progressait, renforçant la souffrance » (Saint Augustin, Confessions, BA 14 IX, XI, 27).
Au début du Moyen Âge, la coutume d’offrir la messe pour les défunts le troisième, septième et trentième jour après l’enterrement ainsi que pour l’anniversaire de la mort a été introduite. Les anciens missels avaient des formulaires spéciaux pour ces jours. Les premiers d’entre eux datent du VIe siècle.
À la fin du VIIe et au VIIIe siècle, l’office des défunts a été composé. Plus tard, certaines communautés monastiques le récitaient fréquemment. Depuis un certain temps, à la fin de chaque heure du bréviaire, une courte prière est récitée :
« Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix par la miséricorde de Dieu. Amen.«
La coutume de prier pour les défunts a été initiée par saint Odilon, abbé de l’ordre des bénédictins à Cluny en France. Ce moine pieux a vécu à la fin du IXe et au début du Xe siècle. En 998, il a émis une ordonnance concernant de nombreux monastères bénédictins déjà répandus dans toute l’Europe à cette époque. Il a ordonné aux moines, le soir du 1er novembre, après les vêpres solennelles en l’honneur de tous les saints, de célébrer les vêpres pour les frères décédés.
Le lendemain, le 2 novembre, tous les moines prêtres devaient offrir la messe pour tous les défunts. Cette coutume, initialement connue uniquement dans l’ordre des bénédictins, a été introduite d’abord à Liège en Belgique, puis dans d’autres diocèses. Elle a également été adoptée par Rome et de là s’est répandue dans toute l’Église.
La commémoration de tous les fidèles défunts (Jour des Morts) a lieu à l’automne. Le monde qui nous entoure est imprégné d’une atmosphère de transitoire. Cela crée une occasion de se rappeler de manière particulière dans la prière tous ceux qui étaient autrefois avec nous et qui sont maintenant partis. En priant pour eux, nous « franchissons en quelque sorte la frontière de leur absence, dont le signe est la tombe froide, et nous nous unissons à eux par cette foi qui nous conduit à la maison du Père. Et à ce Père, nous répétons avec l’auteur du Livre de la Sagesse : « Seigneur, tout est en ta puissance, et tu aimes tout ce que tu as créé (…). Tu aimes l’homme que tu as créé à ton image et racheté par le sang de ton Fils (…). Tu aimes l’homme… » (Jean-Paul II, Vatican, 2 novembre 1980).
N’oublions pas de prier pour nos défunts. Leur départ n’a pas effacé notre lien avec eux. Ils nous ont seulement devancés sur le chemin de la patrie céleste. Ils vivent une nouvelle vie dans la maison du Père, où il y a beaucoup de demeures (cf. Jn 14, 3).
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Extrait du Journal de sainte Faustine
… J’ai demandé au Seigneur Jésus pour qui d’autre je devais prier. Jésus m’a répondu qu’il me ferait connaître pour qui je devais prier cette nuit-là.
J’ai vu l’Ange de Dieu qui m’a ordonné de le suivre. En un instant, je me suis retrouvée dans un endroit brumeux, rempli de feu, avec tout un tas d’âmes souffrantes. Ces âmes prient très ardemment, mais sans résultat pour elles-mêmes ; nous seuls pouvons les aider. Mon Ange Gardien ne me quittait pas une seule seconde. Et j’ai demandé à ces âmes quel était leur plus grand tourment ? Et elles m’ont répondu sans équivoque que leur plus grande souffrance était la nostalgie de Dieu.
J’ai vu la Vierge Marie visitant les âmes au purgatoire. Les âmes l’appellent « l’Étoile de la Mer« . Elle leur apporte un soulagement. Je voulais parler davantage avec elles, mais mon Ange Gardien m’a fait signe de partir. Nous sommes sortis par la porte de cette prison souffrante.
Cet article a été initialement publié par Niedziela puis traduit par LeCatho | Lien original.