Recueil d’Apparitions de Jésus ou ce que le Seigneur a dit à ses disciples dans le cours des siècles chrétiens, Chapitre d’introduction.
Introduction
Quelles sont ces « Divines Paroles » ? Ce ne sont pas, il est vrai, les paroles inspirées par Dieu à ses écrivains sacrés ou prononcées par Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont l’ensemble forme les livres saints de l’ancien et du Nouveau Testament.
Ce sont des paroles adressées à des âmes saintes par le Seigneur, le Dieu vérité et amour. Tantôt elles se faisaient entendre dans l’air comme une voix venant du Ciel ; tantôt elles paraissaient sortir de la bouche du Crucifix ; tantôt elles étaient prononcées dans le mystérieux silence de ces âmes pendant leurs sublimes extases ; tantôt Notre-Seigneur les leur adressait de ses lèvres dans ses divines apparitions.
Nous affirmons que toutes ces paroles ont été empruntées à des vies de saints et de saintes publiées par leurs pieux et savants auteurs, avec l’approbation de l’autorité ecclésiastique. Nous les avons classées sous différents titres, pour qu’elles offrent des enseignements divins sur presque toutes les matières qui sont l’objet de la doctrine chrétienne :
Sur Dieu et ses principaux attributs ;
Sur Notre-Seigneur Jésus-Christ ;
Jésus consolateur ;
Jésus victime ;
Sur toutes les vertus théologales et morales ;
Sur la Foi et l’humilité ;
Sur l’Espérance et la confiance ;
Sur la mortification, la patience et l’amour de la Croix ;
Sur la Charité envers Dieu et envers le prochain ;
Sur le zèle ;
Sur la vie religieuse et ses trois voeux ;
Sur la perfection ;
Sur l’union à Dieu ;
Sur le parfait abandon ;
Sur les fins dernières ;
Sur la prière et le saint office ;
Sur le Sacrements et sur les dévotions.
Nous avions recueilli ces Divines Paroles dans le but de rendre nos oraisons et nos prédictions moins infructueuses. L’expérience et les conseils de Religieux éclairés nous donnant l’espoir que ces paroles pourraient faire du bien, nous les publions en les dédiant spécialement aux âmes sacerdotales, religieuses, pieuses, à toutes celles qui aspirent à une union plus intime avec Dieu, par Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Notre-Seigneur Jésus-Christ a dit à sainte Gertrude :
« Si tu veux avoir des reliques qui attirent avec efficacité mon coeur vers celui qui les possède, lis le texte de ma passion, considère avec soin les paroles que j’ai prononcées avec le plus d’affection, écris-les et conserve-les comme des reliques. »
Âmes pieuses, voici le livre qui renferme les paroles que Notre-Seigneur a adressées à ses intimes. Acceptez-les, nous vous l’offrons comme un reliquaire sacré qui inclinera le coeur de Jésus vers votre coeur et vous inspirera de lui adresser souvent et toujours avec efficacité cette prière :
« coeur de mon Dieu, soyez le Dieu de mon coeur. »
Nous vous l’offrons dans la pensée qu’après les Saintes Écritures, c’est celui qui peut-être vous fera mieux connaître et plus aimer le Seigneur votre Dieu. Chaque jour, prenez et lisez quelques pages de ce livre en disant à votre âme :
« Mon âme, écoute le Seigneur et nourris-toi de sa Parole. »
Nous protestons que nous nous soumettons pleinement aux prescriptions du décret de Notre Très Saint-Père le Pape Urbain VIII, décret expédié à la Sacrée Congrégation de l’Inquisition universelle de l’Église romaine, le 13 mars 1625, et confirmé le 5 juillet 1634. Nous protestons encore de notre parfaite soumission au jugement de la sainte Église romaine.
Encouragements divins à lire, à méditer et à faire connaître aux autres les paroles révélées
1. Le Seigneur ordonne d’écrire ses paroles
Sainte Thérèse entendit un jour le Seigneur lui dire :
« Tu sais que je te parle quelquefois. Ne manque pas d’écrire mes paroles, car si elles ne te sont pas utiles à toi-même, elles pourront l’être à d’autres » (Relation, 52.)
Et une autre fois :
« Ne manque pas d’écrire les avis que je te donne, afin de ne pas les oublier. Puisque tu aimes à avoir par écrit ceux qui te viennent des hommes, comment regardes-tu comme une perte de temps d’écrire ceux que tu reçois de moi ? Un temps viendra où les uns et les autres te seront nécessaires. » (Relation,64).
Le confident et le confesseur d’Angèle de Foligno ayant transcrit les paroles du Seigneur que lui avait rapportées la bienheureuse, celle-ci craignit qu’il ne se fût glissé dans ces pages quelque erreur. Le Seigneur dit à Angèle :
« tout ce qui est écrit ici est véridique, il n’y a rien de mensonger. »
Et une autre fois :
« Tout ce qui a été écrit l’a été selon ma volonté et vient de moi … Je le scellerai. » (Traductions Doncoeur, pp.81 et 181, et Ferré, pp 85, 249)
Il lui fut encore dit :
« Fais écrire, à la suite des paroles que vous dites ceci : qu’on rende grâces à Dieu de tout ce que vous écrivez. » (Doncoeur, p.84; Ferré, p.89)
Même recommandation faite par le Seigneur à sainte Brigitte :
« Moi, Dieu, j’ai plusieurs enfants qui sont retenus dans les pièges du démon. Mon amour leur envoie les paroles de ma bouche par une femme. Entendez donc, vous, ô Frère Pierre, écrivez en langue latine ce qu’elle vous dira de ma part en langue vulgaire, et je vous donnerai pour chaque lettre, non de l’or et de l’argent, mais un trésor qui ne vieillira jamais. » (Révél. Extrav., ch. 48)
Sainte Gertrude répugnait à donner par écrit ses révélations, elle s’excusait en se disant qu’elle avait assez fait de vive voix pour l’utilité du prochain, mais le Seigneur lui opposa cette parole qu’elle avait entendu lire la nuit même aux Matines :
« Si le Seigneur n’eût voulu faire connaître sa doctrine qu’à ceux qui étaient présents, il n’y aurait eu que des paroles et rien d’écrit. Mais aujourd’hui ses paroles sont aussi écrites pour le salut d’un plus grand nombre. »
Et il ajouté :
« Je veux avoir dans tes écrits un témoignage irrécusable de ma divine tendresse, pour ces derniers temps où je me dispose à faire du bien à un grand nombre; » (Liv. 2, ch.10)
Pendant que j’écrivais aujourd’hui dans ma cellule, raconte sainte sainte Véronique Juliani, j’entendis une voix intérieure qui me dit :
« Je suis avec toi, que veux-tu de plus ? »
Cette voix me paraissait être celle du Seigneur. Elle me causait tant de contentement que j’étais comme hors de moi ; cependant je continuais d’écrire. A la fin ne le pouvant plus, je voulus me mettre à faire oraison. Mais de nouveau j’entendis la voix qui me dit :
» Écris ; la fatigue que tu éprouves m’est agréable autant que l’oraison, parce que ces choses (que tu écris) seront de grand profit aux âmes. Donc écris tout. Ce sont mes oeuvres, n’en doute pas. » (Diario, 13 settembre 1697.)
« Tes écrits iront dans le monde entier, pour ma gloire et le bien des âmes. » (23 maggio 1697.)
« Ma fille, dit le Seigneur à Madeleine Vigneron, je veux vous découvrir les grâces que vous avez reçues de moi, votre Epoux, et que vous les écriviez avec les manquements que vous y avez apportés…à la vérité vous y souffrirez beaucoup, le démon vous tourmentera de toutes manières, mais, ma fille, ayez bon courage, je vous assisterai ; les tourments passeront, et si vous persévérez, il sera enfin confondu et votre Jésus règnera tout pur dans votre coeur. » (Ire part., ch. Ier.)
Le Sauveur fit le même commandement à la bienheureuse Varani d’écrire les révélations qu’il lui avait faites sur ses souffrances intérieures. (Opere spirituali, p. 53.)
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Les directeurs de sainte Marguerite-Marie lui avaient ordonné d’écrire les grâces merveilleuses qu’elle recevait, mais elle éprouvait une vive répugnance à le faire ; son divin Maître l’en reprit :
« Pourquoi refuses-tu d’obéir à ma voix qui te demande de mettre par écrit ce qui vient de Moi et non de toi, car tu n’y as pour ta part qu’une simple adhérence ; considère ce que tu es et ce que tu mérites, et tu pourras connaître d’où vient le bien que tu possèdes. Pourquoi crains-tu puisque je t’ai donné pour asile le lieu où tout est rendu facile. » (Éditions Gauthey, I, p. 109.)
Comme Marguerite en accomplissant cette obéissance ressentait toujours la même peine et s’en plaignait à Notre-Seigneur :
« Poursuis ma fille, poursuis, il n’en sera ni plus ni moins pour toutes tes répugnances ; il faut que ma volonté s’accomplisse » , lui dit Jésus. (II, p. 39.)
Notre Seigneur dit à Marie-Céleste :
« Bien aimée de mon coeur, écris de moi. Ce que je t’ai communiqué dans le secret, dis-le publiquement. Car ma volonté est que tu manifestes les vérités que tu as reçues de ma sagesse sur mon Incarnation et la magnificence des oeuvres que j’ai accomplies en prenant la nature humaine. Oh ! que de secrets sur ma vie et ma mort sont cachées aux hommes ! Je te commande donc d’écrire de moi afin que mon nom soit glorifié sur la terre. » (Vie, p. 362.)
Jésus déclara plusieurs fois à Soeur Benigna Consolata la mission qu’Il voulait lui confier, et lui fit comprendre qu’elle devait être son instrument. Ayant dit quelque chose à Jésus du désir que j’avais de faire connaître ses miséricordes, Il me dit :
« Mais oui, tu le peux; tes écrits sont destinés à les faire connaître. Toute parole que tu écris chante ma miséricorde. Ecris le plus que tu le peux. Je veux avoir besoin de toi, pauvre petit rien, pour faire parvenir aux âmes mes miséricordes. » (Pp. 103, 104.)
2. Bénédictions promises à ceux qui ont écrit les paroles divines
Paroles du Seigneur à sainte Gertrude :
« Celui qui transcrira ce livre recevra à chaque trait qui s’y trouve les flèches de l’amour que je lui lancerai de mon divin Coeur et qui exciteront dans son âme les sentiments les plus délicieux d’une divine suavité. » (Prologue.)
« Le travail de la personne qui a écrit ce livre m’est aussi agréable que si elle avait suspendu en mon honneur autant de cassolettes qu’elle y formé de lettres. » (Liv. V, ch. III.)
« Dis au frère qui écrit quand tu parles, dit le Seigneur à sainte Angèle de Foligno, de travailler à se faire petit. Il est aimé du Dieu tout-puissant. Dis-lui d’aimer le Dieu tout-puissant. » (Ch. L.)
3. Le Seigneur a aidé ceux qui ont transmis aux hommes ses paroles
Sainte Mechtilde sachant que deux de ses Soeurs dont l’une n’était autre que, semble-t-il, que sainte Gertrude écrivaient un livre de toutes les révélations qui lui avaient été faites, disait au Seigneur : D’où puis-je savoir que tout ce qui est écrit est vrai, puisque je ne l’ai ni lu ni approuvé ? Et encore le lirais-je que je ne m’en rapporterais pas parfaitement à moi-même. Le Seigneur lui répondit :
« Je suis dans les coeurs de celles qui désirent t’entendre, en excitant chez elles ce désir. Je suis leur intelligence lorsqu’elles t’entendent, qui leur fait comprendre ce que tu leur rapportes. Je suis aussi dans leur bouche lorsqu’elles en parlent : je suis dans leur main lorsqu’elles l’écrivent, en tout je suis leur aide et leur coopérateur ; et de la sorte tout ce qu’elles dictent et écrivent en moi et par moi qui suis la vérité, est vrai… Ce qu’elles écrivent, bien que manquant de l’élégance avec laquelle je te l’ai communiqué, toutefois avec l’aide et la coopération de ma grâce, recevra le cachet et la confirmation de ma vérité. Tu m’as d’ailleurs si souvent prié de ne pas te laisser séduire par l’esprit d’erreur, que tu as toute raison de croire que ma bonté t’a exaucée en ce point. » (Ve part., ch. XXII.)
Plus tard, quand le livre fut achevé, le Seigneur lui dit :
« ne crains rien, c’est moi qui ai tout fait ; tout est donc mon ouvrage. Le don que tu as eu vient de moi, et aussi véritablement que tu l’as reçu de mon Esprit, de même c’est mon esprit qui a poussé vraiment celles-ci à écrire et à poursuivre ce travail. Elles ont en vérité écrit d’après mon Esprit tous les mots de ce livre, qui éternellement brilleront dans leurs couronnes devant mes yeux. » (Vie part. , ch. 31.)
Sainte Gertrude, dont une autre Soeur écrivait également les révélations, reçut du Seigneur la même assurance :
« Puisque tu sais que ma volonté est que ce livre soit écrit, pourquoi te troubler ? C’est moi en effet qui pousse celle qui l’écrit, et je l’aiderai fidèlement. » (Prologue.)
4. Pourquoi Dieu choisit les simples pour être ses interprètes
On avait dit à la Soeur Mechtilde que le livre contenant ses révélations seraient brûlé. Hélas Seigneur, dit-elle, m’avez-vous donc fait illusion en m’ordonnant d’écrire ce livre ? Dieu apparut aussitôt à son âme affligée, et tenant ce livre dans sa main droite, Il dit :
« Ma bien aimée, ne soit pas troublée à ce point ; on ne peut brûler la vérité. Celui qui me le prendra des mains devra être plus fort que moi… Considère avec attention mes paroles et vois avec quel amour elles manifestent mes secrets et ne doute plus de toi-même. »
Et comme l’humble Soeur objectait son ignorance et sa misère :
« Ma fille, reprit le Seigneur, beaucoup de gens perdent leur or précieux par leur négligence, ils ne suivent pas la voie qui les auraient conduits à une école supérieure… J’ai toujours cherché pour accorder mes dons spirituels les plus humbles, les plus petits. Les hautes montagnes ne peuvent recevoir la révélation de mes grâces, car mon Esprit-Saint les fait couler dans les humbles vallées. Beaucoup qui passent pour savants dans les Écritures ne sont à mes yeux que des insensés. C’est pour moi une grande gloire et c’est pour la sainte chrétienté (l’Église), une force puissante de voir une bouche ignorante donner des leçons, d’après mon Esprit-Saint, aux langues érudites. » (Introduction, V.)
Le frère Henri ayant manifesté son étonnement des révélations faites à Soeur Mechtilde, le Seigneur dit à celle-ci :
« Demande-lui comment il se fit que les apôtres après avoir montré une si grande timidité, parurent si hardis quand ils eurent reçu le Saint-Esprit… demande-lui comment Daniel prit la parole, quand il n’était qu’un enfant, qu’il convainquit de mensonge les vieillards iniques et qu’il délivra Suzanne. » (Liv.II, ch. XXII.)
5. Fruits que doivent produire les paroles divines
Le Fils de Dieu dit à sainte Brigitte :
« Les paroles que vous entendez dans vos révélations raniment comme une bonne boisson ceux qui désirent la charité, elles échauffent les froids, elles apaisent les troublés, elles affermissent les faibles d’esprit. » (Liv.V, n° 11.)
A la Soeur Mechtilde furent dites ces paroles :
« J’envoie ce livre à tous les gens d’église, bons ou mauvais, parce que si les colonnes se renversent, l’édifice ne peut plus se soutenir…C’est moi qui l’ait fait, ne pouvant plus me retenir de répandre au dehors mes faveurs…Dans ce livre toutes les âmes désolées, troublées trouveront leur consolation, mais ceux qui chercheront ailleurs leur consolation recevront de ces paroles un trouble plus grand encore. » (Introduction,VI.)
« Ce livre est écrit avec le sang de mon coeur. » (Liv. II, ch. XII.)
Sainte Gertrude entendit le Seigneur lui dire :
« Si quelqu’un veut lire en ce livre pour son progrès spirituel, je l’attirerai près de moi de telle sorte qu’il semblera que je tiens le livre dans mes mains et que je m’associe à sa lecture… J’aspirerai le souffle de ses désirs qui viendront émouvoir mes entrailles en sa faveur ; je lui inspirerai le souffle de ma divinité, et mon esprit renouvellera son intérieur. » (Prologue.)
« Je retrouve partout dans le livre l’inexplicable douceur de l’amour divin, qui l’a fait écrire ; j’y respire la suave odeur de la bonne volonté de la personne qui l’écrit, enfin je suis agréablement flatté d’y contempler l’image de ma gratuite bonté, qui se manifeste à chaque page. » (Liv. V, ch. XXXIII.)
« Je pénétrerai de la douceur de mon amour divin et je féconderai toutes les paroles de ce livre… qui a été vraiment écrit sous l’impulsion de mon esprit. Quiconque venant à moi avec un coeur humilié voudra y lire pour l’amour de mon amour, je le prendrai en mon sein, et lui montrerai, comme de mon doigt, les endroits qui lui seront utiles… et je lui ferai sentir le souffle de ma divinité pour le salut de son âme. » (Ibid., ch.XXXIV.)
Semblables promesses furent faites à sainte Mechtilde :
« Tout ce qui est écrit dans ce livre a coulé de mon Coeur divin et y reviendra… Tous ceux qui me recherchent avec un coeur fidèle, trouveront dans ce livre une cause de joie, ceux qui m’aiment s’embraseront davantage de mon amour et ceux qui sont dans l’affliction y trouveront la consolation. » (Liv. II, ch. XLIII.)
6. Les paroles divines ont aussi pour but de guérir les hommes de leurs péchés
Sainte Brigitte fut chargée de transmettre à son archevêque les paroles suivantes :
« Vous admirez pourquoi je parle. Mais élevez vos yeux, voyez et écoutez. Demandez comment je suis méprisé de tous, rejeté de tous ; personne ne veut m’avoir en son amour. Le coeur de l’homme est dévoré par une cupidité insatiable du levant jusqu’au couchant, cruel même jusqu’à verser le sang de son prochain. Tout le monde s’habille avec orgueil. Les hommes se livrent à la volupté comme des animaux. Quels sont les défenseurs de la foi; en trouve-t-on qui combattent les ennemis de Dieu, où sont ceux qui donnent leur vie pour le Seigneur ? Vous trouverez bien peu d’hommes qui soient mes amis. Pensez à ces choses et vous verrez que je ne parle pas sans sujet… Prenez donc mes paroles et voyez si elles sont, non pas pourries, mais pures et entières, si elles témoignent une foi saine et droite ; voyez si elles sont dignes de mon or, si elles conduisent de l’honneur du monde à l’honneur de Dieu, de la voie de l’enfer à la sublimité du ciel. » (Révél extrav., 51.)
7. Les péchés des hommes peuvent empêcher le fruit des paroles divines
Toutes les oeuvres de Dieu peuvent être combattues par les créatures. Ainsi il peut se trouver des obstacles qui empêchent, au moins momentanément la parole divine de porter son fruit ; le Seigneur l’a déclaré en ces termes à sainte Brigitte :
« Ce royaume (de Suède) est souillé par un grand péché qui depuis longtemps reste impuni ; c’est pourquoi mes paroles n’y peuvent fructifier, comme je l’expliquerai par une comparaison. Si l’on plantait en terre un noyau sur lequel on mettait un fardeau pesant, la tige ne pourrait monter. Le noyau étant bon, ne pouvant pousser en haut, pousserait en bas et étendrait très profondément ses racines ; et après, non seulement il portera de bons fruits, mais encore il anéantira tout ce qui s’oppose à sa croissance, et il s’étendra par-dessus l’obstacle. Ce noyau signifie ma parole, qui ne peut fructifier en ce royaume, à raison du péché ; elle profitera plus ailleurs jusqu’à ce que, ma miséricorde grandissant, l’endurcissement de cette terre et de ce royaume soit ôté. » (Liv. V, ch XII.)
Ainsi beaucoup d’oeuvres divines combattues persévèrent dans la prière et le sacrifice, elles n’en produisent que de plus grands fruits.
8. Il ne faut pas mépriser les révélations divines
Sainte Gertrude se demandait pourquoi le Seigneur la pressait de manifester ce qui est écrit dans son livre, car elle n’ignorait pas que certains petits esprits feraient peu de cas de ses dons et s’en serviraient comme d’un texte à calomnies. Le Seigneur lui dit :
« Pour ceux qui voudraient calomnier ces dons, que le péché leur en retombe sur leur tête. (Liv. Ier, ch. XV.) Je ne souffre pas ceux qui pervertissent le sens de ces révélations et qui parlent contre ces écrits ; au reste je triompherai d’eux comme des autres. (Liv. V. ch. VII.) Celui qui, poussé d’une veine et orgueilleuse curiosité, faussera le sens de ce livre, je ne le supporterai pas et je n’hésiterai pas à le renverser par ma vertu divine et à le couvrir de confusion. » (Liv. V. ch. XXXIV.)
« Moins il y a du vôtre dans ces écrits, plus ils sont de moi, dit le Seigneur, dit le Seigneur à Madeleine Vigneron, sachez que mon dessein n’est autre que d’avancer votre perfection et non point de la retarder. Les démons qui ont fait passer la conduite de ma vie pour criminelle, bien qu’elle fut l’innocence même voudraient encore faire passer pour telle la conduite que je tiens sur votre âme, quoi qu’elle fut remplie de mes plus grandes miséricordes… Quand ces écrits viendraient à être méprisés comme un récit qui passe par la croyance, cela ne doit point vous décourager, puisque les hommes ont condamné ce qu’ils m’ont vu faire d’extraordinaire ; quoique je l’ai autorisé par des raisons divines et que ce fût pour leur salut, ils n’ont pas laissé de me persécuter jusqu’à me procurer la mort. Ainsi ces écrits pourront bien être condamnés de plusieurs esprits sur cette raison que l’on n’a point accoutumé d’entendre des choses semblables ; mais ils doivent savoir que cette condamnation fondée sur cette seule raison est très injuste et très injurieuse à ma miséricorde, que j’étends extraordinairement sur qui il me plaît. » (Ire part., ch. XI.)
9. Il faut lire peu à la fois, puis méditer et relire souvent les divines paroles
Le Seigneur dit à Mechtilde :
« Quand une colombe vient à un tas de blé elle ne l’emporte pas tout entier, mais elle y choisit ce qui lui plaît davantage ; fais de même lorsque tu entends ou que tu lis la parole de Dieu, et que tu ne peux tout retenir dans ton esprit, recueilles-en pour toi quelques traits, sur lesquels tu exerceras ta mémoire, pensant ainsi : Voyons, qu’est ce que ton Bien-Aimé t’annonce dans cette lecture. » (IIIe partie.ch. XLI.)
Et à Soeur Mechtilde de Magdebourg :
« Ce livre n’annonce au monde que moi seul, et il révèle dignement mes secrets. Quiconque voudra bien comprendre ce livre, devra le lire neuf fois. » (Introduction, VI.)
Source : Recueil d’Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques – Ch I – Abbé Auguste Saudreau.