ou Jacinta de Mariscotti en Italien – Vierge du Tiers-Ordre Régulier ( 1585 – 1640 )
Cette illustre pénitente naquit dans les Etats de l’Eglise, de la noble et ancienne famille de Sainte Hyacinthe, Mariscotti, d’origine écossaise. Elle embrassa la vie religieuse à Viterbe, dans un monastère du Tiers-Ordre Régulier, soumis à la juridiction des Frères-Mineurs de l’Observance.
Le monde et la vanité occupèrent cependant son cœur pendant quelques années encore : elle ne s’était pas donnée à Dieu entièrement ; mais Dieu, dans sa miséricorde, ayant visité par une grave maladie la religieuse mondaine, un changement merveilleux s’opéra en elle. Dès lors, elle ne songea plus qu’à réparer par les rigueurs de la pénitence les années perdues pour le ciel.
Elle ne se nourrit que d’herbes amères, ses jeûnes sont si multipliés que sa vie semble n’être qu’un carême perpétuel ; elle n’a pour couche qu’un fagot de sarments avec une pierre pour oreiller ; elle porte sur sa chair un rude cilice et s’inflige chaque jour de longues et sanglantes disciplines ; au cœur de l’hiver elle entre dans le jardin du monastère et tient longtemps ses pieds dans l’eau presque glacée.
Les orties, la cire fondue, le feu, la neige, l’eau glacée, tout devient pour elle un moyen de macérer sa chair, de la torturer et de lui faire expier ses fautes.
Pour notre Sainte, cependant, ces mortifications extérieures n’étaient qu’un moyen d’acquérir les vertus intérieures qui seules font les saints. Sainte Hyacinthe eut à un degré éminent le don de l’oraison et de la contemplation. Quelqu’un lui ayant demandé si l’oraison, accompagnée de douceurs spirituelles, était plus utile que celle où l’on éprouve les aridités, elle répondit :
« Les deux peuvent être bonnes, mais, à mon avis, on témoigne plus d’amour à Jésus quand on le sert sans goût sensible et sans douceur »
Une autre fois, elle dit :
« J’ai un goût décidé pour les personnes méprisées, dépouillées d’elles-mêmes, et qui n’ont ni douceurs, ni attendrissements. La croix ! la croix ! souffrir ! souffrir ! et persévérer fortement sans consolation, voilà la marque véritable de l’esprit de Dieu. »
Telle fut, en effet, la voie par où Dieu conduisit notre sainte durant toute sa vie. Elle fut toujours en proie aux sécheresses et aux aridités spirituelles ; et malgré ses grandes désolations intérieures, elle ne cessa jamais de s’appliquer à la sainte oraison, et de tout souffrir avec une héroïque résignation.
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On voit par là l’erreur des personnes qui font consister la piété et la ferveur de la dévotion dans certains goûts et certaines consolations sensibles ; aussi tombent-elles dans le découragement dès que Dieu leur retire ses douceurs spirituelles.
L’amour divin dont le cœur de la sainte était rempli, lui inspirait une charité sans bornes pour le prochain, surtout pour les pécheurs et les malades. Quelquefois, ne pouvant contenir son zèle, elle s’écriait :
« O mon Dieu ! Que ne puis-je parcourir les rues et les places publiques ! je crierais de toutes mes forces : est-il possible qu’on soit insensé au point de méconnaître que ce monde n’est que néant? O mon Dieu ! Dieu inconnu ! est-il possible que les hommes aient plus d’estime pour la boue infecte de cette terre, que pour vous, vrai trésor et seul vrai bien, qu’ils offensent en se damnant pour l’éternité ! »
Voici un admirable trait de sa charité : La maison Mariscotti était dans l’usage de faire célébrer des messes pour chaque membre de la famille, immédiatement après son décès. Or, dans sa charité pour les malheureux, notre sainte pria son frère de lui donner l’argent qu’il devait employer à cet effet pour elle-même après sa mort, lui déclarant que, pour assister les malades et les affligés, elle consentait à être privée du secours de ces messes et à souffrir les peines du Purgatoire.
Cette illustre Vierge, riche de vertus et de mérites, alla recevoir au ciel la couronne de justice en l’année 1640 ; son corps s’est conservé depuis, sans aucune atteinte de corruption. On lui doit l’institution des Oraisons des Quarante-Heures, qui se font durant les trois derniers jours du carnaval ; elle fit établir à Viterbe cette pieuse pratique, qui s’est répandue depuis dans toute l’Eglise. Saint-Hyacinthe fut canonisée par Pie VII en 1807.
Source : Jacinthe Mariscotti