L’archevêque Carlo Maria Vigano, connu pour être un critique virulent du Pape François, est intervenu dans le débat sur la destitution de l’abbesse d’un monastère bénédictin italien et a défendu les sœurs du couvent.
Dans une prise de position publiée dimanche, Mgr Vigano écrit que les moniales sont « victimes de la convoitise de clercs sans scrupules » et « de la colère idéologique des bergogliens en raison de leur proximité avec la tradition et de leur désir de ne pas se plier à l’endoctrinement moderniste« .
Avec des « excuses fallacieuses« , on tente de détourner l’attention du fait qu’il n’y a pas de raisons justifiées d’agir contre le monastère. Les mesures prises par le Vatican seraient « une nouvelle tentative (…) de frapper des communautés de vie contemplative, d’autant plus si elles sont d’orientation traditionnelle, sous le couvert d’un respect apparent des normes canoniques« .
Mgr Vigano a souligné que son récit des événements provenait de sa connaissance personnelle de l’abbesse et des moniales au nom desquelles il avait l’intention de s’exprimer. Il estime qu’il est de son devoir d’aumônier d’intervenir dans le débat « pour rétablir la vérité » et de souligner « l’attitude ouvertement hostile de l’autorité ecclésiastique » envers les religieuses.
Depuis quelques années, l’ancien nonce américain est connu du public comme un critique virulent de la ligne du Pape François ainsi que comme un critique du vaccin COVID obligatoire. En 2020, il a publié un manifeste sur les mesures à prendre contre la pandémie de Corona. Il y est notamment question d’une « politique de réduction drastique de la population » et d’un « prélude inquiétant à la création d’un gouvernement mondial« .
La destitution par le Vatican de l’abbesse du monastère « Marie, temple du Saint-Esprit » dans la ville toscane de Pienza ainsi que la résistance des sœurs à cette décision ont fait la une des journaux ces derniers jours. Selon le diocèse compétent de Montepulciano-Chiusi-Pienza, une visite apostolique du monastère avait eu lieu en automne, au cours de laquelle le Vatican avait ordonné que l’abbesse Diletta Forti soit destituée.
Les sœurs ont réagi par une déclaration dans laquelle elles dénient à l’évêque, le cardinal Augusto Paolo Lojudice, la compétence d’interpréter les décisions du Saint-Siège. Les raisons exactes du conflit restent inconnues. Selon les médias italiens, l’une des raisons serait que les religieuses se seraient montrées trop actives dans les médias sociaux, selon les autorités politiques et ecclésiastiques.
Celles-ci auraient été particulièrement gênées par le fait que le monastère, malgré sa stricte clôture, ait publié sur Facebook des annonces publicitaires pour des séjours au couvent de jeunes femmes.
L’Évêque aurait montré de l' »aversion » pour les sœurs
Le couvent en Toscane est issu du couvent « Santa Maria delle Rose » à Pontano dans les Marches. Celui-ci attire l’attention en Italie depuis des années, car, contrairement à la tendance générale, des jeunes femmes y entrent de plus en plus.
Après un tremblement de terre en 2016, la communauté a été divisée en raison des dommages subis par l’abbaye. Treize sœurs sont parties pour quatre ans aux Pays-Bas et sont revenues en Italie en 2020 sur invitation de l’Évêque de Montepulciano de l’époque.
Dans sa prise de position, Mgr Vigano écrit entre autres que les moniales avaient commencé à célébrer la liturgie préconciliaire en 2020 et suppose que c’est là l’une des raisons des démarches du Vatican. Il qualifie les interrogatoires des visiteurs apostoliques de « véritables heures de torture » :
« Ils ont essayé par tous les moyens de démoraliser psychologiquement les sœurs, de créer des divisions et d’en profiter pour détruire la structure de la communauté ainsi que l’équilibre spirituel et physique et la sérénité des moniales« .
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Le Cardinal Lojudice aurait également montré son « aversion » pour les sœurs lors de sa prise de fonction en tant qu’Évêque du diocèse à l’automne 2022. Il aurait ainsi « humilié » les sœurs en les faisant se lever de leurs genoux lors de la communion et en leur faisant prendre l’hostie dans la main.
Mgr Vigano a annoncé une deuxième ainsi qu’une troisième partie de sa prise de position. Dans la deuxième partie, il « analysera le contenu des mesures prises par le Saint-Siège et leur insertion dans le contexte plus large de l’action de démolition de Bergoglio« . Dans la troisième partie, il exposera les étapes à suivre.
Cet article a été publié originellement par Church Militant (Lien de l’article).