Tous les derniers dimanches du mois d’octobre, la Sainte Église célèbre la fête de Jésus Christ Roi
On voit le Royaume des Cieux, la Sainte Église, faire sortir de son trésor :
« des choses nouvelles et anciennes ». ( Matthieu 13:52 )
Bien qu’elle ne puisse jamais ajouter de nouveaux dogmes au dépôt de Foi qui lui a été confié, au fil des âges, on la voit mieux comprendre et expliquer plus complètement ces trésors qu’elle garde. Elle est un corps vivant, pas une statue, et elle peut se développer, bien qu’elle ne puisse jamais changer sa nature.
Ainsi, guidée par l’Esprit Saint de celui qui a promis d’être avec elle non seulement pendant quelques siècles, mais jusqu’à la fin du monde, elle définit ou souligne certains points de doctrine comme elle l’entend, compte tenu des besoins du temps.
Nous avons un exemple dans l’institution de la fête, de la Royauté de notre Seigneur Jésus-Christ par le Souverain Pontife, le Pape Pie XI, en l’année jubilaire 1925, et expliquée aux fidèles dans l’Encyclique Quas Primas.
Les chrétiens ont toujours salué notre divin Seigneur comme Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs. C’est en roi que les représentants du monde oriental venaient l’adorer dans la crèche ; c’est en roi, sans savoir ce qu’il fait, que le représentant officiel du monde occidental l’élève sur la Croix. Les patriarches et les prophètes de l’ancienne dispensation ont prédit sa royauté ; il parlait constamment de son royaume : lorsqu’on lui demandait clairement s’il était vraiment un roi par le représentant de César, il reconnaissait qu’il l’était bien, quoique d’un royaume qui n’était pas de ce monde.
Sa royauté est fondée sur l’union hypostatique ineffable. Il est spirituel et concerne les choses spirituelles. Il ne s’oppose à nul autre qu’à celui de Satan et aux puissances des ténèbres. Christ est le Roi des anges et des hommes ; Roi des cœurs et des volontés des hommes ; sa royauté exige de ses sujets un esprit de détachement des richesses et des choses terrestres et un esprit de douceur. Ils doivent avoir faim et soif de justice et, plus que cela, ils doivent renoncer à eux-mêmes et porter la croix.
Pourtant, bien qu’il s’agisse d’un royaume spirituel, opposé à une politique terrestre non juste, ce serait une grave erreur de dire que le Christ n’a aucune autorité dans les affaires civiles, car en vertu de l’empire absolu sur toutes les créatures qui lui ont été confiées par le Père, tout est en son pouvoir. Tous les hommes, que ce soit collectivement ou individuellement, sont sous la domination du Christ. En lui est le salut de l’individu, en lui est le salut de la société.
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Aujourd’hui, nous voyons tristement « un monde défait », largement paganisé dans les principes et les perspectives et, ces dernières années, dans un pays se glorifiant même du nom de « païen ». Au mieux, les gouvernements ignorent la plupart du temps Dieu ; et au pire, lutter ouvertement contre lui, comme nous le constatons aujourd’hui dans l’Ancien Monde et dans le Nouveau. Même les efforts bien intentionnés des hommes d’État pour trouver un remède aux maux actuels et, surtout, pour assurer la paix dans le monde, s’avèrent vains, car alors que la paix vient du Christ, et n’est possible que dans le Royaume du Christ, son nom n’est jamais mentionné tout au long de leurs délibérations. ou leurs documents. Le Christ est tenu à l’écart des écoles publiques et des établissements d’enseignement supérieur ; et les générations montantes semblent avoir appris tout et n’importe quoi, sauf à le connaître, l’aimer et le servir. L’art et la littérature reflètent trop souvent les mêmes tendances.
Et puisque l’esprit du mal règne inévitablement partout où l’esprit du Christ a cessé de régner, en public et en privé les hommes bafouent les lois morales de Dieu, et certaines des pires abominations du paganisme antique deviennent des sujets de la vie quotidienne. D’ailleurs, rappelons-le, le paganisme moderne est pire que celui du monde antique, en ce que le premier sait ce qu’il fait, contrairement au second. Il y a maintenant une haine intense et positive de Jésus-Christ chez l’athée militant, qui diffère par nature de l’attitude du plus féroce persécuteur romain ou oriental : Si je n’avais pas fait parmi eux des oeuvres que nul autre n’a faites, ils n’auraient pas de péché; mais maintenant ils les ont vues, et ils ont haï et moi et mon Père. Mais cela est arrivé afin que s’accomplît la parole qui est écrite dans leur loi: Ils m’ont haï sans cause.( Jean 15:22, 24 )
Aussi pratique que surnaturelle, l’Église ne se contente pas de déplorer le mal, ni même de le combattre par un enseignement sain. Elle ferait aussi une réparation définitive à la majesté divine ainsi niée et défiée ; à celui dont la royauté est méprisée et insultée. Quelque chose doit être fait par ceux qui, dans une certaine mesure, comprennent et aiment, afin d’expier ceux qui ne le font pas. Pour réparer le crime de ‘lèse-divinité’, qui nie les droits de Dieu sur la société humaine dont il est l’auteur, nous devons exalter Jésus-Christ comme Roi sur tous les individus, familles et peuples. Si sa royauté universelle est proclamée et son règne dans la société reconnu, l’un des principaux maux du monde moderne, la sécularisation de la vie publique et privée, sera attaqué à ses racines. (L’Amour de Dieu et de la Croix de Jésus, Garrigou-Lagrange OP ) D’où l’exhortation spéciale du Vicaire du Christ, et l’institution de la fête de cette divine Royauté.
À cette fin, rien ne servirait mieux que l’institution d’une fête spéciale en l’honneur de la royauté du Christ. Car les gens sont instruits dans les vérités de la foi et amenés à apprécier les joies intérieures de la religion, bien plus efficacement par la célébration annuelle de nos mystères sacrés que par toute déclaration, aussi importante soit-elle, de l’enseignement de l’Église. De telles déclarations n’atteignent généralement qu’un petit nombre, et les plus savants parmi les fidèles ; les festins les atteignent tous ; les premiers ne parlent qu’une fois, les seconds parlent chaque année, en fait pour toujours.
L’enseignement de l’Église affecte principalement l’esprit ; ses fêtes affectent à la fois l’esprit et le cœur, et ont un effet salutaire sur toute la nature de l’homme… Nous avons commandé son observance un dimanche, afin que non seulement le clergé puisse accomplir son devoir en disant la messe et en récitant l’office, mais que les laïcs aussi, libres de leurs tâches quotidiennes, puissent, dans un esprit de sainte joie, donner un ample témoignage de leur obéissance et de leur soumission au Christ… afin qu’ils puissent ordonner leur vie de manière à être des sujets dignes, fidèles et obéissants de la plongée Roi.
HYMNE
Souverain de tout du haut trône du ciel,
ô Christ notre roi avant le commencement des temps,
Nous nous agenouillons devant toi, Seigneur pour posséder
ton empire sur le cœur de l’homme.
Tandis que des bandes d’hommes sans vergogne refusent
L’hommage dû au Christ leur Seigneur,
Nous te reconnaissons souverain Seigneur de tous.
Le Roi du ciel et de la terre adoré.
Prince de la paix, ô Christ, soumets
Ces cœurs rebelles, ta paix restaure ;
Dans ta bergerie, conduis de nouveau
tes brebis dispersées, pour ne plus s’égarer.
Pour cela sur l’arbre de la honte,
Ton corps pendait, les bras écartés,
La lance révéla le cœur de flamme
Qui brûlait dans ton côté sacré.
Pour cela, nos autels ici sont étendus
Avec une fête mystique de pain et de vin,
Pourtant ton sang rédempteur est versé
De ton cœur endoloris.
Que les chefs des nations craignent ton nom
Et répandent ton honneur sur leurs terres,
Les lois de notre nation, nos arts proclament
La beauté de tes justes commandements.
Que les rois tiennent la couronne et le sceptre
comme gage de leur suprématie ;
Et toi, toutes les terres, toutes les tribus s’enveloppent
Dans un seul royaume de charité.
Jésus, qu’il te soit fait honneur,
Qui règne sur tout en équité
Avec le Père, Esprit, toujours Un,
D’âge en âge éternellement.
Amen.
Source : †THE ECU-MEN†