Une annonce récente, publiée en ligne par la Conférence des Grands Maîtres de la Loge maçonnique Prince Hall, a suscité des interrogations. Selon ce communiqué daté du 19 janvier, la Grande Loge de Caroline du Sud aurait accordé à Joe Biden une « résolution d’adhésion » en reconnaissance de son « dévouement et de son service exceptionnels envers les États-Unis », qualités qui refléteraient les valeurs fondamentales de cette loge, telles que l’amour fraternel, l’entraide et la vérité. Cette annonce, faite la veille de la fin de son mandat, a relancé le débat sur la compatibilité entre la foi catholique et l’appartenance à la franc-maçonnerie.
Joe Biden, deuxième président catholique des États-Unis, se trouve ainsi au cœur d’une question délicate. En effet, depuis 1738, l’Église catholique interdit strictement à ses fidèles de rejoindre les loges maçonniques, sous peine de sanctions canoniques. Cette interdiction, renouvelée à plusieurs reprises par les papes au cours des siècles, repose sur l’incompatibilité des principes maçonniques avec la doctrine de l’Église.
Les origines de la franc-maçonnerie et la position de l’Église
La franc-maçonnerie moderne trouve ses racines en 1717, avec la création de la première Grande Loge à Londres. Bien que certaines loges prétendent remonter à des temps anciens, voire bibliques, leur véritable essor date de cette époque. Au début, certains catholiques, y compris des personnalités influentes, ont rejoint ces cercles, qui attiraient libre-penseurs, dissidents politiques et adeptes de philosophies pseudo-scientifiques ou gnostiques.
Cependant, dès 1738, le pape Clément XII a interdit aux catholiques d’adhérer à ces sociétés. Bien que la franc-maçonnerie se présente comme religieusement tolérante, permettant à des membres de toutes confessions de se rejoindre, l’Église y voyait une promotion de l’indifférentisme religieux. Cette idée, selon laquelle toutes les croyances se valent, était en contradiction avec la foi catholique. Les papes successifs ont donc maintenu cette interdiction, assortie d’une peine d’excommunication automatique pour tout catholique rejoignant une loge maçonnique.
L’évolution du droit canonique et les clarifications nécessaires
En 1917, le premier Code de droit canonique a codifié cette interdiction. Cependant, après le Concile Vatican II, certains ont cru que l’Église avait assoupli sa position, notamment lorsque la mention explicite de la franc-maçonnerie a été supprimée du nouveau Code de droit canonique de 1983. Ce texte interdit désormais aux catholiques d’adhérer à des sociétés « qui conspirent contre l’Église », sous peine de sanctions appropriées.
Pour dissiper toute ambiguïté, le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a publié une clarification en 1983. Il a rappelé que « le jugement négatif de l’Église à l’égard des associations maçonniques reste inchangé », car leurs principes sont « irréconciliables avec la doctrine de l’Église ». Il a également précisé que les fidèles qui rejoignent de telles sociétés se trouvent en état de péché grave et ne peuvent donc pas recevoir la Sainte Communion.
La situation de Joe Biden
Dans le cas de Joe Biden, la question de son appartenance à la franc-maçonnerie reste floue. L’annonce de la Grande Loge de Caroline du Sud ne précise pas si le président a officiellement adhéré à la loge ou s’il s’agit simplement d’une reconnaissance honorifique. Quoi qu’il en soit, pour un catholique, même une affiliation symbolique soulève des questions canoniques sérieuses.
L’Église continue de considérer la franc-maçonnerie comme incompatible avec la foi catholique, en raison de ses principes et de son influence sur la vision du monde de ses membres. Ainsi, si Joe Biden devait être considéré comme membre d’une loge maçonnique, il se placerait en contradiction avec les enseignements de l’Église, avec les conséquences spirituelles que cela implique.
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