Le pape François vient de mandater deux femmes anglicanes à l’occasion de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, qui se font passer pour des évêques dans le but de travailler aux côtés des vrais évêques catholiques romains. Les anciens anglicans convertis au catholicisme sont furieux.
Traduction imparfaite en français par Lecatho de la dernière vidéo de Church Militant
[Dr Jules Gomez]
Sur la fête de la conversion de saint Paul, lors d’une cérémonie à la Basilique Saint-Paul à Rome, le pape François a mandaté deux évêques anglicanes femmes, qui travailleront aux côtés d’évêques catholiques romains. Il s’agit de la Basilique papale, et lors de cette cérémonie, on peut voir ce qui se passe.
Le pape François a mandaté une évêque anglicane, Marines Boto de l’Amazonie, et une autre, Sally Sue Hernandez Garcia du Mexique, pour travailler aux côtés de leurs homologues catholiques romains. Cela a provoqué une certaine agitation, en particulier parmi les prêtres anglicans convertis au catholicisme, en particulier ceux qui appartiennent à l’anglicanisme ordinaire.
Cela a également laissé les anglicans conservateurs furieux à Rome, car ils ne croient pas en l’ordination des femmes et ont lutté contre cette ordination. Ils craignent que le pape François accepte ces évêques femmes comme de véritables évêques.
Avant de passer aux réponses, pouvons-nous en savoir plus sur ces deux femmes en particulier qui prétendent être des évêques, et quel mandat le pape leur a réellement donné ?
[Dr Jules Gomez]
D’accord, ces deux évêques femmes sont Marines Boto de l’Amazonie, qui est censée être la primat de l’Église évangélique anglicane du Brésil, et Sally Sue Hernandez Garcia du Mexique. Elles vont maintenant travailler aux côtés de leurs homologues catholiques romains. Lors de la cérémonie, Boto a parlé de la nature prophétique de sa présence, affirmant que désormais, les évêques catholiques romains devraient apprendre à travailler aux côtés d’évêques femmes.
Cela a suscité une certaine agitation. Quant aux réponses des prêtres catholiques et d’autres ayant quitté l’anglicanisme pour devenir catholiques, ils sont indignés. Le père Dwight Longenecker, un prêtre catholique américain anciennement anglican, a qualifié le mouvement œcuménique de perte totale de temps, soulignant que la seule chose productive provenant du mouvement œcuménique est la conversion d’anglicans à l’Église catholique romaine et leur réordination en tant que prêtres.
Le père Ed Tomlinson, de l’ordinaire anglais de Notre-Dame de Walsingham, a également exprimé de vives critiques, déclarant que la politique n’avait pas sa place dans la vie de l’Église. Il a remis en question l’absence des ordinariats dans cette décision, accusant le pape François de vouloir annuler l’héritage du pape Benoît XVI, qui avait créé les ordinariats. Il a qualifié toute l’affaire de bizarre et a souligné les problèmes de division et de désunion dans les églises.
On dirait que c’est un thème commun parmi ceux qui sont passés de l’anglicanisme au catholicisme, ils semblent avoir une vision négative de l’œcuménisme et des efforts visant à travailler ensemble. Cela a-t-il été noté dans les réponses ?
[Dr Jules Gomez]
Oui, en effet. Comme nous l’avons couvert la semaine dernière, ceux qui sont passés de l’anglicanisme au catholicisme semblent avoir une vision critique de l’œcuménisme, en particulier de ces cérémonies visant à montrer une collaboration entre différentes branches du christianisme. L’idée que des femmes soient présentes aux côtés d’évêques dans ces cérémonies suscite également des critiques, ajoutant une couche de controverse à ces événements.
Parlons maintenant de Gavin Ashenden, l’ancien aumônier de la reine, qui est maintenant catholique. Comment réagit-il à la nouvelle du pape commissionnant des femmes qui se font passer pour des évêques ?
[Dr Jules Gomez]
Gavin Ashenden, un converti catholique bien connu et ancien aumônier de la reine, a écrit un article dans le Catholic Herald critiquant sévèrement la situation. Il a fortement critiqué les anglicans pour ce qu’il considère comme une insulte envers les catholiques. Il a souligné que les anglicans, avec la permission du pape François, ont invité ces deux femmes évêques, ce qui, selon lui, revient à frotter du sel dans la plaie des anglicans qui ont été profondément blessés par l’ordination de femmes.
Il a également souligné que les catholiques ne sont pas d’accord avec l’ordination de femmes en tant que prêtres, et le fait que le pape François semble accepter ces femmes évêques comme de véritables évêques suscite l’indignation parmi les catholiques. Il a mentionné le document d’Apostolicae Curae du pape Léon XIII, soulignant que le geste du pape François semble renverser cette déclaration historique.
Parlons de plus de la réaction du pape François à propos de l’Affaire Fiducia supplicans. Qu’a-t-il dit dans l’interview qui a été jugé problématique ?
[Dr Jules Gomez]
Lors d’une interview avec le journal italien Lastampa, le pape François a été interrogé sur l’Affaire Fiducia supplicans. Il a déclaré que les péchés d’homosexualité ne devraient pas faire l’objet d’une agitation, affirmant que « nous sommes tous pécheurs, pourquoi devrions-nous dresser une liste des pécheurs qui peuvent entrer dans l’Église et une liste des pécheurs qui ne peuvent pas être dans l’Église ? Ce n’est pas l’Évangile. » Il a blâmé ceux qui protestent contre Fiducia supplicans en les qualifiant d’appartenant à de petits groupes idéologiques.
Il a également fait des commentaires considérés comme offensants en décrivant l’Église en Afrique comme un cas spécial, affirmant que l’homosexualité est quelque chose de moche du point de vue culturel et qu’ils ne la tolèrent pas. Il a exprimé sa confiance que tout le monde sera progressivement rassuré sur l’esprit de la Déclaration, affirmant qu’elle vise à inclure plutôt qu’à diviser.
Ces arguments du pape François ont été critiqués comme des arguments de paille, car personne n’a jamais interdit aux homosexuels d’entrer dans l’Église. Les critiques soulignent que l’Église catholique accueille tous les pécheurs, mais cela ne signifie pas nécessairement approuver les péchés. Les déclarations du pape sur l’Afrique ont également suscité des réactions, car les critiques estiment qu’il minimise la position morale de l’Église sur l’homosexualité en la présentant comme une simple question culturelle.
Le pape François semble minimiser l’opposition à Fiducia supplicans en la qualifiant de préoccupations de petits groupes idéologiques. Comment cela a-t-il été reçu par ceux qui s’opposent à Fiducia supplicans ?
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[Dr Jules Gomez]
Ce commentaire du pape François a été critiqué par ceux qui s’opposent à Fiducia supplicans. Ils estiment que cela ignore les préoccupations légitimes de nombreux catholiques qui craignent que la déclaration n’affaiblisse la position morale de l’Église sur l’homosexualité. En qualifiant cela de préoccupations de petits groupes idéologiques, le pape semble minimiser l’ampleur des inquiétudes exprimées par de nombreux fidèles, y compris des évêques et des cardinaux. Certains considèrent cela comme un rejet injuste des critiques légitimes et une tentative de discréditer ceux qui s’opposent à la déclaration.
Il semble y avoir une synchronisation suspecte entre l’approbation des bénédictions gay par les anglicans et la sortie de Fiducia supplicans. Comment cela a-t-il été perçu ?
[Dr Jules Gomez]
Il y a en effet une synchronisation apparente entre l’approbation officielle par l’Église d’Angleterre de bénédictions pour les couples homosexuels le 17 décembre et la publication de Fiducia supplicans le 18 décembre. Certains commentateurs ont souligné cette synchronisation, suggérant qu’il pourrait y avoir une coordination entre le pape François et l’archevêque de Canterbury, Justin Welby.
Certains estiment que les deux leaders religieux échangent des notes sur ces documents et sur la manière dont ils sont perçus dans le monde. Cela a soulevé des questions sur la nature de la relation entre le pape François et l’archevêque de Canterbury, en particulier en ce qui concerne les questions controversées telles que l’homosexualité dans l’Église.