Le 27 septembre 1988, l’Église catholique perdait un de ses serviteurs les plus dévoués, l’archevêque Teofilo Camomot, lors d’un tragique accident de la route à San Fernando, Cebu, aux Philippines.
Une vie dévouée à Dieu et à l’Église
Teofilo Camomot est né le 3 mars 1914 à Carcar, Cebu, dans une famille profondément catholique. Dès son jeune âge, il a été plongé dans une atmosphère religieuse, ce qui a façonné sa vocation future. Après avoir complété ses études élémentaires, Camomot a ressenti l’appel de Dieu et a décidé d’entrer au séminaire. Ordonné prêtre le 14 décembre 1941, il a consacré sa vie à Dieu et à l’Église, servant d’abord comme curé dans diverses paroisses avant de devenir évêque auxiliaire de Jaro en 1955.
Un évêque au service des plus pauvres
En 1955, Camomot fut nommé évêque auxiliaire de Jaro, Iloilo. Malgré les responsabilités de sa charge, il n’a jamais cessé de servir les plus pauvres et les plus nécessiteux. Sa grande charité l’a poussé à se dépouiller de tout pour venir en aide à ceux qui en avaient le plus besoin. Il est même rapporté qu’il aurait mis en gage sa croix pectorale pour offrir un soutien financier aux démunis. Sa vie était marquée par une profonde simplicité et une totale abnégation.
En 1959, il fut nommé coadjuteur de l’archidiocèse de Cagayan de Oro, où il continua à se dévouer à son ministère pastoral. Mgr Camomot était aussi connu pour avoir fondé plusieurs congrégations religieuses, telles que les Défenseurs Pauliniens de la Foi et les Carmélites Tertiaires de la Sainte Eucharistie, des œuvres qui continuent de porter des fruits spirituels aujourd’hui.
Un homme de prière et de miracles
Mgr Camomot était un homme de prière intense. Malgré sa nature réservée, il passait des heures en prière, notamment en confessionnal, où il offrait le pardon et la miséricorde de Dieu à ceux qui venaient se confesser. Sa vie spirituelle a été marquée par une dévotion sans faille à la Vierge Marie et à l’Eucharistie.
Des témoignages rapportent également des phénomènes extraordinaires associés à sa vie, notamment des cas de bilocation, où il aurait été vu à deux endroits différents au même moment. L’un de ces récits, authentifié par le cardinal Ricardo Jamin Vidal, raconte qu’il était présent lors d’une réunion de consultation tout en administrant les derniers sacrements à un mourant dans un village éloigné.
Mgr Camomot a également participé au Concile Vatican II, l’un des événements les plus importants de l’histoire moderne de l’Église catholique. En tant qu’évêque, il a pris part à ce rassemblement ecclésial qui s’est tenu entre 1962 et 1965, aux côtés de nombreux autres prélats du monde entier.
Bien que Mgr Camomot fût reconnu pour sa modestie et son humilité, sa participation au Concile Vatican II témoigne de son engagement envers le renouveau spirituel et pastoral de l’Église. Sa présence à cet événement souligne sa fidélité à l’Église et son désir de contribuer à l’adaptation des enseignements de l’Église aux réalités contemporaines, tout en restant profondément enraciné dans la tradition catholique.
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Le 27 septembre 1988, Mgr Camomot a tragiquement perdu la vie dans un accident de voiture alors qu’il revenait d’une visite à un monastère carmélite. Son décès a laissé un vide immense dans le cœur de ceux qui le connaissaient. Sa sépulture, située à Carcar, est devenue un lieu de pèlerinage où de nombreux fidèles viennent se recueillir, en particulier lors de ses anniversaires de naissance et de décès.
En 2010, une demande officielle a été déposée pour l’ouverture de sa cause en vue de sa béatification et canonisation. Le 21 mai 2022, le pape François a officiellement reconnu les vertus héroïques de Mgr Camomot, le déclarant vénérable. Ce titre est une reconnaissance de sa vie de sainteté et de sa dévotion totale à Dieu. Si un miracle est attribué à son intercession, il pourra être béatifié, et un autre miracle conduirait à sa canonisation.