L’Église catholique traverse une période de grande turbulence interne, marquée par des divisions profondes qui touchent jusqu’au cœur même du sacerdoce. Le dernier événement en date qui reflète cette fracture vient d’Italie : le père Natale Santonocito, prêtre du diocèse de Palestrina, a diffusé une vidéo affirmant que le pape François n’est pas le véritable successeur de saint Pierre.
Âgé de 61 ans, le père Natale Santonocito a choisi le jour de la fête de l’Immaculée Conception pour publier un message percutant sur sa chaîne « Reine de la Paix ». Intitulée « Je dois vous dire la vérité : Bergoglio n’est pas le pape », cette vidéo, traduite en plusieurs langues, énumère les raisons canoniques pour lesquelles il estime que Benoît XVI n’a jamais renoncé pleinement à la papauté.
Le prêtre explique que, selon lui, Benoît XVI aurait été contraint à une forme de renonciation partielle, conservant son munus (la charge divine du pape) tout en abandonnant le ministerium (l’exercice pratique du ministère pétrinien). De ce fait, le conclave qui a élu François serait invalide, et ce dernier ne serait, selon le père Santonocito, qu’un antipape.
Le père Santonocito n’est pas le premier prêtre à remettre en question la légitimité du pontificat de François. Ces dernières années, un nombre croissant de prêtres, souvent isolés, ont pris la parole publiquement pour exprimer des critiques similaires. Ces prises de position, bien que rares, révèlent une fracture au sein de l’Église, alimentée par des incompréhensions et des controverses autour de certaines déclarations et décisions du pape actuel.
Le prêtre sicilien va jusqu’à relier les déclarations doctrinales controversées du pape François à son absence supposée de mandat divin :
« Toutes les erreurs doctrinales prononcées par Bergoglio ne sont que des preuves évidentes qu’il n’est pas pape : il n’a pas reçu le munus petrinum, il n’a pas été investi par Dieu et ne bénéficie donc pas de l’assistance du Saint-Esprit », affirme-t-il dans sa vidéo.
Le père Santonocito partage également les tourments qui l’ont conduit à cette déclaration publique. Pendant un temps, il a continué à célébrer la messe en mentionnant le nom du pape François, bien que cela le fasse souffrir profondément.
« Je me sentais mourir intérieurement chaque fois que je prononçais son nom. Lorsque j’ai compris la réalité canonique, j’ai décidé qu’il n’était plus possible de continuer ainsi », confie-t-il.
Ces accusations, bien qu’extrêmes, reflètent une réalité préoccupante : l’Église catholique traverse l’une des périodes de division interne les plus graves de son histoire récente. Cette situation, exacerbée par des tensions autour du rôle et des décisions de la Curie romaine, provoque chez certains fidèles et clercs une perte de confiance envers le pape et son clergé.
Ma réponse, d’il y a quelques mois, à une chaîne Youtube Bénévacantiste qui usurpe l’identité de cette grande « Sainte Hildegarde de Bingen » :
Le mémoire écrit par l’archevêque Georg Gänswein, secrétaire personnel de longue date de Benoît XVI, intitulé Rien que la vérité : ma vie aux côtés du pape Benoît XVI, détruit votre thèse scandaleuse et votre bénévacantisme.
Le Vatican, depuis très longtemps, est infiltré par des espions : espions allemands, américains, russes, français, italiens. Ce genre d’affaires aurait déjà été dénoncé, tout comme les conciles, qui étaient surveillés de l’intérieur par ces mêmes espions. À ce sujet, je vous invite à lire le livre d’Yvonnick Denoël, expert du renseignement, intitulé Les espions du Vatican.
Avant que vous ne vous en preniez au pape François, rappelons que tout le monde avait accepté la démission de Benoît XVI sans broncher. Benoît XVI n’avait pas peur de mourir en martyr, pas plus que Mgr Gänswein. Votre théorie ne tient pas, cessez vos âneries.
Vous affirmez : « Le mot munus apparaît lorsqu’il est question de démissions papales dans le droit canonique, et Benoît XVI n’a pas utilisé le mot munus. » Or, le droit canonique ne stipule pas que l’absence du mot munus invaliderait une démission. Voici ce que dit le canon 332 §2 :
« Si contingat ut Romanus Pontifex muneri suo renuntiet, ad validitatem requiritur ut renuntiatio libere fiat et rite manifestetur, non vero ut a quopiam acceptetur. »
Traduction :
« Si par hasard le Pontife Romain renonce à sa charge, pour qu’elle soit valide, il est requis que la renonciation soit faite librement et dûment manifestée, mais non qu’elle soit acceptée par qui que ce soit. »
Analyse de la déclaration de Benoît XVI
Dans sa déclaration de démission, Benoît XVI utilise ces mots (en latin) :
Conscientia mea iterum atque iterum coram Deo explorata ad cognitionem certam perveni vires meas ingravescente aetate non iam aptas esse ad munus Petrinum aeque administrandum… Quapropter bene conscius ponderis huius actus plena libertate declaro me ministerio Episcopi Romae, Successoris Sancti Petri… renuntiare ita ut a die 28 februarii MMXIII, hora 20, sedes Romae, sedes Sancti Petri vacet.
En français :
Après avoir examiné à plusieurs reprises ma conscience devant Dieu, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de mon âge avancé, ne sont plus adaptées à l’exercice adéquat du ministère pétrinien… Pour cette raison, et bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare que je renonce au ministère d’Évêque de Rome, Successeur de Saint-Pierre… de telle sorte qu’à partir du 28 février 2013, à 20 heures, le siège de Rome, le siège de Saint-Pierre, sera vacant.
Benoît XVI déclare clairement que le siège de Saint-Pierre sera vacant et qu’un conclave devra être convoqué pour élire un nouveau pape. Dire qu’il ne renonce qu’au ministerium mais pas au munus est incohérent, car il affirme explicitement que son acte conduit à la vacance du siège.
Si Benoît XVI n’avait pas l’intention de renoncer pleinement à la papauté, pourquoi aurait-il demandé aux cardinaux de se réunir pour élire un successeur ? Dire qu’il aurait sciemment poussé les cardinaux à élire un antipape est une accusation absurde et infondée.
Benoît XVI répète :
« Il n’y a pas deux Papes »
La renonciation au pontificat, devenu exécutive il y a huit ans, était un « choix difficile » mais fait « en toute conscience », et pas du tout regretté. Une fois de plus, le Pape émérite Benoît XVI, répète, de sa voix affaiblie, ce qu’il a déjà dit plusieurs fois pour démentir les « amis quelque peu fanatiques » qui continuent de voir des «théories complotistes» derrière la décision de quitter la Chaire de Pierre en prenant sa retraite pour des raisons de vieillesse. C’est ce que rappelle Joseph Ratzinger dans une interview au quotidien italien Corriere della Sera.
« C’était une décision difficile – explique le Pape émérite – mais je l’ai prise en toute conscience, et je crois que j’ai bien fait. Certains de mes amis quelque peu « fanatiques » sont toujours en colère, ils ne voulaient pas accepter mon choix. Je pense aux théories complotistes qui l’ont suivie: certains ont dit que c’était à cause du scandale Vatileaks, d’autres ont dit que c’était à cause d’un complot du lobby gay, d’autres encore ont dit que c’était à cause du cas du théologien conservateur lefebvriste Richard Williamson. Ils ne veulent pas croire à un choix fait consciemment. Mais ma conscience est claire ».
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Je pense que Benoît XVI aurait du renoncer à l’habit blanc des papes et se faire appeler par son nom civil ou « abbé Benoît » comme il l’aurait souhaitait mais son entourage lui aurait fait adopter Benoit XVI, pape émérite. (à la rigueur évêque de Rome émérite aurait fait moins parler)…
Joyeux Noël