En France, la communauté des Petites Sœurs Disciples de l’Agneau se distingue par son unicité. Fondée en 1985 et établie à Le Blanc dans l’Indre, cette communauté contemplative est précurseur dans l’accueil des femmes atteintes de trisomie 21, leur offrant la chance de poursuivre une vocation religieuse au cœur de l’Église catholique.
Pendant plusieurs années, il a fallu se battre pour que l’Église reconnaisse la vocation religieuse des femmes atteintes de trisomie 21. À l’origine de cette communauté, Mère Line, une prieure qui a fondé la communauté avec Sœur Véronique, elle-même atteinte de trisomie 21. Refusée par plusieurs congrégations malgré son désir profond de servir Dieu, Sœur Véronique a finalement trouvé sa place auprès de Mère Line, qui rêvait d’un ordre dédié aux « petits ». Leur collaboration les a conduites à établir une communauté en Touraine, qui est devenue un institut de vie contemplative officiellement reconnu en 1999.
Les Petites Sœurs Disciples de l’Agneau vivent selon une règle de vie alliant prière et travail. Leur charisme repose sur l’offrande de soi pour les « plus petits et les plus pauvres », et elles trouvent leur inspiration spirituelle auprès de saints comme Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et Saint Benoît. La devise « Ora et labora » (prie et travaille) rythme leurs journées, où la prière intense se mêle au travail manuel.
Dans leur prieuré de Le Blanc, la communauté cultive des jardins, élève des abeilles et confectionne divers produits artisanaux comme des thés, des poteries et des cosmétiques naturels. Cette année, elles ont lancé une gamme de soins pour la peau, vendue sous la marque Still’Amoris, qui signifie « la goutte d’amour ». Inspirées par leur dévotion et l’amour de la nature, les sœurs espèrent ainsi partager avec le monde entier l’amour que les personnes avec trisomie 21 peuvent transmettre.
Une Réflexion sur la Condition des Personnes avec la Trisomie 21
Dans le contexte actuel, où les diagnostics prénataux conduisent souvent à des avortements dans les sociétés modernes et plus précisément dans cette république athée, Mère Line exprime une profonde tristesse face à la diminution du nombre d’enfants trisomiques en France et en Europe. Dans plusieurs pays, les taux d’avortement des enfants atteints de trisomie 21 atteignent entre 67 % et 85 %. Mère Line regrette cette perte pour la société :
« Ces enfants apportent une unité et un amour particuliers dans leur famille. Ils sont un don de Dieu, un message vivant d’amour. »
À travers leurs actions et leurs prières, les Petites Sœurs Disciples de l’Agneau espèrent inspirer d’autres personnes, particulièrement aux États-Unis, où l’acceptation des personnes avec trisomie 21 est plus présente, selon Mère Line. Cette reconnaissance est un encouragement à ouvrir davantage la société et l’Église à la diversité de l’amour de Dieu pour chacun, en particulier pour les plus vulnérables.
En vivant selon un équilibre entre la prière et le travail manuel, les Petites Sœurs Disciples de l’Agneau incarnent une présence d’amour et de foi au sein de l’Église. Leur initiative unique rappelle que chaque vocation, même celle des personnes atteinte de la trisomie 21, a sa place dans le cœur de Dieu et dans l’Église. La vente de leurs produits artisanaux, bien que ne couvrant pas tous leurs besoins, permet à la communauté de subvenir partiellement à ses besoins tout en vivant dans la dignité et l’autonomie, suivant l’exemple de simplicité et d’amour enseigné par Sainte Thérèse et Saint Benoît.
Avec Still’Amoris, la communauté partage leur message de foi : « une goutte d’amour pour votre peau », en espérant toucher encore plus de cœurs en Europe et peut-être un jour, aux États-Unis.