Le long métrage de Jean-Jacques Annaud, Notre-Dame brûle, reconstitue heure par heure l’invraisemblable réalité des évènements du 15 avril 2019 lorsque la cathédrale subissait le plus important sinistre de son histoire. Et comment des femmes et des hommes vont mettre leurs vies en péril dans un sauvetage rocambolesque et héroïque.
Le budget engagé est digne d’une superproduction. 30 millions d’euros ont été débloqués pour permettre à Jean-Jacques Annaud d’offrir un grand spectacle. Le réalisateur de 78 ans a décidé de mélanger les sources en recourant à 5 % d’images d’archives mêlées à des reconstitutions. Si certaines ont été faites en studio, d’autres ont eu lieu dans des bâtiments cousins de Notre-Dame, comme la cathédrale de Bourges.
Le Teaser
Son entretien sur le Télégramme
Comment avez-vous préparé ce film sur l’incendie de Notre-Dame-de-Paris ?
« J’ai rencontré tout le monde, tous les pompiers, petits ou grands, du général au caporal. C’est un film qui comprend des éléments cinématographiques tellement invraisemblables… Je n’aurais pas osé faire ces rebondissements dramatiques, si ce n’était pas verrouillé sur la vérité. Je n’ai jamais écrit un scénario avec autant de bonheur, aussi rapidement. (…) Ce scénario reflète à 98 % la vérité de la réalité. »
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Votre film aura donc une dimension documentaire ?
« À peu près 5 % du film seront des images d’archives, de portables, de télévision. Nous ne racontons pas de bobards, il suffit de suivre la réalité qui est infiniment plus baroque, parfois burlesque. (…) Comment oser dire que dans le premier véhicule qui part pour secourir cette cathédrale, il y a quatre pompiers, deux n’ont jamais connu le feu et deux sont des filles. Il y a 1 % de femmes pompiers et là elles sont deux. Cela ressemble à un film hollywoodien. »
Les pompiers seront-ils les personnages principaux ?
« C’est ce qu’on appelle un film choral, le personnage principal, la star, c’est Notre-Dame. C’est comme si je racontais l’histoire d’une victime qui est en train de mourir et les médecins n’arrivent pas… (…) Dieu merci, c’est un « happy end ». (…) Les personnages qui interviennent, ce sont ceux qui ont contribué à sauver la cathédrale : ils sont une poignée. Il y a ce groupe de quatre jeunes gens. Ils sont tout seuls pendant vingt minutes, ils réussissent à refroidir l’échafaudage qui, s’il n’avait pas été refroidi, se serait plié. C’étaient 500 tonnes qui allaient emporter la cathédrale. »
Pourquoi avoir choisi la cathédrale de Bourges pour certaines scènes ?
« Après avoir visité pratiquement toutes les cathédrales de France, on s’est demandé quel est l’endroit qui non seulement ressemble mieux, mais qui a le lyrisme, la poésie, l’invitation à la spiritualité de Notre-Dame. On a tous voté pour Bourges. À chaque fois qu’on entre dans cette cathédrale il y a l’envie de tourner et c’est franchement magnifique. »
Comment en êtes-vous venu à réaliser ce long-métrage ?
« Je suis un ami traditionnel du groupe Pathé (…) Là, c’est Jérôme Seydoux qui m’a demandé si j’étais intéressé par un documentaire. Il m’a donné de la documentation, le soir même j’ai failli l’appeler pour lui dire que j’étais d’accord. Et pour lui dire aussi que ce ne serait pas un documentaire ! (…) Je suis incroyablement reconnaissant de pouvoir faire un film luxueux avec des moyens considérables dans une situation qui est extrêmement alarmante. »
Quelle est votre ambition ?
« Cela fait plus de cent ans que le cinéma existe, il y a eu tellement de merveilles. Si on ne se casse pas un peu la tête pour faire quelque chose d’un peu plus audacieux, à quoi bon ? (…) Si un feu est bien filmé, on sait que c’est dangereux dans nos tripes. Et puis il y a le grondement, le vrombissement c’est terrifiant, un peu comme celui de la cathédrale qui s’entendait à plusieurs kilomètres. C’est du spectacle et, dans notre cas, sur un fond dramatiquement étonnant, parce que l’on croit savoir, mais on ne sait rien. »
Vous semblez tenir à cette dimension spectaculaire ?
« Il faut donner envie de retourner dans une grande salle, pour un vrai spectacle de cinéma. (…) La splendeur de la cathédrale de Bourges, c’est de la voir en large, parce que si vous voyez cela sur un téléphone, cela ne fait pas la même impression. Je suis de ceux qui anticipent un renouveau prestigieux. »
Est-ce qu’il y aura les retranscriptions des messages de reseaux sociaux des wesh de culture mahometane ? Je pense qu’il s’agit là d’un véritable aspect documentaire à ne point occulter.
Hum, je ne pense pas que ce fait-là soit exposé dans ce documentaire 😉