C’est votre première confession ? Découvrez comment bien se confesser, comprendre ce que représente réellement ce sacrement et pourquoi.
De tous les moyens préparés par le Sauveur du monde pour ramener les pécheurs, soutenir les justes, et les conduire à la perfection, le plus efficace et le plus indispensable, c’est la Confession. C’est par elle que l’homme apprend à se connaître et à s’humilier, à sonder les plaies de son âme et à les guérir.
C’est là qu’il trouve la lumière, les conseils et la force pour combattre contre les maximes perverses du monde et contre les penchants déréglés du cœur, pour découvrir les pièges de l’ennemie du salut et les éviter, pour se relever de ses chutes, et même profiter de ses pertes.
C’est dans ce bain sacré enfin, où il mêle les larmes de son repentir au sang du Rédempteur, qu’il se purifie, se sanctifie, et recouvre le plus précieux des biens, la paix avec Dieu et avec sa conscience.
Enfants, apprenez de bonne heure à servir Dieu et à lui être fidèle ; ses bras sont ouverts pour vous recevoir ; il est votre père, mais craignez d’abuser de ses dons. Si vous avez conservé la grâce, remerciez-le avec ferveur ; si de mauvais conseils, de mauvais exemples, de mauvaises inclinations, vous ont conduits au péché, revenez à lui. Confessez-lui vos offenses, et, par vos regrets et vos prières, méritez d’en recevoir le pardon et de vous asseoir à sa table.
Si beaucoup d’enfants ne retirent aucun fruit de la Confession, c’est qu’ils n’apportent pas à la réception de ce sacrement les dispositions nécessaires ; les uns n’examinent pas leur conscience, les autres n’ont pas de contrition du passé ni de ferme propos pour l’avenir ; d’autres enfin osent cacher des péchés à leur confesseur.
Malheureux enfants, ils trouvent la mort là où ils devaient trouver la vie ! Pour éviter ce malheur, conformez-vous à ce qui est prescrit touchant l’examen, la contrition, l’accusation des péchés, etc.
L’examen de conscience.
Pour bien vous examiner, retirez-vous à l’écart, mettez-vous en présence de Dieu, adorez-le, figurez-vous que la confession que vous allez faire est la dernière de votre vie ; demandez au Saint-Esprit qu’il vous fasse connaître vos péchés ; priez-le de vous en découvrir toute la malice, et dites :
Esprit de lumière et de vérité, qui sondez les consciences et qui pénétrez le fond des cœurs, éclairez-moi de votre flambeau divin, pour que je voie le nombre et la laideur de mes péchés ; montrez-moi le mal que j’ai fait, et le bien que j’ai négligé de faire ; montrez-le-moi aussi clairement que je le verrai lorsque je paraîtrai devant le tribunal de la souveraine justice…
O Jésus! qui avez ressenti une si vive douleur de toutes mes ingratitudes, et qui avez demandé pour moi pardon avec larmes et gémissements, souffrez que je vous accompagne en esprit au jardin des Oliviers ; pénétrez-moi des sentiments qui vous rendirent triste jusqu’à la mort…
Vierge Sainte, le refuge assuré des pécheurs, mon bon Ange, mon Saint Patron, intercédez pour moi auprès de l’Esprit-Saint, afin que je connaisse tout ce qui contriste en moi le coeur de mon Dieu…
Examinez-vous, selon la lumière que Dieu vous donne ; si, après vous être examiné, vous avez un motif raisonnable de craindre de ne vous être pas rappelé vos fautes, servez-vous de l’examen suivant.
Évitez deux excès opposés, et presque également dangereux :
1 : Compter tellement sur les interrogations du Prêtre qu’on ne s’examine que très superficiellement ;
2 : Ne croire jamais avoir assez recherché ses péchés, recommençant sans cesse son examen ; donnant tout au plus une légère application à la partie si essentielle du Sacrement, la contrition.
Loin de vous cette crainte. C’est faire injure à Dieu que d’en agir ainsi avec lui ; il aime dans ses enfants une confiance filiale ; son esprit est un esprit d’amour, et non un esprit de crainte et de servitude.
Quelques exemples à confesser.
Si on a omis ses prières… Si on les a faites à la hâte, sans recueillement et avec dissipation. Si on a passé un temps considérable sans faire des actes de Foi, d’Espérance et de Charité, si on s’est arrêtée à des doutes sur la Foi. Si on a adhéré à des discours contre la religion, si on a négligé de s’instruire des vérités de la religion ; si on a désespéré de son salut, si on a tourné en ridicule les personnes de piété, les paroles de l’Écriture Sainte, si on a ajouté foi à des pratiques superstitieuses (voyance, astrologie, magnétisme, spiritisme, tarot…).
Si on a prononcé le Saint nom de Dieu sans respect : si on a proféré des jurements ou des paroles qui tiennent du jurement, comme ma foi, pardi ; si on a différé ou négligé d’accomplir les engagements sacrés que l’on a contractés avec Dieu au baptême, etc.
Si on a manqué à la sanctification du dimanche, en faisant ou en commandant des œuvres serviles, en manquant sans raison suffisante la messe. Si on a préféré une messe basse à celle où il y a instruction ; si on a été volontairement distrait à l’Église ; si on a négligé ce jour-là les offices, les bonnes œuvres.
Si on a manqué d’obéir à ses parents, à ses supérieurs, si on a eu contre eux de l’aversion, de la rancune, si on les a tournés en ridicule.
Si on a eu de l’aversion contre le prochain, si on lui a souhaité du mal, si on l’a fait réprimander par vengeance, si on l’a scandalisé, si on l’a détourné du bien et des pratiques de la religion, si on lui a donné de mauvais conseils.
Si on s’est arrêtée volontairement à de mauvaises pensées, à de mauvais désirs, s’ils ont duré longtemps, si on les a interrompus et repris ensuite, si on a porté les regards sur des objets dangereux, si on s’est portée à quelque mauvaises actions…
Si on retient le bien d’autrui, si on a désiré de le posséder injustement, si on a gardé les choses trouvées, si on a dérobé ou aidé à le faire.
Si on a calomnié le prochain, si on a révélé ses défauts, si on a écouté la médisance avec plaisir, si on a porté des jugements téméraires, si on a eu des sentiments de jalousie, des désirs de vengeance, si on a semé la division par des rapports mensongers…
Si on a manqué au jeûne et à l’abstinence, lorsqu’on y était obligé, si on a négligé de faire quelques pénitences, les jours où l’on a été dispensé de jeûner ou de faire abstinence. Si on a manqué de sanctifier les dimanches et les jours de fêtes conservées par l’Église.
Si on se remplit d’orgueil à cause de notre physique, notre visage, nos vêtements, notre richesse, notre force, de notre statue social, si on fait des œuvres par vanité, pour plaire aux autres, si on a des attachements désordonnés pour les biens de ce monde, si on est dure envers les pauvres, si on s’attriste du bien et du mérite d’autrui, si on cherche à le rabaisser, si on se réjouit du mal qui lui arrive…
Si on aime la bonne chère, si on fait des excès dans le boire et le manger, si on perd du temps pendant l’étude, en classe, au travail, dans les travaux en général, si on perd son temps à des futilités qui n’ont aucun but d’édification….
Si on a convoité une autre femme que la sienne, si on a eu des pensées impures, si on a pratiqué l’onanisme (masturbation), si on a couché avec son mari ou sa femme en dehors du mariage, si on n’est pas marié devant Dieu, si on a pratiqué l’homosexualité, la bestialité (zoophilie), l’inceste, la pédophilie en acte, en pensée, etc.
De la contrition et du ferme propos.
Après avoir examiné votre conscience, il faut, de toute nécessité, vous exciter à la contrition, c’est-à-dire au regret vif et sincère d’avoir offensé Dieu, et promettre de ne plus l’offenser à l’avenir. Sans cela, les larmes que les exhortations les plus touchantes pourraient vous arracher ne vous serviraient à rien ; mais n’oubliez jamais que, la contrition étant un don de Dieu, il faut la lui demander avec instance.
Prière pour demander à Dieu la contrition.
O mon Dieu! vos yeux, toujours ouvert sur moi, ont vu tout ce qu’il y a d’imparfait et de criminel dans mes œuvres, et votre lumière m’a fait voir la pronfondeur de mes plaies. Brisez la dureté de mon cœur par le souffle de votre Esprit-Saint, et faites-en sortir des larmes de componction, vous à qui seul, il appartient de changer les rochers du désert en une source d’eau vive…
Puissé-je mêler mes larmes au sang que Jésus-Christ, votre Fils, a répandu pour moi sur la croix. Donnez-moi de vous aimer beaucoup, et vous me remettrez beaucoup de péchés ; c’est la grâce que je sollicite à vos pieds, et que je réclame au nom de votre Fils, par l’intercession de Marie, de mon Ange gardien et de tous mes saints protecteurs.
Après avoir demandé à Dieu la grâce de la contrition, faites en sorte de l’exciter en vous, et, pour mieux y réussir, lisez les motifs suivants, vous pénétrant des sentiments qui y sont exprimés.
Notifs de contrition.
O justice terrible du Dieu tout-puissant ! Je vous contemple avec un religieux effroi. L’homme coupable d’un seul péché mortel est privé de tous les biens spirituels, et exposé à subir tous les maux !…
Le péché mortel me prive de la vie de la grâce, O grâce sanctifiante, principe de la vie surnaturelle pour le juste, vous n’êtes donc plus en moi depuis que j’ai péché mortellement !… O vie de la grâce, vie plus précieuse que tous les biens de la terre, vous ai-je perdue sans retour ?
O mort funeste de l’âme ! serai-je longtemps enveloppée de tes ombres et retenue dans tes filets ?
Manière de se confesser
Soyez bien recueillie en vous rendant à l’église, prosternez-vous en arrivant aux pieds du Sauveur, récitez quelques prières, ou mieux encore, méditez quelques instants sur ce qu’il lui en a coûté pour vous mériter la grâce du pardon de vos péchés.
Renouvelez votre examen, ne pensez qu’à l’action que vous allez faire, et maintenez-vous dans les sentiments de la plus vive componction. Ne vous placez pas trop près du tribunal de la pénitence, et si, malgré cette précaution, vous entendiez quelque chose de la confession d’autrui, n’oubliez pas que vous êtes tenue au secret le plus inviolable.
Entrez au confessionnal avec la modestie et le recueillement que vous auriez si Jésus-Christ se montrait visiblement à vous à la place du Prêtre. Mettez-vous à genoux, joignez humblement les mains, faites le signe de la croix : Au nom du Père… Inclinez-vous, et demander la bénédiction du Prêtre, en lui disant :
Mon Père, bénissez-moi, parce que j’ai péché ;
Répondez : Amen, à la bénédiction qu’il vous donnera.
Dites ensuite :
Je me confesse à Dieu et à vous, mon Père, de tous les péchés que j’ai commis, par pensée, par parole, par acte, par omission…
Puis, sans attendre que le Confesseur vous interroge, vous direz combien il s’est écoulé de temps depuis votre dernière confession ; si vous êtes acquittée de la pénitence qui vous avait été enjointe ; si vous avez reçu l’absolution la dernière fois que vous êtes allée à confesse : si vous ne vous rappelez pas avoir oublié quelques fautes dans vos confessions précédentes.
Vous commencez vos accusations par ces mots :
Mon Père, je m’accuse, ….
Faites d’abord l’aveu des fautes qui vous coûtent le plus à accuser ; soyez bien en garde contre une mauvaise honte, déclarez le nombre de vos péchés, si vous ne vous en souvenez pas, dites-le à peu près, indiquez les circonstances qui peuvent rendre le péché plus grave.
Si vous avez quelques doutes qu’une action soit péché, communiquez-le au Confesseur pour qu’il puisse vous éclairer, faites connaître vos péchés d’habitude, et distinguez-les de ceux que vous commettez rarement.
Après avoir déclaré tous vos péchés, et avoir répondu avec simplicité aux interrogations que le Confesseur aura jugé à propos de vous faire, terminez votre confession en disant avec un esprit humilié et un cœur contrit :
Je m’accuse de tous mes péchés, de tous ceux dont je ne me souviens pas, ainsi que de tous ceux de ma vie passée, surtout de ceux dont j’ai le plus d’horreur et de contrition, en particulier, tel…. J’en demande pardon à Dieu et à vous, mon Père.
Pénitence et absolution. Inclinez-vous, achevez le Confiteor, et soumettez-vous avec docilité aux avis et à la pénitence qu’on vous donnera.
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Pendant que le Confesseur vous exhorte, évitez avec soin de vous occuper de toute autre pensée, même de rappeler en votre mémoire les péchés que vous craindriez d’avoir oubliés. Si le Confesseur juge à propos de vous donner l’absolution, recevez-la avec humilité, prononcez en même temps un acte de contrition, assez haut pour être entendue du Prêtre.
Si vos yeux refusent des larmes de repentir au souvenir des péchés qui ont fait verser le sang de Dieu, que votre cœur soit du moins pénétré d’horreur pour le péché.
De la grâce de l’absolution.
Quand nous recevons l’absolution, Jésus-Christ nous lave dans son sang, nous sommes revêtus de la robe nuptiale pour assister aux noces de l’Agneau, l’enfer se ferme sous nos pas, une place est marquée pour nous au ciel, recevons donc cette grâce avec respect, confiance et amour, ayons soin de la conserver et d’en profiter, pour ne plus retomber et pour avancer dans le service de Dieu.
Source : Manuel de piété à l’usage des élèves du sacré-cœur – 1871