Medium, magnétiseur, cartomancien, que des nouveaux noms pour des pratiques antiques du diable. Voyons un peu ce qu’en disait notre clergé du 18ᵉ siècle.
La connaissance certaine et infaillible que Dieu a des choses futures, s’appelle proprement Divination, parce qu’elle est en effet comme une Divine Action, une action propre et particulière à la Divinité.
Selon ce que dit aussi Tertullien dans son Apologétique. Cette Divination est adorable, parce qu’elle est Dieu même, Dieu se plaît quelquefois à la communiquer aux hommes, en leur révélant les choses à venir et même celles qui dépendent de leur liberté. C’est ce que l’Apôtre Saint Paul entend par le mot de Prophétie, ainsi que l’expliquent ses interprètes.
Mais il y a une autre espèce de Divination qui est mauvaise et illicite. Elle consiste dans la connaissance que le Démon peut donner aux hommes, des choses cachées et éloignées de leur portée et de leur capacité naturelle. Et d’autant qu’il ne leur peut donner cette connaissance, que par le moyen d’un pacte exprès ou tacite qu’ils font avec lui, et que tout pacte fait avec le Démon, suppose de nécessité une Superstition, c’est à bon droit qu’elle est appelée Superstitieuse et qu’elle est mise par les Théologiens en nombre des Superstitions.
Saint Thomas en parle de cette manière :
« On est Superstitieux, dit-il, non seulement lorsqu’on offre des Sacrifices aux Démons par idolâtrie, mais aussi lorsqu’on se sert d’eux pour faire ou pour connaître quelque chose. Or toute Divination vient ou d’un pacte exprès fait avec eux pour connaître les choses futures, ou de ce qu’ils se mêlent dans les vaines recherches que l’on fait pour cela, afin de remplir de vanité les esprits des hommes.
C’est de cette vanité dont il est parlé au Psaume 39. Il n’a point regardé les vanités et les folies pleines de mensonges. Or, on fait de vaines recherches pour connaître les choses futures, lorsqu’on s’efforce de les connaître par des voies par lesquelles elles ne peuvent pas êtres connus. D’où il est clair que la Divination est une espèce de Superstition. «
Voilà pourquoi Dieu dans l’Écriture Sainte défend de consulter des Devins (médium, voyants, magnétiseurs, tarologue…), qu’il menace de mort et les Devins et ceux qui les consultent et qu’il proteste qu’il les a en abomination.
Il déclare, par la bouche de l’Ecclésiastique, que la Divination, les Augures et les Songes ne sont que des illusions, des mensonges et des vanités. Il assure, dans Isaïe, qu’il rend inutiles les Divinations et qu’il fait devenir furieux ceux qui se mêlent de deviner. Il promet comme une grande grâce aux Israëlites, qu’il n’y aura point ni de Devins, ni de Divinations par eux (Mich 5:12).
Enfin, il nous donne des exemples de la punition qu’il a exercée contre ceux qui ont eu recours aux Devins. Après que Saül eut fait mourir tous les Magiciens et tous les Devins, il fut assé malheureux pour consulter une femme Pythonisse, qui rendait des Oracles. Mais aussi est-il remarqué, dans le premier Livre des Paralipomènes, que ce fût-la une des causes de sa mort.
Le Roi Ochosias mourut encore, parce qu’étant tombé malade, il avait envoyé des gens pour consulter Belzébuth, le Dieu d’Accaron sur sa maladie.C’est sur ces passages et sur ces exemples de l’Écriture Sainte, comme sur des principes solides et inébranlables, qu’est appuyée la condamnation que les Conciles, les Pères, les Prélats de l’Église et les Empereurs Chrétiens ont prononcé contre la Divination, contre les Devins et contre ceux qui leur ajoutent foi.
Le Concile d’Ancyre ou d’Angoure, celebré sous le Pape Saint Silvestre vers l’an 314, condamne à cinq années de pénitence publique les Devins et ceux qui les emploient. Origine, ou Jean de Jérusalem, assure que « les Divinations sont des pièges et des tromperies du Diable, des restes de l’Idolatrie, des illusions et des scandales des âmes.«
Théodore, Gratien et Valentinien ont fait une Loi contre ceux qui consultent les entrailles des Animaux, et les Devins.
Le Concile d’Agde en 506, ordonne que l’on tienne pour excommunié les Devins et ceux qui les consultent.
Le premier Concile d’Orléans, en 511, ordonne la même chose contre les Clercs, contre les Moines et contre les Laïques qui se mêlent de Divination, d’Augures et de Sortilèges.
Le quatrième Concile de Tolède, en 633 veut que les Évêques, les Prêtres, les Diacres et les autres Ecclésiastiques qui consultent les Devins et les Sorciers, soient déposés et condamnés à faire pénitence pendant toute leur vie dans un Monastère, afin d’expier leur sacrilège.
Saint Éloi, Évêque de Noyon, avertit ses peuples, et les conjure, avant toute chose, de n’ajouter foi ni aux Devins, ni aux Sorciers, et de ne les point consulter pour quelque sujet, ou quelque maladie que ce soit, parce que celui qui commet ce crime, perd aussitôt la grâce du Baptême.
Le Concile qui fut tenu en 692, dans le Dome du Palais Impérial de Constantinople, ordonne que ceux qui consulteront les Devins, feront pénitence et seront exommunié pendant six ans.
Le premier Concile Romain, sous Grégoire II, en 721, fulmine des Anathèmes contre ceux qui consultent les Devins, les Auspices et les Enchanteurs.
Le Concile de l’Empereur Charlemagne assembla en Allemagne, du consentement de Saint Boniface, Archevêque de Mayence en 743, enjoint aux Évêques d’exterminer de leurs Diocèses les Devins et les Sorciers.
Le sixième Concile de Paris, en 829, met la Divination au rang des maux très pernicieux, qui sont des restes du Paganisme et qui doivent être très sévèrement punis.
Le Concile de Londres ou de Westminster, en 1125, excommunie et note d’infamie perpétuelle les Sorciers, les Devins et leurs adhérents. Jean de Sarisbery, Évêque de Chartres, et Pierre de Blois, Archidiacre de Bath en Angleterre, son disciple, réfutent fortement les Divinations et les Augures.
Le Pape Léon, dans sa Bulle : Supernae Dispositionis arbitrio veut, que les Clercs qui s’appliqueront à la Divination, soient notés d’infamie et que s’ils continuent dans leur péché, ils soient déposés et enfermés dans des Monastères, et enfin privé de tous bénéfices et de tous Offices Ecclésiastiques et que les Laïques qui pratiqueront cet art illicite, soient excommuniés.
Cela étant vrai de la Divination en général, il n’est pas difficile d’en faire l’application à chaque espèce de Divination en particulier. À la Nécromancie, Necyomancie, Necye, Sciomancie, tarologie, magnétisme, médiumnité, tout ce qui se fait en appelant les mânes ou les ombres des morts, ou en faisant appel même si c’est inconsciemment aux entités gouvernant les plans occultes pour « soigner » par « énergie« …
Nous pouvons aussi parler de la Géomancie qui se fait par les signes de la terre, de l’Hydromancie qui se fait par les signes de l’eau, à l’Aéromancie par les signes de l’air, la Pyromancie par ceux du feu, la Lecanomancie, qui se fait par un bassin, la Chiromancie qui se fait par l’inspection des mains, à la Gastromancie qui se fait par des vases de terres ronds, à la Métoposcopie ou inspection des traits du front, à la Cristallomancie qui se fait par le Cristal, à la Cleromancie qui se fait par le sort, à l’Onychomancie qui se fait par l’huile et la suie sur l’ongle, à la Bibliomancie qui se fait par un livre et particulèrement par le psautier, à la Céphalonomancie qui se fait par la tête d’un âne…
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Il existe encore des centaines de façons de faire, le diable est très ingénieux quand il s’agit de permettre aux hommes de se damner en jouant avec des énergies ou des morts qui ne sont que des démons finalement. Ainsi, l’on peut dire qu’il n’y en a pas une qui soit exempte de péché et cela doit-être plus que suffisant pour en donner de l’horreur aux véritables Chrétiens.
Source : Superstitions anciennes et modernes – Bellon – 1733
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