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L’action des esprits dans la création dépend de l’action de Dieu

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L’action des esprits dans la création dépend de l’action de Dieu, et lui est subordonnée. Il convient donc avant tout d’établir et de réserver la part essentielle de l’action divine dans l’ordre général du monde.

De même que l’être de toutes choses vient de Dieu, le mouvement initial imprimé à toutes choses provient uniquement de Dieu. Il ne s’est pas contenté de créer ; il conserve la création par une action continuelle qui est une prolongation de l’influence créatrice. Il est intimement présent à tous les êtres qui sans lui retomberaient dans le néant. Pareillement, il leur communique à tous une vertu qui les fait se mouvoir et agir chacun suivant son aptitude ; vertu secrète, souverainement efficace, répandue partout, et sans laquelle l’univers rentrerait dans l’immobilité.

D’un autre côté chaque être possède en lui-même son principe de mouvement, ou du moins une aptitude à être mû. Ainsi l’animal est doué de force motrice ; la plante a la faculté de se développer ; la pierre est sollicitée par la pesanteur. Cette aptitude à être mû, cette puissance plus ou moins rudimentaire de se mouvoir, se traduisent par des mouvements variés, par des transformations successives, grâce à cette vertu divine dont nous avons parlé, et qui met partout l’activité et la vie.

Alors, direz-vous, tout s’explique fort bien sans l’intervention des anges. Dieu met en mouvement les forces naturelles, et celles-ci parcourent leur trajectoire sous l’impulsion reçue ; les anges n’ont rien à faire, là où Dieu agit directement.

Détrompez-vous : Dieu agit comme premier et universel moteur ; les anges agissent comme moteurs seconds et particuliers : leur action se subordonne à l’action divine, elle l’applique en quelque sorte et la spécifie. Expliquons cela par un exemple familier. Je lance une boule : c’est par la vertu de Dieu que mon bras agit, c’est par cette même vertu que la boule suit l’impulsion donnée : néanmoins il est constant que mon bras est le moteur de la boule.

C’est ainsi, s’il est permis de comparer les grandes choses aux petites, c’est ainsi que les anges mettent en mouvement, grâce à la vertu divine, et les sphères célestes et toutes les forces vives de la nature. Ils sont des moteurs seconds subordonnés au premier moteur qui est Dieu.

Leur nature spirituelle toujours en mouvement les rend tellement propres à cette fonction, et les objets corporels ont tellement besoin d’être sollicités et mis en mouvement par une activité extérieure, que saint Thomas pose nettement cet axiome : Il faut que la créature corporelle soit mue par la spirituelle, oportet quod creatura corporalis a spirituali moveatur (Sum. Prim. Pars q. CX, a. 1, ad prim.)

Les anges ne sont pas seulement les moteurs des êtres corporels ; ils sont encore chargés de diriger et de coordonner leurs mouvements respectifs, de telle manière qu’il n’en résulte aucune confusion, et que tout reste dans l’équilibre qui est la paix de la nature inanimée. Donnons quelques exemples.

Les physiciens ont découvert cette loi que tout mouvement peut se transformer en calorique, et réciproquement que tout calorique peut se transformer en mouvement. L’état du globe reposerait donc sur la juste répartition du mouvement et du calorique en toutes ses parties. Mais quelle est la force intelligente qui présidera à cette répartition, sinon quelque esprit angélique ?

Portez votre attention sur l’innombrable quantité de semences qui se disputent le sol de la terre. Ne faut-il pas que leur distribution et leur germination soient assujetties à certaines lois, pour que les espèces utiles ne disparaissent pas devant la multiplication illimitée des parasites ? Or, quelle est, nous le répétons, la force intelligente qui veille à l’exécution de ces lois préservatrices, si ce n’est l’énergie des êtres spirituels préposés par Dieu à l’administration de ce monde ?

Nous pourrions multiplier ces exemples ; ce serait inutilement. Il suffit d’un moment de réflexion pour comprendre que l’univers ne puisse être livré aux forces aveugles qui surgissent de la matière, et que ces forces, pour l’harmonie du tout, doivent être contenues et dirigées par des forces intelligentes. Posez comme une loi, si bon vous semble, la lutte pour l’existence ; mais admettez l’intervention dans cette lutte d’une puissance modératrice qui émane de Dieu et qui s’exerce par le ministère des saints anges. Grâce à elle, la lutte est circonscrite en de sages limites, elle retranche certaines superfluités, elle ne va pas à l’extermination des espèces.

Ces vérités ont pour elles le témoignage de toute l’antiquité. Les philosophes Aristote et Platon ont bâti divers systèmes sur l’intervention des esprits comme modérateurs des choses terrestres. Instruits par la Bible , les Pères de l’Église, sans s’égarer en de vains systèmes, ont été encore plus affirmatifs et plus précis. Origène, dans un curieux passage relatif à l’ânesse de Balaam, dit que le monde a besoin d’être administré par les anges, et qu’ils ont l’intendance sur les animaux eux-mêmes, pourvoyant à leur multiplication ainsi qu’à la végétation des plantes et des arbres. Saint Augustin dit, de son côté, que chaque espèce distincte d’un des règnes de la nature est gouvernée par une puissance angélique.

Saint Augustin n’a pas lancé cette affirmation à l’aventure. L’Apocalypse mentionne l’ange qui a puissance sur le feu (XIV, 18) ; et l’ange des eaux (XVI, 5). Ceci nous donne à entendre qu’il y a un ange chargé de modérer la puissance terrible et dévastatrice du feu ; qu’il y a de même un ange chargé de régler la distribution des eaux, soit dans les nuages, soit dans les veines des montagnes, soit dans les fleuves, soit dans les mers.

Reste une question à élucider ; jusqu’où s’étend le pouvoir des esprits angéliques ? Ils mettent tout en mouvement, cela est admis. Peuvent-ils produire des êtres corporels, et les produire sans employer aucun germe ? Saint Thomas répond négativement.

D’après lui, les anges, et généralement les êtres spirituels mêlés au mouvement de ce monde, ne peuvent créer des germes, ni produire de toute pièce un animal ou une plante. Leur pouvoir ne va qu’à employer des germes préexistants pour en tirer les êtres qui y sont contenus. En un mot ils ne prennent pas la place des agents naturels, et ne suppléent pas à leur action qui reste nécessaire ; ils ne font que mettre ces agents en mouvement d’une manière très occulte et très subtile, et développer leur action avec une rapidité qui donne l’illusion d’une création ou d’une production instantanée.

C’est ainsi, pour donner un exemple, qu’il faut expliquer les prodiges opérés par Moïse et par les magiciens de Pharaon, tels que l’Exode nous les raconte (VII, VIII). Moise et les magiciens font sortir du fleuve des légions innombrables de grenouilles.

Moïse change la poussière en insectes, ce que les magiciens ne peuvent imiter. Moise agissait par la vertu des bons anges, les magiciens opéraient par la puissance dés démons. Ni le premier, ni les seconds n’ont agi par voie de création ou de génération spontanée.

Les bons anges, comme les mauvais, se sont bornés en cette circonstance à vivifier des germes qu’ils avaient subtilement recueillis et amassés ; seulement Dieu voulut que le pouvoir des bons anges l’emportât visiblement sur la puissance des démons.

En somme, l’action des esprits ressemble à celle des hommes, mais avec incomparablement plus de subtilité. Les hommes utilisent les forces de la nature et en tirent des effets merveilleux. Ils ne se contentent pas de prendre des semences et de les faire croître au centuple dans des terrains bien préparés à les recevoir, de faire rendre aux arbres de bons fruits par la greffe et la taille ; ils s’emparent encore de ces forces insaisissables que l’on nomme la vapeur et l’électricité, ils les maîtrisent, ils les font servir à tous leurs besoins, pour ne pas dire à tous leurs caprices.

Ceci nous fait entrevoir jusqu’où peut pénétrer l’influence dirigeante des anges. Ayant pour force motrice une énergie spirituelle qui touche à l’intime de la matière et à ses qualités les plus secrètes, ils pourraient tirer de la création les effets les plus extraordinaires et tout bouleverser et transformer en un clin d’œil, si leur rôle ne consistait pas précisément à maintenir l’ordre providentiel dans le monde par le fonctionnement régulier des forces de toute espèce qui y sont en jeu.

Et qu’on ne dise pas que l’ange, par là même qu’il est un esprit, ne peut entrer en contact avec la matière. Cette objection est de nulle valeur aux yeux de la foi et de la raison, qui reconnaissent Dieu comme le moteur nécessaire du monde et l’âme comme le moteur de son propre corps.

Précisément parce que l’ange est un esprit, il est apte à s’emparer de ces impondérables, de cet éther lumineux, de ce calorique latent, que la science moderne nous présente comme les grands agents physiques du globe. Nous en sommes convaincu, c’est par le moyen de ces forces subtiles que les anges conduisent la machine mondiale ; et ces forces, étant par elles-mêmes aveugles, réclament leur direction intelligente.

Nous avons montré comment les anges ont un rôle nécessaire dans le gouvernement général du monde. Dieu a créé les êtres, disposé les forces, répandu les germes : les anges mettent en jeu les forces, vivifient les germes, et, parmi l’antagonisme des éléments, parmi la lutte pour l’existence, ils conservent les espèces, ils maintiennent l’équilibre du monde.

Étudions de plus près leur action sur les corps : de quelle nature est-elle ?

L’âme humaine est le moindre des êtres spirituels ; c’est pour cela qu’elle est attachée à un corps qu’elle vivifie et qu’elle meut. Son énergie vitale et motrice s’épanouit tout entière en ce corps qui lui est conjoint. Le bon sens nous force d’admettre comme un principe physiologique qu’elle ne saurait agir à distance sur des corps étrangers.

De même que ses rapports s’établissent avec les objets extérieurs par le moyen des sens, de même son action ne se produit au dehors que par le moyen du corps qui lui sert d’instrument. C’est ce qui prouve l’unité du composé humain. L’âme n’agit pas seule ; elle agit dans le corps et par le corps ; ou plutôt c’est l’homme, composé de corps et d’âme, qui agit, et qui agit humainement.

On veut aujourd’hui établir, d’après certaines expériences, l’action de l’âme à distance. C’est une thèse à la fois antirationnelle et antiexpérimentale. Jamais l’âme n’a pu, par le simple effort de sa volonté, transporter un objet d’un lieu à un autre. Si pareil phénomène se produit, il faut y voir l’intervention d’une cause qui n’est pas humaine. Si l’âme a le pouvoir d’agir à distance, pourquoi n’use-t-elle pas de ce pouvoir chaque fois qu’elle veut ?

Mais, laissons cette question qui nous mènerait trop loin ; si nous mettons en avant l’âme humaine, c’est pour avoir un point de comparaison qui fasse mieux ressortir le mode d’action des anges sur les corps.

L’âme humaine est un esprit uni à un corps, et dont la vertu se borne à vivifier et à mouvoir ce corps ; l’ange est un esprit indépendant et dégagé de tout mélange matériel : son activité par suite n’est pas attachée à un corps ni à un point de l’espace, elle s’exerce librement sur une surface variable et plus ou moins étendue.

L’âme est uniquement en contact avec son corps ; l’ange peut se mettre en contact avec une série successive d’objets, ou même simultanément avec plusieurs objets placés dans sa sphère d’action.

L’énergie de l’âme, restreinte par elle-même, est en quelque sorte épuisée par l’acte substantiel d’informer et de vivifier le corps. L’énergie de l’ange, plus large sans comparaison, n’étant pas employée à cette fonction vitale, se déploie tout entière en force motrice d’une incalculable puissance.

Cette force motrice, suivant le degré d’élévation de l’ange qui la possède, s’étend à un plus on moins grand nombre d’objets, embrasse une sphère plus ou moins vaste. Ainsi, un ange d’ordre supérieur embrassera la terre entière dans son rayon d’activité ; un autre n’atteindra qu’une série déterminée d’objets. C’est ainsi qu’un phare, dont le foyer est plus puissant, promène son rayon dans une plus vaste circonférence.

C’est par cette application de leur puissance illuminatrice et motrice que les anges sont attachés à tel ou tel lieu. Ce n’est pas leur substance spirituelle qui est localisée, c’est leur activité. Ils ne sont pas contenus dans le lieu où ils agissent ; ils le contiennent plutôt et l’enveloppent de leur influence et de leur rayonnement (S. Thomas, passim.)

La preuve qu’ils ne sont pas assujettis à un lieu comme le sont les objets matériels, c’est qu’ils peuvent transporter leur action d’un point sur un autre sans passer par les lieux intermédiaires. Ils ne peuvent pas, il est vrai, atteindre au même instant plusieurs lieux distincts, en un mot se multiplier ; mais ils peuvent changer de lieu instantanément. Et ainsi le temps n’est pas pour eux comme pour nous la durée du mouvement, mais la succession des milieux dans lesquels se déploie leur activité.

Bien intéressante est la doctrine de saint Thomas établissant que deux êtres spirituels quelconques ne peuvent simultanément appliquer leur énergie en un même lieu déterminé. Ceci nous montre que la prise de possession d’un lieu par un esprit est quelque chose de complet et d’absolu ; à la lettre il l’occupe, il le circonscrit et il le remplit. Ange ou démon, la place est bien gardée.

Continuons la comparaison avec l’âme humaine. La volonté de l’homme agit extérieurement par cet instrument qui est la main. L’ange n’a pas de membres qui soient ses instruments obligés ; il agit par la simple application de sa volonté sur un objet. Ainsi un ange voudrait, suivant l’expression du Sauveur, transporter une montagne, arrêter la terre sur son axe ; par la tension de sa volonté, il le ferait.

Il est puéril d’objecter qu’un corps seul peut influencer un corps. La vertu spirituelle des anges s’exerce sur les objets matériels, en raison de la supériorité de leur nature ; elle prend vraisemblablement pour instrument, ainsi que nous l’avons dit, les fluides impondérables dans lesquels sont baignés tous les corps. Les anges ne font rien sans motifs ; ils pourraient, s’il était nécessaire, bouleverser avec une extrême facilité les mers et les continents ; il leur suffit de maintenir toute chose à sa place et dans son orbite.

L’action des esprits sur les corps nous amène à parler des apparitions des anges sous forme humaine, si fréquentes dans l’Ancien Testament. Elles étaient le plus souvent transitoires ; parfois pourtant ; comme le montre l’histoire de Tobie, elles se prolongeaient assez pour que l’ange, conversant au milieu des hommes, donnât à tous l’illusion d’un personnage réellement humain.

Pour apparaître ainsi, les anges se formaient des corps, ils se les adaptaient comme un vêtement, ils s’en servaient comme d’un instrument, mais ils ne contractaient pas avec eux une union substantielle, comme est l’union de notre âme avec son corps.

Ils étaient donc simplement les moteurs de ces corps d’emprunt ; ils n’exerçaient pas proprement en eux de fonction vitale ; une fois leur mission terminée, ils les résolvaient dans les éléments matériels desquels ils les avaient tirés. Tel est l’enseignement de la théologie sur ces touchantes épiphanies d’esprits célestes.

L’âme humaine ne peut agir directement et sans intermédiaire sur une autre âme humaine. Encore une vérité de sens commun que tous les sophismes du monde ne sauraient ébranler. J’ai beau vouloir communiquer ma pensée à telle personne ; ma volonté ne suffit pas à opérer cette communication.

De même que l’âme agit sur les corps étrangers par l’intermédiaire de son propre corps, et de cet admirable instrument qu’on nomme la main ; de même, elle se met en relation avec les âmes, ses sœurs, unies comme elle-même à un corps, par l’intermédiaire de cet autre instrument plus merveilleux encore qu’on nomme la voix et la parole.

Chez l’homme, être composé d’esprit et de matière, il faut que la pensée se matérialise dans la voix ; ou généralement dans un signe quelconque, pour qu’elle puisse se transmettre. Ceci nous remet en mémoire les beaux vers du poète, parlant des âmes :

Et les pleurs et les chants sont les voix immortelles

De ces filles de Dieu qui s’appellent entre elles.

Les pensées s’expriment par la parole, simple, rythmée on chantée ; les sentiments s’expriment, à défaut de la parole, par les pleurs et par le rire. Le corps devient ainsi tout à la fois l’interprète et le miroir de l’âme.

Comment l’ange, être incorporel, communique-t-il sa pensée ? Il faut qu’il puisse la communiquer spirituellement, directement, sans intermédiaire ; et c’est, en effet, ce que la théologie nous enseigne au sujet de ces esprits purs.

L’un d’eux veut-il transmettre sa pensée à un autre, il suffit qu’il la dirige vers lui par un effort de volonté, pour que celui-ci la reçoive et en prenne connaissance. Et quand nous disons effort, nous n’entendons pas un acte pénible, mais seulement un acte délibéré et voulu.

Il se fait ainsi une communication de pensées ; il y a, comme dit saint Paul, une langue à l’usage des anges : langue vive comme un croisement de lumière, limpide comme un regard réciproque, profonde comme une intuition mutuelle.

Les anges peuvent renfermer leur pensée en eux-mêmes ; et alors, elle est impénétrable aux autres anges. Pour la manifester, il leur suffit de vouloir ; et ils la manifestent à qui ils veulent.

Mais quel sera leur mode de communication avec les hommes ? L’homme ne peut pas plus recevoir communication directe de la pensée d’un ange que de la pensée d’un de ses semblables. Son intelligence est impuissante à percevoir une pensée, qui ne lui soit pas présentée sous une forme sensible. Elle ne peut entrer dans le concert intellectuel des esprits angéliques.

Comment l’ange fera-t-il donc pour entrer en relation avec l’âme humaine ? Se servira-t-il de paroles sensibles qu’il formera dans les airs, comme Dieu en faisait retentir aux oreilles de Moïse et même de tout le peuple d’Israël ? Non, cette forme extérieurement sensible du langage humain ne s’impose pas à lui. Il pourra s’adresser directement à l’imagination de l’homme, et y former des images et des signes qui seront le véhicule de sa pensée.

Remarquons, en effet, la constitution, si on peut ainsi parler, de l’âme humaine. Il y a en elle une partie qui dépasse le corps : c’est la partie intellectuelle, intelligence et volonté. Il y a une partie qui confine au corps : c’est la partie sensible, imagination et sensibilité. La partie supérieure et intellectuelle est absolument fermée aux anges : Dieu seul peut mettre directement une pensée dans notre intelligence, toucher, et changer directement et de prime abord notre volonté. L’ange n’a d’accès que dans la partie sensible où se forment les représentations, les imaginations et les rêves.

Et encore remarquons tout de suite qu’il ne pénètre pas, à proprement parler, même en cette partie de l’âme ; il s’insinue par la subtilité de la nature en ce qui dans le corps touche le plus près à l’âme, et par là il fomente en elle certaines représentations imaginatives qui constituent un vrai langage, non pas de sons articulés, mais d’impressions habilement calculées.

Ce procédé n’a rien qui doive nous surprendre, si nous remarquons ce qui se passe en nous. Les images des choses extérieures, que nous recevons par la voie des sens, vont se peindre dans le cerveau ; les sont représentatifs des idées vont également, après avoir frappé nos oreilles, s’imprimer dans l’organe cérébral.

Le cerveau est donc un répertoire complet d’impressions imaginatives et de signes phonétiques correspondant à des idées ; c’est un clavier dont toutes les notes ébranlent l’imagination et de là se répercutent dans l’intelligence.

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Quoi d’étonnant que l’ange, être spirituel, vienne toucher ce clavier intérieur, et excite ainsi dans notre âme un monde de sentiments et d’idées ! Ceci nous fait comprendre les tentations qui proviennent des esprits mauvais, ils peuvent, en un clin d’œil, exciter une tempête intérieure, ils bouleverseraient notre âme si Dieu n’y mettait ordre ; un artiste habile réussit bien à transporter, et même parfois à affoler son auditoire, rien qu’en agissant sur l’organe de l’ouïe !

Source : Anges et Démons –  Abbé Bernard-Marie Maréchaux – 1911

Publié par Napo

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