La deuxième lecture de la messe dominicale nous parle du « feu qui viendra » et nous rappelle la nécessité d’être prêt pour l’avènement du Seigneur. Dans cette homélie, je me concentrerai sur cette lecture où Saint Pierre nous rappelle de la passage qui viendra pour chacun de nous un jour.
Parce que l’Avent est un temps de préparation, par la prière et la repentance, nous avons bien fait de prendre en compte cet enseignement sacré et cet avertissement. Il est écho par Saint Jean-Baptiste, dont l’Évangile d’aujourd’hui dit : « Une voix crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » Jean-Baptiste est apparu dans le désert proclamant un baptême de repentir pour le pardon des péchés (Mc 1, 2-3).
Notez quatre aspects de la deuxième lecture :
I. La PATIENCE qui est INTENTIONNELLE – Le texte dit : « Ne méprisez pas, bien-aimés, cette donnée : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, comme certains le pensent ; il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun ne périsse, mais que tous arrivent à la conversion.«
Bien que le Seigneur semble tarder à venir (environ 2000 ans !), le texte nous dit que ce retard est pour que le plus grand nombre d’entre nous puisse être sauvé.
Notez que le texte dit que Dieu veut que nous parvenions à la conversion. La patience de Dieu ne doit pas être vue comme une excuse pour la présomption, mais plutôt comme un temps de repentance. Ce n’est pas le moment de dire « Plus tard« . C’est le moment d’être sérieux au sujet de la repentance et de la préparation à la rencontre avec le Seigneur.
Le mot grec ici traduit par repentance est « μετάνοια » (métanoïa), qui ne se réfère pas seulement à un meilleur comportement mais aussi à un nouvel esprit. Notre transformation n’est pas seulement externe, mais aussi interne. Lorsque ce que nous pensons change, notre comportement change aussi. Lorsque notre pensée est conforme à la vérité révélée de Dieu, nos priorités, sentiments, désirs et décisions commencent tous à changer. La conversion et la repentance résultent de devenir un être humain changé et transformé avec un nouvel esprit.
II. Le PASSAGE qui est PÉRILLEUX – Le texte dit : « Mais le jour du Seigneur viendra comme un voleur. En ce jour, les cieux disparaîtront avec fracas, les éléments embrasés seront dissous, et la terre avec tout ce qu’il y a en elle sera manifestée.«
En effet, le texte dit que Dieu va mettre le feu à ce monde un de ces jours. Quand Il viendra, ce sera
Soudain – Le texte dit que le jour du Seigneur viendra comme un voleur.
Cette image est tout à fait cohérente avec celle que Jésus a utilisée pour le Jour du Jugement. Cependant, cette image ne devrait pas être le futur pour ceux d’entre nous qui attendent et veillent. Saint Paul dit : « Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur… Ainsi donc, ne dormons pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres » (1 Th 5, 4,6).
De plus, l’image de Dieu en tant que voleur n’est pas appropriée pour nous si nous réalisons que tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes lui appartient. Pour ceux qui sont mondains et qui revendiquent l’autorité sur eux-mêmes et sur leurs biens, Dieu est un voleur qui vient soudainement et de manière cachée. Il prend leur prétendue propriété et possession, y met fin. Pour eux, Dieu semble être un voleur, car Il « vole » ce qu’ils considèrent comme leur bien. Ils sont gravement égarés.
Pour ceux qui veillent et sont préparés (que Dieu le veuille), le Seigneur vient non pas pour prendre mais pour donner. Il vient pour donner et récompenser comme nous héritons de Son Royaume.
Choquant – Le texte parle des cieux rugissants et d’un feu accablant ; tout sera dissous par le feu.
Cette image, bien que choquante, ne devrait pas nous alarmer si nous sommes déjà en feu. À la Pentecôte, ainsi qu’à notre baptême et confirmation individuels, le Seigneur allume un feu en nous pour nous mettre en feu, pour nous amener à la température de la gloire. Pour ceux qui sont dans le Seigneur, la « météo » ce jour-là semblera très bien.
Le prophète Malachie parle des différentes expériences du jour du Seigneur de cette manière : « Oui, le jour vient, brûlant comme une fournaise. Tous les arrogants et tous ceux qui commettent l’injustice seront du chaume ; le jour qui vient les embrasera, dit le Seigneur des armées. Il ne leur laissera ni racine ni rameau. Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le Soleil de justice, ayant la guérison dans ses rayons. » Remarquez donc que pour certains, le Jour brûle de chaleur pleine de colère, mais pour les justes, c’est un jour ensoleillé où le Soleil de justice apportera chaleur et guérison (Malachie 4, 1-3).
Un vieux spiritual se réfère à ce verset en disant : « Dieu donna à Noé le signe de l’arc-en-ciel, pas d’eau mais le feu la prochaine fois. » Dieu veut nous préparer en nous mettant en feu avec Son amour et Sa grâce. Si Dieu est un Feu Saint, alors nous devons devenir feu nous-mêmes pour supporter le jour de Sa venue.
Révélation – Le texte dit que toutes choses seront révélées.
Il semble que ce feu brûle les masques que beaucoup de gens portent, les laissant être vus pour ce qu’ils sont vraiment. Le Seigneur dit : « Je vous le dis, au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole inutile qu’ils auront prononcée » (Mt 12, 36). Dans l’Évangile de Luc, il dit : « Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être connu. Ainsi ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu à la lumière du jour, et ce que vous aurez dit à l’oreille dans les chambres sera proclamé sur les toits » (Lc 12, 2-3).
Même les justes pourraient grimacer à cela, car nous avons tous un passé ; la plupart préféreraient que le passé reste dans le passé. Quand j’ai visité des réunions des « 12 Étapes », j’ai parfois vu des gens raconter ce qu’ils faisaient quand ils buvaient. Ils semblent le faire avec peu de honte et beaucoup de rires, probablement parce qu’ils le partagent avec d’autres qui comprennent, qui ont également été libérés de la source du problème. Peut-être que, pour les justes, le « jour de la révélation » sera comme ça.
Pour ceux qui ne se repentent pas, imaginez leur embarras et leur peur lorsque leurs secrets, péchés et injustices passées sont révélés à ceux qui sont également impardonnables et sans miséricorde. C’est vraiment une mauvaise scène.
III. La PRÉSCRIPTION qui est PROCLAMÉE – Le texte dit : « Puisque tout cela est en voie de dissolution, quelles gens ne devez-vous pas être, dans la sainteté et la piété, attendant et hâtant l’avènement du jour de Dieu, à cause duquel les cieux embrasés seront dissous et les éléments enflammés se fondront … C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant cela, ayez soin d’être trouvés sans tache et irréprochables devant lui, dans la paix.«
Le texte nous demande de réfléchir à quel genre de personnes nous devrions être.
En un mot, la réponse est « ardentes ». Dieu a allumé un feu en nous pour nous purifier et nous raffiner. Ainsi, en ce jour où le Seigneur jugera par le feu, nous passerons à travers. Bien que certaines purifications finales (purgation) puissent avoir lieu, parce que le feu a été allumé en nous et a déjà été attisé en une flamme, nous serons purifiés, pas détruits.
Saint Paul décrit les justes passant par le feu purgatoire qui mène à la purification plutôt qu’à la destruction en enfer : « Si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée. La journée la fera connaître, car elle se révélera par le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un résiste, il recevra une récompense ; si elle est consumée, il en subira la perte. Lui-même cependant sera sauvé, mais comme à travers le feu » (1 Co 3, 12-15).
À lire aussi | Les prophéties des Papes Catholiques
Ainsi, la prescription pour nous est de laisser Dieu nous allumer maintenant pour nous purifier, nous rendre plus saints et plus pieux. Le feu de Son Saint-Esprit est la seule chose qui peut vraiment nous préparer ; il nous permettra de supporter le jour de Sa venue et d’éviter la « colère à venir » (cf. 1 Th 1, 10 ; Mt 3, 7 ; Romains 5, 9 ; 1 Th 5, 9), lorsque Dieu jugera le monde et tout ce qui s’y trouve par le feu.
IV. La PERFECTION qui est PROMISE – Le texte dit : « Cependant, selon sa promesse, nous attendons des cieux nouveaux et une terre nouvelle où la justice habitera.«
Ce texte présente la possibilité que le monde créé ne soit pas tant détruit que purifié par le jugement ardent de Dieu. Bien qu’il puisse aussi signifier une destruction totale de tout ce qui existe actuellement et son remplacement par de nouveaux cieux et une nouvelle terre, certains soutiennent que cela signifie plutôt que le monde créé sera renouvelé plutôt que détruit et remplacé. Cette vision est soutenue par d’autres passages (par exemple, Isaïe 11 et Romains 8). Car la création a été assujettie à la frustration, non par son propre choix, mais à cause de celui qui l’a assujettie, avec l’espérance que la création elle-même sera libérée de sa servitude à la corruption, pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu (Romains 8, 20-21).
Quelle que soit la réponse au débat, l’essentiel est que le nouveau (ou renouvelé) monde sera un ciel uni à la terre ; la pleine justice de Dieu se manifestera. De plus, nous serons sans tache ni défaut ; nous serons en paix. Oui, Dieu va mettre le feu à ce monde un de ces jours, Alléluia ! Le feu de Dieu purifie ce qui est saint et consume tout le reste. Dieu restaurera toutes choses en Christ !
Cette homélie a été publiée originellement en anglais par Monsignor Charles Pope – ADW – Lien de l’article.