« Je vous porte dans mon cœur » est le nouveau livre du Pape François qui sortira le 30 mars 2022, il répondra aux questions des pauvres par exemple ; Combien gagne le pape ? Où va l’argent du Vatican ? Pourquoi Dieu laisse-t-il certaines personnes sans abri ?
S’il fallait trouver un titre pour le mandat actuel du pape François, un mot-clé y figurerait certainement : Pauvreté. Le pape ne cesse de dénoncer la répartition inégale des richesses dans le monde. Il ne cesse d’appeler la politique, la société et chaque individu à s’engager davantage en faveur des personnes dans le besoin. Il ne cesse de se prononcer en faveur d’une Église pauvre. Le nom de François, que l’archevêque argentin Jorge Mario Bergoglio s’est donné après son élection en 2013, fait déjà référence aux pauvres : Il fait référence à saint François d’Assise, qui vivait et prêchait la pauvreté.
La pauvreté est également le thème principal du nouveau livre de François « Je vous porte dans mon cœur« , qui paraîtra le 30 mars. Sur 144 pages, l’homme de 86 ans répond aux questions de personnes pauvres du monde entier. Pour la réalisation de ce projet, un groupe de l’association française d’aide aux sans-abri « Association Lazare » l’a rencontré au Vatican pour un entretien. Elle était accompagnée de neuf hommes et femmes démunis qui ont présenté les questions collectées au préalable dans toutes les parties du monde.
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« Un prêtre riche est une contradiction dans les termes« .
Les parties du livre qui traitent des thèmes de la pauvreté et de la richesse sont particulièrement fortes. A la question « Où va l’argent du Vatican ?« , soumise par un homme du Chili, le pape répond notamment ainsi : « Que des hommes d’Église – prêtres, évêques, cardinaux – se déplacent dans des limousines de luxe au lieu de vivre de manière exemplaire dans la pauvreté me fait mal« . Ailleurs, il ajoute : « Un prêtre riche est une contradiction dans les termes« .
A la question « Pourquoi Dieu me laisse-t-il sans abri ? » posée par un Polonais, le pape rétorque : « Et pourquoi laissez-vous Dieu sans abri ? Dieu a besoin de l’espace de votre cœur« . Dans le même temps, il critique les conditions sociales et appelle à des changements : « Les masses qui vivent en marge de la société doivent s’organiser et commencer à faire entendre de nouvelles revendications et à inventer de nouvelles formes de travail« . Le pape lui-même ne gagne d’ailleurs rien, comme il l’explique en réponse à la question d’une femme en Inde. Il est « entièrement pris en charge » et s’il a besoin de quelque chose, il n’a qu’à le demander. Il trouve cette situation « un peu absurde« , car le fait de demander des choses le rend moins autodéterminé dans sa vie.
Pour le reste, le livre aborde toute une série de thèmes. Il est tantôt question de l’alimentation de François (riz facile à digérer, pommes de terre, poisson et poulet), tantôt de son élection comme pape (« J’ai ressenti la paix« ), puis de son confesseur et de son plus grand souhait (« être un bon prêtre« ), mais aussi de sa conception de la vie après la mort (« Nous aurons le même corps, mais transformé. Autrement dit, on n’aura plus besoin de se maquiller !« ).
Le pape voit l’avenir de l’Église comme une sorte de voie médiane entre la conservation et la progression. « Le péché du traditionalisme consiste à vouloir empêcher la croissance et la maturation, et le péché du progressisme consiste à souhaiter faire mûrir l’Église sans tradition, sans racines« , dit-il.
Le pape a répondu aux questions « avec son cœur« .
D’autre part, « Je vous porte dans mon cœur » ne traite pas de la réforme de l’Église, mais de la pauvreté. Ou plutôt, des thèmes qui intéressent les personnes démunies qui s’entretiennent avec le pape. En conséquence, ce dernier ne gagne pas d’argent avec ce livre. Il a décidé de reverser ses honoraires à des organisations caritatives, écrit le groupe de l' »Association Lazare » dans sa préface.
L’annonce qui y est faite, selon laquelle des questions ont été posées au chef de l’Église « que personne n’avait osé poser au pape jusqu’à présent« , est certes exagérée. En réalité, François n’a pratiquement jamais répondu d’une manière ou d’une autre à l’une de ces questions. D’un autre côté, il se dégage de cette phrase un enthousiasme qui témoigne d’une rencontre d’égal à égal. La capacité de contact personnel est sans doute la plus grande force de ce pape. Ou comme l’exprime le groupe : « Nous sommes venus le voir avec tant de questions dans nos têtes, il y a répondu avec son cœur« .
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