Le diocèse de Burgos en Espagne vient d’obtenir gain de cause dans une affaire délicate. Un tribunal a ordonné l’expulsion des clarisses excommuniées, qui avaient occupé le monastère de Belorado sans autorisation. Selon les autorités diocésaines, cette décision judiciaire marque une étape importante pour restaurer la légalité et le respect de la discipline ecclésiastique dans le diocèse.
Le jugement, annoncé ce mercredi, stipule que non seulement les religieuses concernées, dont l’excommunication par Mgr Mario Iceta a été formellement déclarée en juin, mais aussi toute autre personne s’étant installée illégalement dans le monastère devront quitter les lieux. En plus de l’expulsion, ces femmes excommuniées sont désormais considérées comme étant hors de la vie religieuse, et sont ainsi privées des sacrements et de la communion ecclésiale. Si le jugement est confirmé, la date de l’expulsion officielle est fixée au 23 janvier prochain.
La police a été mandatée pour identifier toutes les personnes actuellement présentes dans le monastère. En plus des sœurs excommuniées, des membres d’une association non reconnue par l’Église, appelée « Société de Saint Joseph« , se trouveraient également sur place. Parmi eux figure un certain Rodrigo Henrique Ribeiro da Silva, qui se présente comme évêque. Cependant, son ordination épiscopale provient d’un prélat non reconnu par l’Église, ce qui rend ses prétentions non valides aux yeux des autorités ecclésiales.
Il est important de noter que cinq religieuses âgées et dépendantes, demeurant dans le monastère sans pour autant être impliquées dans le schisme, ne sont pas concernées par la mesure d’expulsion. Le diocèse a pris des dispositions pour que l’ordre des clarisses s’occupe de leur prise en charge et veille à leur bien-être, afin de leur garantir une fin de vie paisible et digne au sein de la communauté.
Les sœurs concernées disposent de dix jours pour faire appel de la décision. Cependant, seules les démarches relatives au droit de propriété du monastère seront considérées par la cour. En effet, le monastère de Belorado appartient au patrimoine de l’Église, et les religieuses ne peuvent légalement en revendiquer la propriété. Leurs tentatives de transformer l’établissement en une association de droit civil pour garder le contrôle du site avaient précédemment échoué.
Le conflit entre les religieuses et les autorités diocésaines est apparu au fil des années, les sœurs ayant exprimé leur désaccord face aux réformes initiées par le Saint-Siège, créant un climat de méfiance et d’incompréhension. Malgré des tentatives de médiation menées par l’archevêque Iceta, nommé délégué pontifical, les divergences n’ont cessé de se creuser, entraînant cette issue judiciaire.