Alors que l’Église se prépare à la deuxième session du Synode sur la Synodalité, le pape François a profité de son voyage en Asie et en Océanie pour rappeler des points essentiels sur ce concept qui fait débat. Le 11 septembre, lors de son arrivée à Singapour, il a rencontré les membres de son ordre religieux, les Jésuites, et a abordé la question de la vision de l’Église du futur à travers la synodalité. Ce rappel est d’autant plus pertinent que ce synode, prévu du 2 au 27 octobre à Rome, suscite de vives réactions au sein de la communauté catholique.
La Synodalité : un héritage de Saint Paul VI
François a souligné que le Synode des Évêques, tel que nous le connaissons aujourd’hui, trouve son origine dans l’intuition de Saint Paul VI. Ce dernier a perçu que l’Église d’Occident avait perdu la dimension de la synodalité, que l’Église d’Orient, elle, avait su préserver. Pour restaurer cet aspect vital, Saint Paul VI a créé le Secrétariat du Synode des Évêques à la fin du Concile Vatican II, afin que tous les évêques puissent retrouver cette dimension synodale de dialogue.
Cependant, François rappelle que lors du Synode de 2001, cette notion n’était pas encore pleinement comprise. Il se souvient de son expérience à l’époque, où certaines décisions, pourtant votées par les différents groupes, étaient écartées par le secrétaire du synode, démontrant une incompréhension fondamentale de ce qu’est un synode.
Synodalité : grâce ou dérive démocratique ?
Un point crucial soulevé par François est la différence entre synodalité et démocratie. Pour le pape, la synodalité est une grâce donnée par le Seigneur, et non un processus démocratique. Elle demande un discernement spirituel, et ce à tous les niveaux de l’Église, que ce soit au sein des paroisses, des institutions éducatives ou au niveau universel. C’est un cheminement qui a évolué, notamment avec la possibilité, pour la première fois, pour les femmes de voter lors du synode. Un changement que François considère comme un signe de développement dans l’application de la synodalité.
Le Synode sur la Synodalité a été critiqué par certains observateurs. Ils voient dans ce synode une tendance à l’auto-référentialité de l’Église, une critique que François lui-même avait formulée avant son élection. Les sujets débattus, tels que l’augmentation du pouvoir des conférences épiscopales, l’accès des femmes aux séminaires ou encore la création d’un ministère de l’écoute et de l’accompagnement, sont perçus comme répondant davantage aux préoccupations des sociétés occidentales qu’aux réels enjeux des pays en développement.
Lors d’une rencontre avec des Jésuites en Indonésie le 4 septembre, François a abordé un sujet particulièrement sensible pour les catholiques dans les pays en développement : la persécution des chrétiens. Il a rappelé l’exemple de la chrétienne Asia Bibi, emprisonnée pendant près de dix ans au Pakistan pour sa foi, et a insisté sur la nécessité de témoigner avec prudence et courage, deux vertus essentielles pour les chrétiens persécutés.
Le Clericalisme : un fléau spirituel ?
Le pape François, critique une fois de plus le clericalisme, qualifiant ce dernier de « forme subtile de mondanité spirituelle ». Mais ne nous méprenons pas. Ce qu’il appelle « clericalisme » est en réalité l’affirmation nécessaire de l’autorité spirituelle du clergé, une pierre angulaire de l’Église qui garantit l’ordre et la fidélité.
À lire aussi | Pape François : « Ne jamais dialoguer avec le diable »
Réduire cette force à une simple mondanité spirituelle, c’est méconnaître la profondeur et la nécessité de ce rôle. Le cléricalisme, loin d’être un fléau, est une défense contre la sécularisation et la dilution de la foi. C’est une barrière protectrice qui, lorsqu’elle est bien comprise et respectée, permet à l’Église de rester fidèle à sa mission divine dans un monde en perpétuelle décomposition morale.
François a exhorté les Jésuites, et par extension, tous les prêtres, à rester proches du peuple de Dieu, en évitant les idéologies ecclésiales qui pourraient les éloigner de leur mission première. Cet appel est particulièrement pertinent à l’approche du Synode sur la Synodalité, où le risque de s’éloigner des préoccupations réelles des fidèles est bien réel.
💡🤖 Pour garantir des articles d'actualité à jour, précis et bien sourcés, l'intelligence artificielle est utilisée comme outil d'assistance. Elle contribue à la réécriture, à la vérification des faits et à l'optimisation du contenu.