L’école et collège catholique Saint Grégoire un établissement renommé situé dans la capitale de Dhaka, a été la cible d’une attaque violente le 24 novembre dernier. Les autorités ecclésiastiques appellent à la vigilance pour les établissements gérés par l’Église à travers le pays.
Selon un communiqué officiel publié le 25 novembre, un groupe d’environ 30 à 35 étudiants musulmans a fait irruption dans les locaux de St. Gregory’s School and College. L’attaque, qui a duré plusieurs heures, a causé des dommages matériels estimés à 100 000 dollars américains. Les vandales ont saccagé les locaux, agressé deux agents de sécurité et pillé du matériel scolaire.
Le chaos s’est intensifié avec l’explosion de bombes artisanales, créant un climat de terreur parmi les élèves et le personnel. « C’est un événement sans précédent et choquant« , a déclaré le Frère Placid Peter Rebeiro, responsable de l’établissement fondé en 1882.
Ces événements font suite à des affrontements entre étudiants de plusieurs collèges à Dhaka, déclenchés par la mort d’un étudiant, Abhijit Halder, le 18 novembre. Admis à l’hôpital avec une fièvre dengue, il serait décédé en raison d’une négligence présumée. Sa mort a déclenché des manifestations étudiantes qui se sont transformées en émeutes dans la capitale.
Les tensions ont été exacerbées par des bouleversements politiques récents. Depuis la chute du gouvernement de Sheikh Hasina en août dernier, remplacé par une administration dirigée par le Prix Nobel Muhammad Yunus, le pays connaît une instabilité accrue. Les violences étudiantes semblent mêler des revendications sociales et des motivations politiques. L’attaque contre Saint Grégoire a profondément ébranlé la communauté chrétienne de Dhaka.
Mgr Bejoy N. D’Cruze, archevêque de Dhaka, a exprimé sa préoccupation pour la sécurité des établissements éducatifs chrétiens. « Ces écoles sont des institutions privées, et les dégâts causés par cette attaque sont énormes. Nos enseignants et élèves vivent dans la peur« , a-t-il déclaré.
Les autorités scolaires ont demandé une présence policière permanente, mais les forces de l’ordre se limitent pour l’instant à des patrouilles sporadiques. Le gouvernement intérimaire a assuré qu’il renforçait les mesures de sécurité pour prévenir de nouvelles violences, tout en affirmant que l’attaque n’avait pas de motivation religieuse. Face à cette montée des violences, le Conseil de l’Éducation Catholique du Bangladesh (BCEB) a lancé un appel à la vigilance pour les 19 établissements gérés par l’Église dans la région de Dhaka. Jyoti F. Gomes, secrétaire général du BCEB, a rappelé que les institutions chrétiennes sont de plus en plus exposées dans ce climat d’instabilité.