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La théologie catholique de Morgan Priest est-elle protestante ?

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Morgan Priest est un réalisateur, auteur et youtubeur, c’est un ancien franc-maçon, puis est devenu protestant avant de se convertir au catholicisme il y a quelques années et n’hésitant pas à débattre face à d’autres religions sur sa chaîne.

Dans son dernier live, « [🔴DIRECT] 🐺 LIVE EN REPLAY DU 08 SEPTEMBRE 2022 ! GROS PROJETS A VENIR !!! » diffusé sur sa chaîne Loup-Garou France, il nous fait part de sa version théologique sur ce qui se passera à notre mort.

Avant toute chose, je m’exprime donc à ce sujet et non en commentaire sur sa chaîne pour la simple et bonne raison que je suis bloqué et que mes commentaires ne s’affichent pas, ni en live, ni en commentaire, sans être un « hater » ou un « schlingueur » comme il aime à le rappeler.

Comme je suis quelqu’un qui est pour la liberté d’expression, si Morgan Priest voit cet article, il est libre de me contacter par mail pour son droit de réponse, afin de nous expliquer plus en détail son propos (parfois, avec la fatigue, on peut ne pas être forcément clair), c’est son droit et je lui offre cette possibilité en tout cas.

Vous l’aurez compris, ce n’est pas un jugement, mais une simple interrogation personnelle sur ce que Morgan Priest apprend à ses spectateurs sur notre religion Catholique.

En s’expliquant sur son ancienne coopération avec David, sur la chaîne Paranormal Urbex, il nous explique ainsi, et à juste titre, que les « chasseurs de fantômes » n’apportent concrètement aucunes réponses aux questions existentielles que nous pouvons nous poser.

Que seule la théologie catholique supportée par le Magistère, la Tradition et la Bible (Dieu en est l’auteur et la parole) nous permet de nous nourrir spirituellement.

D’après lui, durant ces expéditions, il ne souhaitait pas retenir les âmes, mais prier pour elles afin qu’elles puissent ouvrirent leurs cœurs à Notre-Seigneur et enfin faire venir la lumière auprès d’eux.

Selon Morgan, il est possible pour un défunt d’errer après sa mort sur la terre, ceci est quand même assez similaire avec la spiritualité développée par le « Père » des médiums, Allan Kardec, qui pour lui, après la mort, il est possible de rester dans cet état de « fantôme« , sur le lieu de notre mort, afin d’être un esprit frappeur, ou un bon esprit qui « protège » et que pour la majeure partie du temps, cela serait dû à une mort violente.

D’ailleurs, si ces mêmes défunts sont au courant qu’ils sont morts, qu’ils le soient d’une façon violente, brutale ou paisible, je ne vois pas ce que ça change, ce fait-là ne change pas la nature d’un homme et ne le ferait pas devenir un mauvais esprit.

L’Église catholique, dans son catéchisme, condamne illico cette théologie de l’errance d’une âme.

Catéchisme de l’Église catholique, 1021-1022 :

1021 La mort met fin à la vie de l’homme comme temps ouvert à l’accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ (cf. 2 Tm 1, 9-10). Le Nouveau Testament parle du jugement principalement dans la perspective de la rencontre finale avec le Christ dans son second avènement, mais il affirme aussi à plusieurs reprises la rétribution immédiate après la mort de chacun en fonction de ses œuvres et de sa foi. La parabole du pauvre Lazare (cf. Lc 16, 22) et la parole du Christ en Croix au bon larron (cf. Lc 23, 43), ainsi que d’autres textes du Nouveau Testament (cf. 2 Co 5, 8 ; Ph 1, 23 ; He 9, 27 ; 12, 23) parlent d’une destinée ultime de l’âme (cf. Mt 16, 26) qui peut être différente pour les unes et pour les autres.

1022 Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification (cf. Cc. Lyon : DS 857-858 ; Cc. Florence : DS 1304-1306 ; Cc. Trente : DS 1820), soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel (cf. Benoît XII : DS 1000-1001 ; Jean XXII : DS 990), soit pour se damner immédiatement pour toujours (cf. Benoît XII : DS 1002).

Comme il le dit si bien, nous ne sommes pas maîtres de la lumière, c’est aussi le cas de notre âme, Dieu en est le maître et le créateur, c’est pourquoi l’Église catholique nous informe qu’à notre mort, à la fin de la vie de l’homme, chacun reçoit dans son âme et au jugement particulier la rétribution immédiate qui lui est due.

À partir de là, nous pouvons affirmer, sans erreurs, qu’une personne qui décède ne peut pas errer sur terre, mais qu’il est immédiatement transporté au jugement particulier de Notre Seigneur Jésus-Christ afin d’en juger sa vie et de recevoir son salaire.

Ceux qui errent, ce sont bien les démons, ces mêmes démons qui souhaitent notre perte et qui rôdent autour de nous dans le but de nous faire tomber à la première occasion qui se présente. En quelque sorte, une âme errante peut être une personne décédée qui, au jugement particulier, s’est damnée et a rejoint l’enfer.

Il est impossible que ce soit autrement, car l’âme se purifie au purgatoire ou est déjà dans le royaume de Dieu et n’aura que faire que de redescendre sur cette misérable terre pour faire sonner un pod.

Sainte Françoise Romaine, nous en apprend un peu plus et nous dit que :

« Les démons de la première hiérarchie, qui vivent sur la terre, ne manquent pas de profiter aussi de ces occasions favorables a leur malice ; trouvant les hommes irrités par ces calamites et fort affaiblis dans leur soumission et leur confiance, ils les font tomber beaucoup plus facilement dans le vice de l’orgueil.« 

Et

« Lorsqu’une âme, vaincue par les tentations, meurt dans son péché, son tentateur habituel l’emporte avec promptitude, suivi de beaucoup d’autres qui lui prodiguent des outrages, et ne cesse de la tourmenter jusqu’à ce qu’elle soit précipité dans l’enfer. Ces détestables esprits se livrent ensuite à une joie féroce. Son Ange gardien, après l’avoir suivie jusqu’à l’entrée de l’abime, se retire aussitôt qu’elle a disparu et remonte au ciel. Lorsqu’une âme, au contraire, est condamné au purgatoire, son tentateur est cruellement battu par l’ordre de Lucifer, pour avoir laissé échapper sa proie.« 

Nous pouvons également s’inspirer de cet écrit « Guerre à Satan » Reconnu fiable par Mgr l’Archevêque de Pondichéry en 1892 :

« C’est, surtout à l’heure de la mort, que l’enfer s’arme et combine toutes ses forces pour enlever l’âme de l’homme au passage du temps à l’éternité. « Quand il se verra placé entre les démons d’un côté et ses péchés de l’autre qui se dresseront comme deux bataillons formidables pour l’écraser, dit saint Léonard de Port-Maurice, c’est alors que son cœur sera dans les transes et qu’il s’écriera en soupirant avec David :

« Circumdederunt me dolores mortis ; les douleurs de la mort m’ont environné. » »

Sainte Catherine de Sienne (Institutio spiritualis & Guerre à Satan) nous apprendra de la bouche de Notre-Seigneur que :

 » Les pécheurs qui, à l’article de la mort, désespèrent de ma miséricorde, lui dit-il, m’offensent et me déplaisent beaucoup plus par ce seul péché de désespoir que par tous les autres qu’ils ont jamais commis. Car celui qui désespère, méprise ouvertement ma miséricorde et s’imagine à tort qu’elle est moindre que son iniquité. Aussi ce péché de désespoir fait qu’il s’afflige de son malheur irréparable et non pas de l’offense qu’il a commise contre moi. Mais s’il avait une vraie douleur de m’avoir offensé et méprisé, et qu’il eût une ferme confiance dans ma miséricorde, il obtiendrait très certainement le pardon de ses fautes, parce que ma miséricorde est infiniment plus grande que tous les péchés qui peuvent être commis par une créature. « 

Incompatible avec le fait d’errer par désespoir, nous venons de voir qu’une âme, sauf si elle est damnée, ne peut errer sur la terre.

Morgan dit encore que le « fantôme » ou l’âme errante choisit quand il souhaite se tourner auprès de Notre-Seigneur, alors que Jésus-Christ est Dieu, Juge et Maître, pensez-vous que la créature puisse d’elle-même choisir quand pour lui il sera le plus favorable à se faire juger ? Jésus-Christ ne dit-il pas :

Saint Matthieu 24,42-51 :

Jésus disait à ses disciples : « Veillez donc, car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra. Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. Quel est donc le serviteur fidèle et sensé à qui le maître de maison a confié la charge de son personnel pour lui donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera à son travail ! Amen, je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens. Mais si ce mauvais serviteur se dit : ’Mon maître s’attarde’, et s’il se met à frapper ses compagnons, s’il mange et boit avec les ivrognes, son maître viendra le jour où il ne l’attend pas et à l’heure qu’il n’a pas prévue : il se séparera de lui et le mettra parmi les hypocrites ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

Alors, il est clairement impossible d’être maître de son jugement et de son temps avant d’avoir instantanément fait face à Notre-Seigneur à notre mort.

Il poursuit en affirmant à son public qu’une fois l’homme disposé à recevoir Notre-Seigneur, alors celui-ci arrive, entouré des proches du défunt, pour le « jugement dernier« .

Morgan oublie de dire qu’il y a le jugement particulier, puis à la fin du monde, le jugement dernier, soit deux jugements pour chaque âme. Nous trouvons beaucoup cette négation du jugement particulier chez les protestants, témoins de Jéhovah, évangéliques etc…

Pour lui, il n’y a pas de jugement de condamnation, mais de constatation, on peut s’entendre sur les mots, pour autant, Jésus-Christ est notre Juge et aussi Dieu, de facto, à la fin, il y a bien une sentence, qu’elle soit bonne ou mauvaise et l’homme n’a aucun mot à dire sur celle-ci, c’est donc bien une condamnation vu qu’à ce moment-là, il se joue l’éternité de l’âme.

Je pense que Morgan s’est emmêlé les pinceaux, il faudra qu’il m’explique ceci, comment peut-il, avec son respectable niveau en théologie, affirmer que le défunt vivra le jugement dernier sans avoir été au jugement particulier ?

Nous avons d’ailleurs, grâce à notre tradition, la vision de Sainte Brigitte de Suède concernant ce tribunal, ce jugement particulier.

 » Révélations de sainte Brigitte, Liv. V, ch. XL

Un démon apparut au jugement divin, qui tenait l’âme d’un défunt toute tremblante. 

Voici de la proie, dit-il au Juge, votre ange et moi avons suivi cette âme depuis sa naissance jusqu’à la fin de ses jours, lui pour la sauver, moi pour la perdre. 

Elle est à la fin tombée dans mes mains, mais votre justice ne s’est pas prononcée ; c’est pourquoi je ne la possède pas avec assurance. Je la désire avec autant d’ardeur qu’un animal affamé et si tourmenté par la faim qu’il mange ses membres. Pourquoi est-elle tombée en mes mains plutôt qu’en celles de son ange ? 

Le juge (Jésus-Christ) répondit : 

« Parce que ses péchés sont en plus grand nombre que ses bonnes œuvres. »

Le démon dit : 

« J’ai un livre tout plein de ses péchés. Le nom de ce livre est Désobéissance. En ce livre sont sept livres, et chacun a trois colonnes, et chaque colonne n’a pas moins de mille paroles et souvent plus. » « 

Et le « jugement de constatation de Notre-Seigneur » :

Le Juge répondit : 

 » Je veux que tu n’entres point en elle, mais tu dois la purifier jusqu’à ce qu’elle ait enduré la peine selon la grandeur de sa faute. Elle doit voir ses péchés et ses abominations ; elle doit te voir en ta méchanceté ; elle doit voir les peines terribles des autres âmes. Elle doit entendre les malheurs horribles, parce qu’elle à voulu entendre les cris épouvantables et les moqueries des démons. Elle sera brûlée d’un feu très ardent, tant au-dedans qu’au dehors, de sorte qu’il n’y aura pas la moindre tache qui ne soit effacée par ce feu ; elle souffrira une grande rigueur de froid, parce qu’elle brûlait de l’ardeur de ses passions et elle était glacée dans ma charité…« 

Nous y voyons là, qu’au tribunal, il n’y a ni proche ni décision de notre part, nous sommes là, entouré de notre Sainte Mère, des Saints et de notre Ange gardien, enfin, si nous avons pris le temps, durant notre vie, de demander leur intercession et leurs secours à la mort.

Concernant les visions de NDE, ceci ne repose que sur des thèses et l’église n’a jamais officiellement affirmée quoi que ce soit, Dieu étant souverain, il peut, de son plein gré et selon le besoin du salut de l’âme, montrer le bon ou le mauvais côté de l’après la mort et du jugement, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de jugement à la mort définitive.

Pour conclure, les « âmes errantes » sont des démons qui s’amusent sur terre avec les mediums, chasseurs de fantômes, voyant etc…et rien d’autre.

La théologie exprimée, en tout cas dans ce court moment vidéo, n’est certainement pas catholique, mais protestante pour moi et ceci n’est que mon avis personnel, il peut y avoir mille et une raisons de ces erreurs que Morgan nous exprimera s’il le souhaite.

Publié par Napo

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