Entretien de Jean-Frédéric Poisson, homme politique et Président de VIA | la voie du peuple
I. Pouvez-vous vous présenter ? Depuis combien de temps êtes-vous Catholique ? Pourquoi êtes-vous devenu Catholique ? Avez-vous déjà vécu quelque chose d’extraordinaire voir miraculeux par la grâce de notre Seigneur ?
J’ai 58 ans. Je suis marié avec Anne depuis 20 ans cette année. Je suis philosophe, juriste, homme politique, chef d’entreprise, chasseur, joueur de cartes, amateur de bons vins, de mer, de poésie et de mots croisés.
Je suis catholique depuis ma conversion un matin, le 30 janvier 1982, ça va faire donc 40 ans dans quelque temps. Je n’ai pas toujours été catholique, évidemment, même si dans ma génération, on était baptisé plus par coutume que pour toute autre raison.
Je n’arrête pas de vivre des choses extraordinaires, même si on ne se rend pas toujours compte tout de suite que ces choses sont extraordinaires.
Mais je me souviens de quelques pèlerinages que j’ai faits comme étudiant, de quelques belles nuits d’adoration dans tel ou tel endroit où j’étais arrivé. Et puis, ma conversion, qui est sans doute le plus spectaculaire, même si c’est un moment intime et discret de mon existence.
II. Quel conseil donneriez-vous à un Catholique sortant du catéchuménat ?
Je ne suis pas sûr d’avoir beaucoup de conseils à donner en l’espèce, mais probablement le fait de ne jamais s’éloigner de la parole de Dieu. Et il y a une très belle prière, que disent les prêtres avant de communier après la consécration dans laquelle ils demandent au Seigneur « Faites que je ne sois jamais séparé de toi ».
Voilà, ne jamais se séparer du Bon Dieu, c’est ça que je dirais. Il y a tant de motifs dans l’existence de s’en éloigner, il faut autant que possible ne pas les prendre en compte. Et puis, dernier conseil, ne jamais cacher le bonheur que représente le fait d’avoir rencontré le bon Dieu.
III. Comment vivez-vous votre foi au quotidien ? Prières, jeûnes, lecture de la parole de Dieu ? A quelle fréquence ?
Comment je le vis ? Premièrement comme je le peux. Deuxièmement, comme j’imagine tous les croyants, je prie et je lis la parole de Dieu régulièrement. Mais pas suffisamment, certainement.
IV. Quelle direction prend actuellement la France d’après vous en matière de foi ? Serons-nous moins ou plus croyants dans 10 ans ?
Cela appartient aux croyants, à chacun d’entre eux à titre personnel. Même s’il est vrai que notre pays, par le biais de son pouvoir exécutif et de ses législateurs, mène une guerre à peine cachée contre tout ce qui peut représenter de près ou de loin la liberté religieuse, quoi qu’il en dise, par ailleurs.
Pour moi qui ai l’expérience d’aller devant le Conseil d’Etat pour demander aux juridictions françaises de rétablir la liberté de culte, je vois bien dans quel type de contexte nous sommes actuellement. Il y a, je crois, une authentique crise de la transmission, y compris de la transmission de la foi dans les familles comme dans l’Église, la plupart du temps. Dans les églises mêmes, parce que c’est un problème qui touche tous les chrétiens, toutes les confessions chrétiennes.
Nous serons plus croyants demain qu’aujourd’hui si nous acceptons la responsabilité qui consiste à transmettre la foi partout où on peut, ou à la dire en tout cas, ou à en assumer les conséquences. Nous serons moins nombreux si nous ne faisons pas tout ça. Cela ne dépend que de nous. Cela ne dépend pas de notre pays.
À lire aussi | Les Dix : Mini entretien avec l’Abbé Olivier Rioult
V. Comment faites-vous dans les périodes sèches, quand Jésus-Christ vous semble loin ?
J’ai la chance de ne pas avoir connu ce genre d’assèchement. Je sais parfaitement que c’est un privilège. C’est sans doute un des cadeaux nombreux que le Seigneur m’a faits. Mais je pense aussi que c’est certainement un signe de manque de sainteté, puisque tous les grands saints disent qu’ils traversent de telles périodes.
J’en tire toutes les conclusions nécessaires. Mais par ailleurs, parmi les choses que j’ai oubliées de dire tout à l’heure pour les conseils à un jeune catéchumène, c’est de s’adresser souvent à son ange gardien, de lui donner un nom, tant pis si ce n’est pas le bon, de lui parler et de lui demander des tas de choses. Le mien est breveté « Commando », je pense. Je pense même qu’ils sont plusieurs. Il faut leur parler, leur demander de nous protéger contre tout, y compris contre un certain nombre de déconvenues spirituelles.
VI. Pensez-vous que la République, qui est un système profondément anticlérical, puisse être compatible avec la foi catholique ?
Toutes les républiques ne sont pas nécessairement anticléricales. La République française l’est. Il y a des républiques qui ne le sont pas. La question n’est pas celle de la compatibilité. La question est de savoir comment un chrétien doit trouver le moyen de s’engager dans le monde pour d’abord y trouver les moyens de faire son salut et, deuxièmement, d’aider au salut de ses contemporains.
Or, cette mission du chrétien passe nécessairement par le fait, comme dit l’Evangile, d’être « dans le monde sans être du monde ». Ce qui signifie que ce monde dans lequel on est, si l’on veut contribuer à ce qu’il aille mieux, il faut l’aimer. Donc, on n’a pas le choix.
La question de la compétitivité ne se pose pas, la question est celle du bien qu’on peut faire là où on est. Et on ne peut faire du bien que si on aime. C’est la raison pour laquelle la première attitude du chrétien à l’égard de la chose politique en général et de la République en particulier n’est pas celle de la réserve, mais celle de bienveillance. Cela ne veut pas dire qu’on est d’accord, ça veut dire qu’on aime suffisamment pour faire du bien et vouloir du bien.
VII. Aujourd’hui, il y a un débat autour de la mort, d’après vous, que se passera-t-il réellement ? Que dit l’Église réellement ?
Dans l’Eglise, il me semble que la mort est vue comme un passage. D’ailleurs, Jésus nous a montré que c’était le chemin que nous allions tous prendre. Ce qui se passe réellement, ce que je crois avoir compris, c’est que nous allons nous retrouver en face du Père.
Ce jour-là, nous verrons l’intégralité de notre état réel spirituel, l’intégralité de l’état de notre cœur, avec une vision très claire de ce que nous avons accompli sur cette terre. Nous serons alors placés devant un choix absolument fondamental : est-ce que je choisis la vie éternelle ou est-ce que je choisis la damnation.
C’est-à-dire, est-ce que j’accepte de passer la vie éternelle à côté de Dieu ou est-ce que je le refuse ? Ma conviction profonde et l’enseignement de l’Église sur ce sujet est parfaitement clair, c’est que le tribunal auquel nous serons conviés n’est pas un jugement.
Ce tribunal est un juge d’instruction en l’espèce, c’est-à-dire qu’il mettra sous nos yeux les pièces du dossier, ce qui nous permettra d’apprécier notre existence et de nous faire poser ce dernier choix qui est le plus important de la vie.
Paradoxalement, le choix plus important de la vie, on le fait après la mort. Il y aura une direction à prendre et la philosophie m’a permis de comprendre, premièrement, qu’il était très difficile d’abord de penser ce moment-là, et deuxièmement, que la vie terrestre était une préparation objective à ce moment-là et à ce choix définitif.
Voilà comment je vois ce moment particulier.
VIII. Que pensez-vous du désir des jeunes prêtres de revenir aux messes tridentines en latin et de l’attrait du catholicisme dit traditionaliste pour la nouvelle génération ?
Je pense que c’est le miroir d’un certain nombre de renoncements ou d’assouplissements qui ont été acceptés, à tort probablement, par les Églises occidentales, par l’Église universelle depuis une cinquantaine d’années, depuis les années 60.
Je pense que c’est le signe du fait que ces générations de prêtres ou de fidèles ne trouvent pas dans la manière dont on célèbre aujourd’hui la liturgie, toute la dimension du sacré qu’ils souhaitent trouver à la mesure de la violence qu’ils perçoivent dans le monde.
Le monde est ce qu’il est, c’est-à-dire pas toujours beau à regarder, ni agréable à vivre, ni rassurant. On a besoin de trouver des oasis de paix, de contemplation, de beauté, qu’aujourd’hui ces générations ne trouvent probablement pas dans certaines manières, de célébrer dans des rites qu’on appelle ordinaires.
C’est très naturellement qu’ils se tournent vers des expressions liturgiques qui les nourrissent davantage. Je ne suis donc pas du tout étonné de cette évolution. Et pour bien connaître aussi le rite tridentin, je comprends parfaitement que ce genre d’attentes se manifestent.
IX. Quel est selon vous le rôle du Pape dans la Sainte Église Catholique, quels sont ses pouvoirs ? Qu’en est-il de François Bergoglio ? Répond-il selon vous à cette définition ?
J’ai l’habitude de m’abstenir de tout commentaire sur le pape et sur l’institution ecclésiale. Je ne l’ai jamais commentée et je ne ferai jamais. Ce que je peux vous dire, ce que j’ai compris de l’enseignement de l’Évangile et de la pensée de l’Église : le pape est le vicaire du Christ. C’est-à-dire qu’il est celui qui est le gardien du dépôt de la foi.
J’ai compris aussi qu’aucune puissance terrestre ne l’emporterait contre elle, quelles que soient les incompréhensions que peut susciter tel ou tel pape à la tête de l’Église.
Je suis tranquille sur le fait que l’Église sera quoi qu’il en soit capable d’accompagner les hommes vers leur salut quand ils choisissent cette voie.
X. Et pour finir, quel serait d’après vous le ou les principaux dangers auxquels un chrétien de notre siècle doit prendre garde ?
La vie est dangereuse. Je ne sais plus qui disait que c’est une maladie mortelle. Il y a des tas de manières, des tas d’endroits, des tas d’occasions de se perdre dans le monde d’aujourd’hui.
Je ne suis pas sûr qu’il y ait des situations personnelles dans lesquelles on serait à l’abri de tout. Donc je pense que le bon remède est dans le psaume « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ».
Le Seigneur nous a prévenus aussi. Je suis toujours frappé de ce texte d’évangile qu’on a eu à la messe il n’y a pas très longtemps, dans lequel les apôtres demandent à Jésus quelle place ils occuperont au ciel.
Le Seigneur leur répond que s’ils se mettent au service du plus petit, ils auront tout ce qui leur va au Ciel, mais avec des persécutions auparavant. Généralement, on n’entend pas cette partie de la phrase « avec des persécutions ». On entend ce qui précède, mais le « avec des persécutions » qui termine la réponse de Jésus, on a du mal. Il nous a prévenus.
Donc nous vivons une période au cours de laquelle les chrétiens sont persécutés sur la surface du globe, partout. C’est ce que montrent un certain nombre d’organisations, d’associations qui regardent l’état de la persécution des chrétiens dans le monde entier.
Ces persécutions commencent à venir en France, en Europe, contrairement à ce qu’on pouvait imaginer. Ça revient.
Préparons-nous-y, et disons-nous que cela rentre dans ce que le Seigneur a annoncé pour nous. Préparons-nous et soyons tranquilles.
Voici les différents liens de Jean-Frédéric Poisson
– son site internet : https://www.jfpoisson.fr/
– son profil Facebook : https://www.facebook.com/deputepoisson/
– son compte Instagram : https://www.instagram.com/jeanfredericpoisson/
– sa chaîne YouTube : https://www.youtube.com/c/JeanFrédéricPoissonOfficiel
– son compte Twitter : https://twitter.com/jfpoisson78
Petit mot de LeCatho
Nous souhaitons remercier chaleureusement, Madame de Jotemps qui nous a permis de nous entretenir avec notre cher Jean-Frédéric Poisson.
Sans oublier non plus, de remercier en personne Jean-Frédéric Poisson qui a daigné répondre avec sagesse et bienveillance à nos questions !
Il est agréable pour nous et je l’espère pour vous également, d’entendre tout catholique peu importe son statut social ou ses engagements, parler avec ses mots de notre Dieu !
Retrouvez-le très vite sur ses différents réseaux sociaux et surtout, si ses idées résonnent en vous, de mener le combat à ses côtés par le biais de son parti politique VIA | la voie du peuple.
hors de question de me soumettre à un dictât luciférien prôné par le Vatican