Voyons ensemble la perte des droits des femmes après que les révolutionnaires aient prit le contrôle de la France. Voyez la place de la femme qui avait jadis une place importante sous un Roi de droit divin et Catholique, car Jésus-Christ nous demande d’aimer la femme comme l’Église.
Les droits des femmes sous l’ancien régime
Léon Abensour 1889 – Agrégé d’histoire et géographie, docteur des lettres. – Professeur au lycée de Besançon dans son Livre »La Femme et le féminisme avant la Révolution ».
Son chapitre Les droits politiques de la femme à la fin de l’ancien régime et un peu avant la révolution :
Droit des femmes seigneuriales
Dans cette organisation de la propriété, les femmes gardent la place qu’elles ont tenue au moyen-âge. Presque toute propriété foncière est, de nom, un fief ou une seigneurerie. Et sans doute, ce mot n’implique plus une souveraineté politique, comme il l’impliquait au moyen-âge, mais un ensemble de relations dont la forme est féodale. Qu’elle apporte en dot une tenure féodale, ou qu’elle épouse un homme qui possède une telle tenure, la femme entre dans l’organisation féodale et, suivant les cas, elle participera aux obligations féodales de son mari, ou, fille ou veuve, les exercera seule et pour son propre compte.
À la fin du 18e siècle et à la veille même de la Révolution, comme permettent de le constater les procès-verbaux d’élection qui accompagnent les cahiers des États Généraux et les publications in extenso des cahiers d’une province donnée, où l’on s’est préoccupé de rechercher de quel seigneur relevait chaque village, les femmes seigneurs étaient nombreuses dans toutes les provinces de France.
En Champagne, nous relevons des femmes seigneurs ou co-seigneurs dans maints villages, tels Nozays (Mme de Coiffi), Trois-Maisons (Mme de Bussy-Lamet), Villemereuil (Mme Bonamy), Paisy (Madeleine Fabry), Binarville (Mme d’Elbœuf).
Dans les provinces du Nord et de l’Est (Flandre, Lorraine, Hainaut), les femmes seigneurs semblent peu nombreuses. Cependant, nous trouvons en 1754, dans le Beauvaisis, deux femmes seigneurs de fiefs importants : la duchesse de Bourbon possède, au début du 18e siècle, de son chef, de très vastes domaines dans lesquels sont inclus Arches et Charleville. Nous trouvons également, au début du 18e siècle, une femme exerçant des droits seigneuriaux à Liévin.
Dans les provinces du Centre, les domaines qui sont entre les mains féminines sont plus nombreux que dans les provinces du Nord.
Dans le Blésois, nous trouvons, au cours du 18e siècle, la mention d’une dizaine de femmes seigneurs. Dans l’Orléanais, fiefs et seigneuries féminines abondent. Le dénombrement des domaines des ducs d’Orléans montre, qu’au milieu du 18e siècle, ils comptent, dans leur apanage, presque autant de femmes que d’hommes parmi leurs vassaux.
Dans le Berry, il est vrai, les femmes seigneurs sont l’exception, mais il n’en est pas de même dans le Maine, où les fiefs tenus par des femmes sont assez communs ; dans le Nivernais, où nous voyons, dans la cour du bailliage de Nevers, une quantité de femmes poursuivre le recouvrement de leurs droits seigneuriaux ; en Touraine. où des laïques, comme Marie de Confolens et Marie-Anne de Dreux, Marie de la Mothe, Marie de Cossé, Anne de Perdriec, et des religieuses comme Claire d’Hiers, abbesse de Bonlieu et seigneur de la Bourelière et Margerie, tiennent d’importants domaines.
Dans le Poitou et l’Angoumois, quelques femmes, moins nombreuses d’ailleurs, tiennent des terres : des veuves qui exercent les droits seigneuriaux au nom de leur fils, des femmes, au nom de leur mari qui réside temporairement dans la capitale. Quelques femmes sont également pourvues, en Auvergne, de
droits seigneuriaux, telle la marquise de Tourzel, pourvue de domaines très vastes.
Il en est de même dans la Marche et le Limousin : peu de femmes seigneurs, mais qui tiennent de grands domaines répartis dans plusieurs villages : Mme de Rode, comtesse de Bridiers, a de nombreux vassaux ; Anne-Françoise de Foucaud est marquise de Saint-Germain, les Places, les Troyants, dame de Guindre de Pondrezat.
Je ne vais pas citer tout le recueil que l’auteur dresse concernant les femmes seigneurs, mais dans toute la France, la femme joue un rôle très important et de la même façon qu’un homme.
[…] Enfin, la Bretagne, vieux pays traditionaliste où les coutumes de l’ère féodale persistent et où l’organisation seigneuriale de la propriété s’est maintenue plus qu’ailleurs, nous montre toute une hiérarchie de seigneurs grands et petits, dans laquelle les femmes prennent exactement leur place, comme au moyen-âge. Sauf révision possible, lorsque l’on connaîtra, dans un plus grand détail, la répartition de la propriété dans chaque province, il semble donc que ce soit dans le Languedoc et en Bretagne, mais surtout dans cette dernière province, — où elle est presque aussi fréquente que la propriété masculine, — que la propriété féminine soit répandue.
[…] Comme au moyen-âge, elle a donc une personnalité morale et juridique lui permettant de faire un acte entraînant des conséquences civiles, voire encore de caractère politique. L’autorisation du mari n’est pas nécessaire à l’accomplissement de cet acte, bien que nous la trouvions quelquefois mentionnée.
Si la femme peut prêter l’hommage comme vassale, elle peut, comme suzeraine, le recevoir. Les exemples de femmes qui, suzeraines d’autres femmes ou d’hommes, reçoivent directement cet hommage ou le font recueillir par procureurs, sont encore fréquents au 18e siècle et naturellement, surtout, dans les provinces où nous trouvons la propriété féodale féminine le plus largement représentée.
Il arrive même parfois qu’une femme qui, ne possédant aucun fief, ne pourrait directement recueillir aucun hommage, soit chargée par une autre femme de les enregistrer à sa place. Bien que les anciennes coutumes l’interdisent à la femme, elle est procuratrice.
Les droits que les femmes tiennent de leurs propriétés féodales ne se réduisent pas à ces cérémonies quasi rituelles, et dont l’esprit est absent, de la déclaration de l’aveu, de la prestation ou de la réception de l’hommage ; nous les voyons posséder et exercer des droits plus positifs et qui sont, non seulement de caractère civil, mais de caractère économique et politique. Possédant des terres, les femmes possèdent tous les droits qui, à la veille de la Révolution, restent encore attachés à la propriété féodale :
– droits de chasse et de pêche
– droits de percevoir les dîmes inféodées
– droits de péage
– droits de foire et marché
– droit de champart
[…] La marquise de Mirabeau, à Nigreaux, la plupart des femmes seigneurs de Bretagne investissent, en effet, de leurs fonctions, les juges ou procureurs qui les suppléeront dans l’exercice de leurs droits. C’est là une des survivances les plus curieuses de l’ancienne souveraineté attachée au fief. L’office de juge n’est d’ailleurs pas le seul auquel la femme propriétaire de fief puisse nommer. Elle nomme aussi les sergents chargés du droit de police sur les terres, les notaires, et même dans telle ville comme Hennebont, le geôlier des prisons royales.
[…] Quelques femmes, qui possèdent dans leurs seigneuries de petits bourgs, peuvent également nommer les conseils et exercent un droit de contrôle sur les affaires municipales, par exemple l’approvisionnement du bourg ou peuvent changer la composition du Conseil municipal.
[…] Pendant vingt-huit années, Marguerite Pégot a exercé « la plénitude de la justice avec pouvoir de créer un juge et un bailli, un greffier et un procureur ; elle a eu la dîme du four, le droit de taverne et de boucherie, le droit d’exiger une redevance générale de la communauté et une particulière de chaque individu, le droit de lever du fourrage de deux mesures de blé, le droit de choisir deux consuls sur quatre et de leur faire prêter serment ».
[…] Les abbesses des plus puissantes abbayes détiennent, nous l’avons vu, les mêmes droits politiques. Elles aussi, se comportent en véritables détentrices de fiefs, rendant par leur procureur haute et basse justice, nommant les magistrats municipaux.
D’une façon générale, jusqu’à la Révolution française, « dans les assemblées urbaines ou les communes rurales, les femmes, lorsqu’elles sont chefs de famille, possèdent le droit de vote ». comme actuellement dans le cas des votations en Suisse, les femmes veuves (et ayant des enfants) devenaient chef de famille et exerçaient les activités professionnelles et les droits politiques de leur mari défunt.
Les droits de la femme du peuple
[…] La participation des femmes aux assemblées d’habitants, qui se tiennent dans les villes et villages pour régler les affaires de la communauté, fut au 12e siècle et 13e siècle, un fait assez général. Toute femme, chef de famille et propriétaire, était susceptible d’y assister. Ces droits, ou plutôt ces coutumes, qui ne furent que rarement codifiées, subsistent encore à la fin de l’ancien régime.
[…] A la veille de la Révolution, en effet, les droits des membres de communautés d’habitants, femmes comprises, subsistent sans changement. Dans toutes les communautés de villages, les habitants peuvent toujours s’assembler quand bon leur semble, même sans l’autorisation du seigneur et la coutume ne fait aucune distinction de sexe.
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« S’il s’agit d’aliéner une partie de leurs bien communaux, bois pâturages, ou même de traiter avec le seigneur, s’assujettir à un droit de banalité, four, moulin, corvée, ou autre servitude, il faut que tous les habitants soient assemblés sans exception » (La poix de Fréminville – Traité général du Gouvernement des biens et affaires des communautés d’habitants.)
D’un texte aussi formel on peut conclure que, au 18e siècle, les femmes purent, quand elles le voulurent, assister à ces assemblées. En fait, on trouve encore des femmes, veuves et mères de famille, dans les assemblées de villages lorrains où « les noms d’hommes sont souvent suivis d’une liste non moins longue de noms de femmes » ; dans celles de Saintonge, où sont admises les femmes qui tiennent
boutique ; de même dans la vallée de Barèges, où la pratique du vote féminin est assez courante pour subsister jusque sous la Révolution, où ce droit-là leur sera dépouillé ; de même dans un très grand nombre de régions, où sont signalées fréquemment, au cours du 18e siècle, les assemblées d’habitants, qui, nettement distinctes des assemblées d’hommes mentionnées en d’autres circonstances, montrent bien qu’il s’agit de tous ceux qui ont qualité, sans distinction de sexe, pour donner leur voix dans les affaires de la paroisse.
Les élections aux Etats Généraux
Les femmes possèdent des droits de même nature et les exercent dans les mêmes conditions. Jusqu’aux États de 1614 compris, un assez grand nombre de catégories de femmes pouvaient prendre part aux élections des députés aux États Généraux :
– Les communautés religieuses de femmes ;
– Les femmes nobles possédant fiefs de leur propre chef ;
– Les femmes chefs de famille ;
– Les corporations féminines (association de travailleurs ne dépendant pas du Roi).
[…] A titre de propriétaire du sol, la femme noble jouit donc d’un droit de représentation et l’exerce, par son procureur sans doute, mais en tout cas, effectivement. Et elle prend part ainsi au grand acte qui, en 1789, transforma la France.
Mais il faut bien apercevoir le caractère de ces droits politiques, Ils ne sont pas attachés à la personne, mais à la terre, ils ne sont pas une conquête de l’esprit nouveau, amenée par une évolution des idées favorables au droit de suffrage féminin, mais une survivance de privilèges anciens qui faisaient partie d’un vaste ensemble, le système féodal, et qui tendaient peu à peu à s’effacer à mesure que le système féodal s’écroulait.
On comprend ainsi que la Révolution, loin de les confirmer, les ait fait disparaître avec les derniers vestiges de la féodalité.
Les droits des femmes après la révolution Française
En 1804 : le code civil institutionnalise l’infériorité de la femme qui « doit obéissance à son mari ».
29 avril 1945 : Les femmes votent en France pour la première fois dans la république lors des élections municipales.
Novembre 1947 : Germaine Poinso-Chapuis est nommée à la tête du ministère de la santé publique et de la population. Elle est la première femme à obtenir le titre de ministre en République, alors que sous l’ancien régime, elles étaient dirigeantes sans problèmes.
Portés par le vent de liberté qui a soufflé en 1789, plusieurs clubs de femmes se sont créés. Dans ces clubs, les citoyennes réfléchissent, elles échangent leurs points de vue sur l’état de la France, et vont même jusqu’à proposer des lois et elles font de la politique, pas pour très longtemps. Le 30 octobre 1793, la Convention montagnarde décide de leur interdire de se réunir, et qui 4 jours plus tard feront guillotiner Olympe de Gouges, l’une des pionnières de ces clubs.
Celles-ci n’auront bientôt même plus le droit d’assister aux réunions politiques et surtout, terminé le droit de vote jusqu’en 1945. La Révolution n’a absolument pas ouvert aux femmes le chemin de la citoyenneté et de la liberté, bien au contraire…
La femme en 1803 sous Napoléon Bonaparte (Bras armé de la république)
La femme mariée est placée sous l’entière dépendance de son époux. Elle doit obéissance à son mari (article 213), c’est le mari qui fixe le lieu du domicile conjugal, même à l’étranger. La mère n’a pas d’autorité parentale sur ses enfants et c’est le père qui est seul responsable de l’éducation des enfants. L’époux gère les biens de sa femme et dispose à sa guise des biens communs acquis pendant le mariage. Pour comparaître en justice, vendre, donner ou hypothéquer ses biens personnels, l’épouse doit demander à chaque fois l’autorisation à son mari (qui peut bien évidemment s’y opposer).
En cas d’adultère l’époux peut faire enfermer son épouse dans une maison de correction pour une durée de 3 mois à deux ans. Si l’époux tue l’amant de sa femme dans le domicile conjugal, il est excusable. Par contre l’homme n’est reconnu adultère que s’il introduit sa maîtresse sous le toit conjugal et il n’est passible que d’une amende de 100 à 2 000 francs (cela va donner un grand essor aux garçonnières où les hommes mariés rencontraient leurs maîtresses). La femme qui tue son mari adultère ou la maitresse de celui-ci n’a pas d’excuse.
L’instruction des femmes ? Hors de question, humm, enfin, si, donnons-leur ce droit finalement, mais un enseignement laïc afin qu’elles soient de bonnes républicaines anti-église et qu’elles oublient ce que l’ancien régime et la religion leur a offert en droit.
Il faut attendre la IIIe République pour voir un accès progressif des femmes à l’instruction, dans un contexte d’implantation fragile du nouveau régime, ses partisans pensent l’école comme un outil de diffusion d’une culture commune. C’est pourquoi ils se préoccupent de l’instruction des filles : il s’agit d’en faire des républicaines qui transmettront à leurs enfants les valeurs de la République. Par ailleurs, les républicains sont anticléricaux et luttent contre l’influence de l’Église. Le député Camille Sée souhaite ainsi soustraire les femmes à un enseignement majoritairement sous la responsabilité de l’Église : « la France n’est pas un couvent, la femme n’est pas dans ce monde pour être religieuse ».
C’est finalement les lois Ferry de 1881-1882 qui instituent un enseignement gratuit, laïc et obligatoire de 6 à 13 ans pour les filles comme pour les garçons.
Sous le règne de Louis-Philippe Jacobin jusqu’au bout des ongles et révolutionnaire
Abensour Léon dans son Livre » La féminisme sous le règne de Louis-Philippe (Jacobin républicain) et en 1848″ – 1913
Eugénie Niboyet demande que les femmes puissent témoigner civilement aussi bien qu’elles peuvent témoigner devant les tribunaux. Leur accorder l’un des droits et leur refuser l’autre constitue, dit Mme Niboyet, une véritable contradiction. Cette contradiction n’était d’ailleurs qu’apparente, puis-qu’en 1830, comme aujourd’hui, la loi permettait aux mineurs de témoigner en justice sans leur donner le droit d’être témoins pour un mariage ou un décès. La femme était donc purement et simplement assimilée au mineur.
[…] Il ne s’agira pas pour cela de faire des femmes des magistrats de profession (aucun féministe, chose curieuse, n’a songé à le demander), mais seulement de munir les femmes d’un des droits civils que possèdent les hommes : celui d’être jurée. Voilà un droit, dit Mme de Mauchamp, que l’on serait mal fondé à refuser aux femmes sous prétexte de leur ignorance, car « vous le savez, messieurs, dit-elle, en s’adressant aux députés, l’ignorance la plus complète, le manque d’intelligence poussé jusqu’aux frontières de l’idiotie… ne sont pas pour les hommes un motif d’exclusion… »
Les femmes pouvaient bien, en effet, comme en fait cela arriva souvent, être propriétaires d’un journal ; mais la loi leur inter disait d’en être en même temps gérantes responsables : elle exigeait, en effet, que les gérants responsables remplissent les qualités exigées des témoins par l’article 980 du Code civil ; or, l’une de ces qualités consistait en ceci : appartenir au sexe fort.
La Gazette des Femmes examine la question d’une manière plus complète et plus approfondie. Avant tout, dit-elle, les femmes doivent être citoyennes françaises, comme les hommes sont citoyens français.
En conséquence, elle adresse (mars 1837) une pétition à Louis-Philippe pour que ce dernier reconnaisse « qu’il est roi des Françaises comme il est roi des Français ». Il s’agit ici de toutes les femmes, comme il s’agissait de tous les hommes dans l’article de la Charte à modifier.
Les voix de l’Église au regard de la femme
Innocent IX au 16e siècle
Il reconnaît, à Rome, le droit de vote à tous les majeurs de 14 ans, hommes et femmes.
Père Henri-Dominique Lacordaire, Conférence de Notre-Dame de Paris
« Ce jeune homme usé dans le vice, qui ne croit plus en rien, pas même au plaisir, qui ne respect plus rien, pas même soi, il vient, il rencontre le regard de la femme chrétienne, il voit vivante la dignité qu’il a profané ; il sent la misère et son abjection devant ce miroir de pureté. Un mouvement de paupière ou de lèvres suffit pour le châtier et l’anéantir, lui qui s’estimait sûr de ne pas trembler devant Dieu ! Il reconnaît une puissance devant laquelle il doit déguiser au moins sa honte ; et s’il devient incapable d’être touché de ce reproche tacite, s’il méprise la femme, après avoir méprisé tout le reste, c’est le dernier trait de sa condamnation ; il n’appartient plus au monde civilisé, il est barbare. »
Saint Jean Chrysostome
« Le mari et la femme devraient être comme la main et l’œil. Lorsque la main a mal, l’œil devrait pleurer, et lorsque l’œil pleure, la main devrait essuyer les larmes. »
André Gabbar, L’homme nouveau (HS n°4)
« Le Moyen-Âge représenta une sorte d’apogée des femmes. Le culte marial, soutenu par saint Bernard, diffusa dans toute l’Europe l’image idéalisée de la femme. Dans les villages, elles participaient aux votes concernant la vie de la communauté. Les abbesses avaient rang de seigneur féodal. L’Église défendit l’union indissoluble contre les coutumes germaniques du rapt et du mariage forcé. »
François-René de Chateaubriand, Génie du christianisme (Livre 1, Chapitre X)
« Sans la femme, l’homme serait rude, grossier, solitaire, et ignorerait la grâce qui n’est que le sourire de l’amour. La femme suspend autour de lui les fleurs de la vie, comme ces lianes des forêts qui décorent le tronc des chênes de leurs guirlandes parfumées. »
Fanny Mongellaz, De l’influence des femmes : sur les mœurs et les destinées des nations, sur leurs familles et la société, et de l’influence des mœurs sur le bonheur de la vie
« Et dans des siècles de lumière n’est-on pas venu porter atteinte à cette sainte et indissoluble union du mariage établie par le christianisme ? Comment est-il possible que le divorce ait trouvé des apologistes ! Mieux vaut mille fois la polygamie ; si elle ôte à la femme son bonheur, au moins il lui reste des vertus ; au moins elle est épouse ; au moins les enfants ne sont pas orphelins pendant la vie de leurs parents. Mais une femme qui peut, selon ses caprices, changer d’époux, qui peut avec sang-froid se séparer de ses fils, priver ses filles d’un père, et paraitre avec hardiesse dans le monde, sans croire outrager la morale et porter atteinte aux mœurs, cette femme là ne nous semble plus une femme chrétienne… Le Véritable esprit du christianisme a mieux compris quelle devait être la destinée de la femme ; il a mieux songé à ses vrais intérêts, en établissant ses droits et son bonheur sur des bases solides et inébranlables. Aussi tous les pas qui l’en éloignent la dirigent-ils sur cette barque légère et mouvante du caprice et des passions des hommes. Ah ! Si nous voulons vivre heureuses et honorées, ne nous écartons jamais de ces lois que notre divin législateur, dans sa bonté, semble avoir particulièrement établies pour nous protéger, pour nous rendre la vertu plus aimable et plus facile, pour nous rendre une liberté que les lois des hommes tendent sans cesse à nous enlever, ou à restreindre dans des limites qui sont loin d’être toujours tracées par la justice et la raison ! »
Régine Pernoud, La Femme au temps des cathédrales
« On est frappé du dynamisme, de la capacité d’invention de ces femmes que l’Évangile a libérées. Un exemple est frappant : celui de Fabiola. Le nom évoque pour nous un roman fameux qui avait pour cadre précisément l’Église des catacombes, mais la Fabiola de l’histoire, comme il arrive souvent dépasse sensiblement celle de la légende : elle fait partie de ces dames de l’aristocratie romaine qui sont devenues les disciples de saint Jérôme ; frappée de voir le nombre de pèlerins qui viennent à Rome et là se trouvent sans ressources, elle fonde une « Maison des malades », nosokomion, à leur intention. Autrement dit, Fabiola fonde le premier hôpital. »
Révérend Père Curci, La vérité historique (Journal)
« Cette merveilleuse dignité, conférée à la femme dans le christianisme, apparaît d’autant plus précieuse, que celle-ci était plus avilie, plus dépréciée dans le monde païen. Sous la tyrannie absolue de la force, on devait nécessairement opprimer impitoyablement cette moitié du genre humain qu’on appelle faible par antonomase. Hélas ! Qu’était la femme chez les païens ? Dois-je le dire ? C’était un instrument passif, du service le plus vil ; une bêle de race ; abjecte matière d’une volupté plus abjecte ! Qu’est-elle devenue par le christianisme ? Elle est redevenue la femme : domna, domina : c’est-à-dire, maîtresse, patronne, dominatrice. Je ne sais si ces noms lui ont été donnés dans aucune des langues anciennes ; mais cela me semble difficile et surtout improbable ; car on ne donne pas un nom à une chose dont on n’a pas d’idée. »
Maryvonne Gasse
« En offrant la maternité à la femme, Dieu ne pouvait rien offrir de plus précieux, l’associant au don de la vie dont il est auteur. »
Jean Sévillia, Historiquement correct (Page 22)
« Chez les paysans, les artisans ou les commerçants, il n’est pas rare que la femme dirige l’exploitation, l’atelier ou la boutique. À la fin du XIIIe siècle, à Paris, on trouve des femmes médecins, maîtresses d’école, apothicaires, teinturières ou religieuses. »
Régine Pernoud, La femme au temps des cathédrales (Page 20)
« C’est un évènement décisif qui se produit dans le destin des femmes avec la prédication de l’Évangile. Les paroles du Christ, prêchées par les apôtres à Rome et dans les différentes parties de l’Église, ne comportaient pour la femme aucune mesure de « protection », mais énonçaient de la façon la plus simple et la plus bouleversante l’égalité foncière entre l’homme et la femme : « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère à l’égard de la première ; et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère » (Marc X, 11-12 ; Matthieu XIX, 9). À cette équation très catégorique qui avait provoqué dans l’entourage de Jésus une stupeur indignée s’ajoutaient de multiples traits rapportés par les Évangiles : c’était à une femme que le Christ avait d’abord fait la révélation, importante entre toutes, de la vie nouvelle : adorer Dieu en esprit et en vérité ; il avait refusé de condamner la femme adultère, lui disant simplement : « Va et ne pèche plus », et c’était à des femmes qu’il était d’abord apparu après sa résurrection. »
Robert Fossier, La femme dans les civilisations des Xème et XIIIème siècles (Colloque)
« Dans l’histoire de l’Occident, au cours de ces deux ou trois siècles, les deux principales conquêtes de l’homme ont été l’établissement de la cellule conjugale, du couple, comme cadre normal d’existence familiale, et nous vivons encore sur cette conquête ; et, d’autre part, la mise en place de la maison, organe premier et fondamental de la vie collective, de la vie seigneuriale. Dans ces deux cas, c’est la femme qui apparaît au centre de ces cellules, noyau sans lequel ces cadres n’existeraient pas, cheville ouvrière de tout cette construction. »
Monseigneur Gaume, Traité du Saint-Esprit
« En se redisant les unes aux autres : C’est la femme qui est la cause de tous nos malheurs, les générations antiques avaient accumulé sur la tête de la femme une masse de haine et de mépris, qui avait fait de l’ancienne compagne de l’homme le plus abject et le plus misérable des êtres. En se répétant jusqu’au seuil de l’éternité : C’est à la femme que nous devons tous nos biens, les générations nouvelles environneront la femme d’une vénération et d’une reconnaissance, qui en feront l’être le plus respecté et le plus saintement aimé de tous ceux que Dieu a tirés du néant. »
Pour pousser plus loin sur les droits des femmes
La vidéo de SACR TV sur ce sujet m’a poussé à faire cet article plus tôt que prévu, je vous invite d’ailleurs à la visionner.
Source : Voix de l’Église via Bréviaire de combat ; Léon Abensour ;
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