Introduction
Cette citation bien connue du Pape Jean Paul II est tout à fait pratique pour introduire le sujet du jour :
Alors permettez-moi, pour conclure, de vous interroger : France, Fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? Permettez-moi de vous demander : France, Fille de l’Église et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle ?
En effet, la date anniversaire de mon baptême arrivant, il est l’occasion rêvée d’aborder ce sujet. Nous utiliserons à cette fin de nombreux extraits du catéchisme abrégé, le compendium de Benoit XVI.
Ce compendium contient, au commencement de chaque paragraphe, les numéros des paragraphes correspondant aux mêmes sujets, traités dans le catéchisme de L’Église Catholique, qui approfondit bien plus les points évoqués. Petit article simples constitués donc d’énormément de renvois au catéchisme. Bonne lecture !
I. Qu’est-ce qu’un sacrement ?
Nous savons que le baptême est l’un des 7 sacrements. Mais savons-nous ce que sont les sacrements ? Qu’est-ce qu’un sacrement ? A quoi servent-ils ? Toutes ces réponses se trouvent dans le catéchisme ! Lisons donc un peu, afin de comprendre qu’ils sont nécessaires à la vie chrétienne, et ce qu’ils nous apportent dans la vie de tous les jours.
- 224. Pourquoi les sacrements? Quels sont-ils?
Les sacrements sont des signes sensibles et efficaces de la grâce, institués par le Christ et confiés à l’Église, par lesquels nous est donnée la vie divine. Ils sont au nombre de sept : le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, la Pénitence, l’Onction des malades, l’Ordre et le Mariage. - 225. Quel est le rapport des sacrements avec le Christ ?
Les mystères de la vie du Christ constituent le fondement de ce que maintenant, par les ministres de l’Église, le Christ dispense dans les sacrements. « Ce qui était visible dans notre Sauveur est passé dans les sacrements » (saint Léon le Grand). - 226. Quel est le lien des sacrements avec l’Église ?
Le Christ a confié les sacrements à son Église. Ils sont « de l’Église » en un double sens : ils sont «par l’Église », parce qu’ils sont action de l’Église, qui est le sacrement de l’action du Christ; ils sont « pour l’Église », en ce sens qu’ils édifient l’Église. - 227. Qu’est-ce que le caractère sacramentel ?
C’est un sceau spirituel conféré par les sacrements du Baptême, de la Confirmation et de l’Ordre. Il est promesse et garantie de la protection divine. En vertu de ce sceau, le chrétien est configuré au Christ; il participe de diverses manières à son sacerdoce. Il fait partie de l’Église selon des états et des fonctions différents. Il a ainsi pour vocation le culte divin et le service de l’Église. Puisque leur caractère est indélébile, les sacrements qui l’impriment ne sont reçus qu’une seule foi dans la vie. - 228. Quel est le rapport des sacrements avec la foi ?
Non seulement les sacrements supposent la foi, mais encore, par les paroles et les éléments rituels, ils la nourrissent, la fortifient et l’expriment. En célébrant les sacrements, l’Église confesse la foi apostolique. De là vient l’ancien adage « lex orandi, lex credendi », ce qui veut dire : l’Église croit comme elle prie. - 229. Pourquoi les sacrements sont-ils efficaces ?
Les sacrements sont efficaces ex opere operato (« par le fait même que l’action sacramentelle est accomplie »). C’est en effet le Christ qui agit en eux et qui communique la grâce qu’ils signifient, indépendamment de la sainteté personnelle du ministre ; toutefois les fruits du sacrement dépendent aussi des dispositions de ceux qui les reçoivent. - 230. Pourquoi les sacrements sont-il nécessaires au salut ?
Même s’ils ne sont pas tous donnés à chaque croyant, les sacrements sont nécessaires à ceux qui croient au Christ, parce qu’ils confèrent les grâces sacramentelles, le pardon des péchés, l’adoption comme fils de Dieu, la conformation au Christ Seigneur et l’appartenance à l’Église. L’Esprit Saint guérit et transforme ceux qui les reçoivent. - 231. Qu’est-ce que la grâce sacramentelle ?
La grâce sacramentelle est la grâce de l’Esprit Saint, donnée par le Christ et propre à chaque sacrement. Cette grâce aide le fidèle sur le chemin de la sainteté ; elle aide aussi l’Église à croître dans la charité et dans son témoignage. - 232. Quel est le rapport des sacrements avec la vie éternelle ?
Dans les sacrements, l’Église reçoit déjà une anticipation de la vie éternelle, tout en demeurant « dans l’attente de la bienheureuse espérance et de la manifestation de la gloire de notre Dieu et Seigneur Jésus Christ » (Tt 2,13 ).
En résumé, les sacrements ont été institués par notre Seigneur Jésus-Christ, confiés à l’Église afin d’être distribués aux fidèles pour les sauver. En recevant les sacrements, nous recevons visiblement par les rites des sacrements, les grâces invisibles que Dieu a attachées à ces mêmes sacrements. Chaque sacrement doit être reçu avec des dispositions adéquates par les fidèles, sans quoi les fidèles ne reçoivent pas les grâces et risqueraient même de pécher en agissant de la sorte.
II. Sacrement de l’initiation chrétienne
Nous déduisons du fait que le Seigneur ait institué les sacrements, qu’ils ont été institués pour de très bonnes raisons, d’excellentes raisons mêmes. A ce titre, les sacrements ne sont pas que de simples outils dont on pourrait se dispenser. Ils sont absolument nécessaires au salut.
Le catéchisme nous apprend ensuite que le baptême est un des sacrements de « l’initiation chrétienne ». En effet, le baptême est le point de départ d’une nouvelle vie, de la vie selon l’ordre de la grâce, ainsi que le Christ répondit à Nicodème, Jean 3:3-7, traduction Crampon :
3 Jésus lui répondit : » En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s’il ne naît de nouveau, ne peut voir le royaume de Dieu. «
4 Nicodème lui dit : » Comment un homme, quand il est déjà vieux, peut-il naître ? Peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère, et naître de nouveau ? «
5 Jésus répondit : » En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
6 Car ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit.
7 Ne t’étonne pas de ce que je t’ai dit : Il faut que vous naissiez de nouveau.
- 250. Comment se distinguent les sacrements ?
On distingue : les sacrements de l’initiation chrétienne (Baptême, Confirmation et Eucharistie), les sacrements de la guérison (Pénitence et Onction des malades), les sacrements au service de la communion et de la mission (Ordre et Mariage). Ils concernent les moments importants de la vie chrétienne. Tous sont ordonnés à l’Eucharistie « comme à leur fin spécifique » (saint Thomas d’Aquin). - 251. Comment se réalise l’initiation chrétienne ?
Elle se réalise par les sacrements qui posent les fondements de la vie chrétienne. Renés par le Baptême, les fidèles sont fortifiés par la Confirmation et se nourrissent de l’Eucharistie.
III. Le sacrement du baptême
Voyons maintenant ce qu’enseigne la catéchèse de l’Église Catholique au sujet du baptême en particulier.
- 252. Quels sont les noms du premier sacrement de l’initiation ?
Il prend d’abord le nom de Baptême en raison du rite central de la célébration. Baptiser veut dire « plonger » dans l’eau. Celui qui est baptisé est plongé dans la mort du Christ et il ressuscite avec lui comme « créature nouvelle » (2 Co 5,17). On l’appelle encore «bain de la régénération et de la rénovation dans l’Esprit Saint » (Tt 3,5 ) et « illumination », parce que le baptisé devient « fils de la lumière » ( Ep 5,8 ). - 253. Comment le baptême est-il préfiguré dans l’Ancienne Alliance ?
Dans l’Ancienne Alliance, on trouve diverses préfigurations du Baptême : l’eau, source de vie et de mort, l’arche de Noé, qui sauve par l’eau, le passage de la Mer Rouge, qui a délivré Israël de la servitude en Égypte, la traversée du Jourdain, qui fait entrer Israël dans la terre promise, image de la vie éternelle. - 254. Qui porte ces préfigurations à leur accomplissement ?
C’est Jésus Christ qui, au début de sa vie publique, se fait baptiser dans le Jourdain par Jean-Baptiste. Sur la croix, de son côté transpercé, jaillissent le sang et l’eau, signes du Baptême et de l’Eucharistie. Après sa Résurrection, il a confié aux Apôtres la mission suivante : « Allez, enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28,19 ). - 255. Depuis quand et à qui l’Église administre-t-elle le Baptême ?
Depuis le jour de la Pentecôte, l’Église administre le Baptême à ceux qui croient en Jésus Christ. - 256. Quel est le rite essentiel du Baptême ?
Le rite essentiel de ce sacrement consiste à plonger dans l’eau le candidat ou à verser de l’eau sur sa tête, en prononçant l’invocation : au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. - 257. Qui peut recevoir le Baptême ?
Toute personne non encore baptisée peut recevoir ce sacrement. - 258. Pourquoi l’Église baptise-t-elle les petits enfants?
Parce que, étant nés avec le péché originel, les petits enfants ont besoin d’être délivrés du pouvoir du Malin et d’être introduits dans le royaume de la liberté des fils de Dieu. - 259. Que demande-t-on à un baptisé ?
À tout baptisé, on demande de faire la profession de foi, qui est exprimée personnellement dans le cas d’un adulte, ou par les parents et par l’Église dans le cas d’un petit enfant. Le parrain ou la marraine, et la communauté ecclésiale entière ont, eux aussi, une part de responsabilité dans la préparation au Baptême (catéchuménat), de même que dans le développement de la foi et de la grâce baptismale. - 260. Qui peut baptiser ?
Les ministres ordinaires du Baptême sont l’Évêque et les prêtres; dans l’Église latine, il y a également le diacre. En cas de nécessité, toute personne peut baptiser, pourvu qu’elle ait l’intention de faire ce que fait l’Église. Celui qui baptise verse de l’eau sur la tête du candidat et prononce la formule baptismale trinitaire : « Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ». - 261. Le Baptême est-il nécessaire pour être sauvé ?
Le Baptême est nécessaire pour ceux auxquels l’Évangile a été annoncé et qui ont la possibilité de demander ce sacrement. - 262. Peut-on être sauvé sans le Baptême ?
Parce que le Christ est mort pour le salut de tous les hommes, peuvent aussi être sauvés sans le Baptême ceux qui sont morts à cause de la foi (Baptême du sang), les catéchumènes et de même ceux qui, sous la motion de la grâce, sans avoir la connaissance du Christ ni de l’Église, recherchent sincèrement Dieu et s’efforcent d’accomplir sa volonté (Baptême de désir). Quant aux petits enfants morts sans Baptême, l’Église dans sa liturgie les confie à la miséricorde de Dieu. - 263. Quels sont les effets du Baptême ?
Le Baptême remet le péché originel, tous les péchés personnels et les peines dues au péché. Il fait participer à la vie divine trinitaire par la grâce sanctifiante, par la grâce de la justification qui incorpore au Christ et à son Église. Il donne part au sacerdoce du Christ et il constitue le fondement de la communion avec tous les chrétiens. Il dispense les vertus théologales et les dons de l’Esprit Saint. Le baptisé appartient pour toujours au Christ : il est marqué du sceau indélébile du Christ (caractère). - 264. Quel sens revêt le nom chrétien donné au Baptême ?
Tout nom est important puisque que Dieu connaît chacun par son nom, c’est-à-dire par son caractère unique. Au Baptême, le chrétien reçoit dans l’Église un nom particulier, de préférence celui d’un saint, qui offre au baptisé un modèle de sainteté et qui l’assure de son intercession auprès de Dieu.
Résumons.
Le baptême est un sacrement absolument nécessaire au salut, que ce soit le baptême d’eau, de désir ou de sang.
Avant même de fournir les grâces sacramentelles, le baptême imprime dans l’âme du baptisé le caractère d’enfant de Dieu qu’il gardera par delà la mort ; ce caractère implique de grandes responsabilités, il s’agit d’être fidèle à la promesse de croire Dieu et donc de respecter ses commandements, sous peine de subir de plus lourdes peines qu’un non baptisé dans l’eau delà (Luc 12:47-48).
Pour les personnes qui reçoivent ce sacrements avec les bonnes dispositions, c’est-à-dire de d’adhérer à la foi de l’Église, de regretter ses péchés (pour les adultes), et de rejeter les œuvres du démon, reçoivent les grâces sacramentelles théologales de foi, d’espérance et de charité. C’est-à-dire que tant qu’un tel baptisé ne commet pas de péché mortel, il ira au paradis après sa mort.
IV. Conclusion
Concluons avec quelques mots du catéchisme de St Pie X et de ses appendices. Nous y apprenons que baptême contraint le fidèle à garder son engagement baptismal tant qu’il vit :
- A quoi s’oblige celui qui reçoit le Baptême ?
Celui qui reçoit le Baptême s’oblige à professer toujours la foi et à pratiquer la loi de Jésus-Christ et de son Église. - A quoi renonce-t-on en recevant le saint Baptême ?
En recevant le saint Baptême, on renonce pour toujours au démon, à ses œuvres et à ses pompes. - Qu’entend-on par les œuvres ou par les pompes du démon ?
Par les œuvres et les pompes du démon, on entend les péchés et les maximes du monde contraires aux maximes du saint Évangile.
Qu’il est bon de de profiter de cette occasion qu’est l’anniversaire de son baptême afin de se rafraîchir à l’eau vive du Seigneur qu’il nous propose par ses sacrements.
Perso, je me suis confessé hier. Et si Dieu le veut je communierais demain.
Concluons avec ce magnifique paragraphe tiré des annexes d’un manuel de catéchisme dont les références sont au-dessous.
122. Que faut-il faire aux anniversaires de notre baptême et de notre Confirmation qui sont les jours où nous avons été dédiés à Dieu ?
Aux anniversaires des jours où nous avons été baptisés et confirmés, il convient :
1° de renouveler les promesses du Baptême, réitérées à la Confirmation, c’est-à-dire de croire en Dieu et en Jésus-Christ et de pratiquer Sa loi sans respect humain ;
2° de renoncer de nouveau aux péchés, aux vanités et aux maximes corrompues du monde ;
3° d’adorer avec ferveur l’Esprit-Saint qui habite en nous par Sa grâce.
Catéchisme de St Pie X – éditions DFT – https://boutique.barroux.org/adultes/713-catechisme-de-st-pie-x-9782904770975.html
A.B.G.M.C.C