Cet été, le Saint-Siège a approuvé quatre nouvelles dévotions
Depuis la publication, le 17 mai 2024, des "Normes de procédure pour le discernement des phénomènes présumés surnaturels", le Saint-Siège s'est prononcée régulièrement, que ce soit d'office ou à la demande de l'évêque local, sur l'opportunité de maintenir un culte lié à une dévotion locale.
Si Lourdes et Fatima sont les principaux centres de dévotion mariale, il ne s'agit pas des seuls lieux où la Vierge Marie s'est manifestée. À travers le monde, d'autres sanctuaires contribuent à diffuser le message de la Mère de Jésus.
Depuis la publication des nouvelles normes, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi s'est exprimé publiquement sur ces cas. L'objectif de ces jugements, qui peuvent être sollicités par un évêque local ou proposés d'office par le dicastère, n'est pas de reconnaître la nature surnaturelle d'un phénomène, mais plutôt d'autoriser le culte qui y est associé, tout en apportant les corrections théologiques nécessaires.
Récemment, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a donné son approbation au culte marial du sanctuaire de Chandavila en Espagne. En juillet, trois sanctuaires italiens ont également reçu le feu vert du Saint-Siège.
Découvrez ces quatre approbations grâce à l'article d'Aleteia Espagne.
1. Notre-Dame des Douleurs à Chandavila (Espagne)
La dévotion à Notre-Dame des Douleurs de Chandavila est liée à l'apparition de la Vierge Marie à La Codosera, un village espagnol proche de la frontière portugaise, à deux jeunes filles à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Durant l'été 1945, Marcelina Barroso Expósito, âgée de 10 ans, et Afra Brígido Blanco, âgée de 17 ans, ont eu des visions de la Vierge.
Dans une lettre datée du 22 août 2024, intitulée "Une lumière en Espagne" et adressée à l'archevêque de Mérida-Badajoz, le préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Víctor Manuel Fernández, a "volontairement donné son accord" à la poursuite de cette "expérience spirituelle".
Il a expliqué que Marcelina "avait vu une forme sombre dans le ciel, qui devenait de plus en plus claire, comme s'il s'agissait de la Vierge des Douleurs, avec un manteau noir rempli d'étoiles, au-dessus d'un châtaignier". On raconte que la Vierge a demandé à Marcelina de marcher à genoux sur un parterre de coquilles sèches de châtaignes, d'épines et de pierres tranchantes, tout en lui offrant un manteau de roseaux et d'herbe pour protéger ses genoux.
"N'est-ce pas là une belle expression de la tendresse de Marie ?" s'interroge le cardinal, avant de rappeler qu'après ces supposées visions, les deux femmes "se sont consacrées à des œuvres de charité, s'occupant en particulier des malades, des personnes âgées et des orphelins, transmettant ainsi aux souffrants la douce consolation de l'amour de la Vierge qu'elles avaient elles-mêmes expérimenté".
Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi n'a donc "rien à objecter à cette belle dévotion" et voit en ce sanctuaire "un lieu de paix intérieure, de réconfort et de conversion".
2. Sanctuaire de Maccio (Italie)
Le sanctuaire de Maccio, situé dans la province de Côme en Lombardie, est inspiré par l'expérience spirituelle d'un paroissien, Gioacchino Genovese, professeur de musique et père de deux enfants, qui a déclaré entendre depuis l'an 2000 une "voix intérieure" qui lui enseigne le mystère de Dieu Trinité.
Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a donné son feu vert, bien que sous certaines conditions, à la dévotion liée au sanctuaire de Maccio. Dans une lettre datée du 15 juillet, le cardinal Víctor Manuel Fernández a autorisé l'évêque du diocèse de Côme à accorder son "nihil obstat" à la dévotion locale, tout en exprimant quelques réserves sur certaines expressions "confuses" de Gioacchino Genovese.
3. La Rose Mystique de Fontanelle (Italie)
La religieuse italienne Pierina Gilli (1911-1991), originaire de Montichiari (Lombardie), a rapporté avoir été visitée à plusieurs reprises par la Vierge Marie, qui lui serait apparue comme la "Rose Mystique". La publication de son Journal a suscité une grande dévotion et encouragé la création d'un sanctuaire à Fontanelle.
Dans une lettre publiée le 8 juillet 2024, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a autorisé la promotion des apparitions mariales italiennes connues sous le nom de "Rose Mystique de Fontanelle" ou "Vierge de Montichiari". Bien qu'en 1984, le dicastère ait jugé ce phénomène surnaturel peu crédible, il reconnaît désormais les "aspects positifs" en termes de foi et de morale, tout en demandant cependant que certains messages soient "éclaircis".
4. Notre-Dame de la Roche (Italie)
Enfin, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a autorisé la dévotion liée au sanctuaire italien de la "Madonna dello Scoglio" - Notre-Dame de la Roche - à Santa Domenica di Placanica, en Calabre. La dévotion à Notre-Dame de la Roche a commencé à l'endroit où la Vierge Marie se serait manifestée en 1968, demandant à un paysan de 18 ans, Cosimo Fragomeni, de faire construire une chapelle en son honneur.
L'ancien évêque de Locri-Gerace a officiellement reconnu ce culte en 2008, et la chapelle, qui attire de nombreux pèlerins, a été promue "sanctuaire diocésain" en 2016.
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Dans une lettre datée du 5 juillet, le cardinal Fernández a confirmé le "nihil obstat" prononcé par l'évêque local. "Aucun élément critique ou à risque n'a été identifié [...] mais des signes de grâce et de conversion spirituelle", souligne le préfet. Un décret publié sur le site diocésain permet aux fidèles d'adhérer au culte de Notre-Dame de la Roche "avec prudence", précisant qu'ils "ne sont pas obligés d'y croire". Les phénomènes surnaturels ne font pas l'objet de dogmes dans l'Église.
Avertissements et désapprobations
Dans le cadre de cette série de clarifications sur les dévotions mariales, le 1er août, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a alerté l'évêque de Caguas (Porto Rico) sur une dérive liée à une dévotion locale. Selon le cardinal Fernández, la figure de piété populaire à Porto Rico, Elenita de Jesús, catéchiste missionnaire, est l'objet d'une "admiration excessive".
Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a également exprimé sa désapprobation à l'égard de certaines dévotions. Le 27 juin, il a jugé que les "apparitions de Trevignano Romano", près de Rome, étaient une fraude mystique. Et le 11 juillet, il a déclaré que les apparitions mariales connues sous le nom d'"apparitions d'Amsterdam" n'étaient pas d'origine surnaturelle.