Sainte Thérèse de Lisieux aurait eu 150 ans hier. Alors que les journaux du monde entier évoquent la vie et l’héritage du Pape émérite Benoît XVI, décédé le 31 décembre 2022, nous nous souvenons aujourd’hui de sainte Thérèse de Lisieux.
Les deux partagent désormais les mêmes derniers mots : « Seigneur, je vous aime.«
Née le 2 janvier 1873 dans la pittoresque ville française d’Alencon, des Saints Louis et Zélie Martin, Marie Françoise-Thérèse Martin est le neuvième et dernier membre de la famille. Zélie était loin de se douter que son rêve de donner au monde une grande sainte se réaliserait en ce jour, il y a 150 ans.
Les douleurs de la vie se sont attachées à Thérèse dès sa naissance. Pendant sa petite enfance, elle a souffert du détachement de sa mère, car elle n’a pas pu être allaitée par elle et a été envoyée à des kilomètres de là chez une nourrice. Les effets psychologiques de cette séparation précoce l’ont accompagnée toute sa vie.
À l’âge de 4 ans, Thérèse assiste à la mort de Zélie, atteinte d’un cancer, et est ensuite conseillée par ses sœurs aînées, qui la quitteront chacune pour le couvent du Carmel, poursuivant ainsi la tendance à la séparation. À cause de sa nature sensible, elle n’a pas eu d’amis pendant ses années d’école et est devenue orpheline à 21 ans lorsque son père bien-aimé a été emporté par l’artériosclérose cérébrale après avoir souffert spirituellement avec lui pendant deux attaques paralysantes.
Sous cette douleur, Dieu façonnait les racines de cette jeune Sainte. Ayant reçu le don d’une grande conscience de soi dès son plus jeune âge, elle a exploité le ciel et en a fait son seul désir pendant qu’elle marchait sur cette terre, traçant ainsi la voie de sa Petite Voie – faire de petites choses avec un amour extraordinaire. Convaincue qu’elle pouvait atteindre le paradis avec la miséricorde de Dieu, elle tenait absolument à emmener d’autres personnes avec elle, affirmant qu’elle passerait son paradis à aider les âmes sur terre.
Bien que sensible de nature, Thérèse était intelligente et presque incroyablement têtue ; elle excellait dans ses études, persévérait lorsqu’elle doutait de la présence de Dieu dans sa vie, luttait constamment contre le découragement, suppliait le Pape de lui accorder la permission d’entrer au couvent et se mordait la langue en silence lorsqu’elle avait affaire à des sœurs difficiles.
Elle avait également le sens de l’humour et une personnalité insolente. Lorsqu’elle est mourante et qu’on apporte à l’infirmerie le grabat sur lequel son corps mort doit être étendu, « Thérèse éclate de rire. Elle n’avait jamais été à l’aise dans son corps et l’avait toujours trouvé gênant : il était grand temps qu’elle en sorte« .
De son vivant, le jansénisme était une hérésie prédominante dans l’Église, ancrant dans la mentalité catholique que plus dur égale plus saint. Thérèse savait qu’elle ne pouvait pas répondre à ses exigences ; et plutôt que de succomber au découragement, elle a accepté sa faiblesse et s’est montrée vulnérable avec Notre Seigneur, lui demandant de l’aide et s’abandonnant complètement à sa grâce et à sa miséricorde.
Son « abandon n’était rien d’autre que l’obéissance poussée à l’extrême, puisqu’il consistait à se soumettre à tout dans les limites du possible et du raisonnable, afin d’obéir à Dieu« . Elle était loin de se douter que cet abandon total serait officiellement reconnu par la même Église 100 ans plus tard, lorsque le Pape Jean-Paul II l’a proclamée docteur de l’Église en 1997, démontrant une fois de plus que lorsque nous nous abandonnons entièrement à Dieu, il se sert de nous comme d’instruments pour accomplir de grandes choses conformément à son plan.
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Thérèse écrit dans son journal :
« Vous savez bien que le Seigneur ne regarde pas tant à la grandeur de nos actions, ni même à leur difficulté, mais à l’amour dans lequel nous les accomplissons » (Histoire d’une âme). Thérèse est racontable. Son chemin vers le paradis est accessible à tous, car nous sommes tous capables d’aimer. Il est évident que nous allons constamment échouer dans cette tentative ; cependant, devenez ami avec Thérèse. Exprimez votre désir d’être un saint et demandez son intercession dans ce processus.
Joyeux anniversaire, Sainte Thérèse !
Cet article a été publié originellement par le National Catholic Register (Lien de l’article). Il est republié et traduit avec la permission de l’auteur.