Un théologien italien a affirmé que le retrait du président américain Joe Biden de la course de 2024 marque effectivement la fin du « catholicisme conciliaire » en Amérique, au profit d’une version « populiste et essentiellement raciste » de la foi, largement opposée à l’agenda du pape François.
L' »analyse » de Marcello Neri, théologien et professeur invité à l’Institut Pontifical Théologique « Jean-Paul II » pour les Sciences du Mariage et de la Famille, a été publiée dimanche par Settimana News, une plateforme numérique parrainée par les Pères Dehoniens.
« La renonciation de Biden à la candidature démocrate pour les prochaines élections présidentielles clôt symboliquement la saison du catholicisme américain inspiré et mû par Vatican II », écrit Neri, ajoutant que bien que Biden soit catholique, il n’a jamais reçu « un véritable soutien des évêques américains ».
Au lieu de cela, Neri a affirmé que ce qu’il a appelé le « silence » des évêques américains après l’assaut du 6 janvier 2021 contre le Capitole américain signalait la fin de la « longue saison démocratique » déclenchée par Vatican II, au profit de devenir « un bastion de la vérité catholique en termes sélectifs et fonctionnels ».
« Biden représentait le dernier souffle d’un catholicisme social non individualiste et non partisan, imprégné de tons et de manières douces alors qu’il se déployait dans les événements du pays, capable de tenir et de soutenir la complexité du tissu social américain sans se rigidifier dans des positions identitaires qui finissent par laisser une partie de la population seule pour faire face à la vie humaine et sociale », écrit Neri.
Le choix républicain de J.D. Vance, un conservateur social converti à l’Église catholique en 2019, représente une transition vers un nouveau type de catholicisme américain qui « assume le fardeau et la responsabilité de se présenter comme la force motrice de la suspicion catholique envers le Vatican (en particulier envers le pape François) », selon Neri.
Né en 1942, Biden avait 23 ans lorsque le Concile Vatican II s’est terminé en décembre 1965 et se souvenait donc des changements qu’il a déclenchés dans la vie catholique. À 39 ans, Vance ne serait né que deux décennies plus tard, pour lui Vatican II est donc un chapitre de l’histoire de l’Église.
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« Ce catholicisme non conciliaire est intimement impérialiste », affirme Neri, « soutenant des poches de résistance au pontificat de François avec des millions de dollars, pour en faire ses vassaux dans un projet qui transforme l’universalisme catholique de l’Église en une méga-secte mondiale (dont le siège se trouve aux États-Unis). »
Cette nouvelle forme de catholicisme identitaire, affirme Neri, est « populiste et essentiellement raciste dans beaucoup de ses expressions ».
« C’est un catholicisme dans lequel il n’y a pas de place pour la joie de l’Évangile, mais seulement pour la rage et le ressentiment – habilement manipulés par cette partie de la société américaine qui voit en Trump le messie qui rendra l’Amérique grande à nouveau », écrit Neri.
Jusqu’à présent, le commentaire de Neri représente l’une des rares réponses substantielles au retrait de Biden de la part de voix catholiques dans ou autour du Vatican.
Cet article est une traduction de l’article original en anglais de CruxNow
Ca valait le coup de traduire ce torchon.