Un conflit de longue durée entre un groupe de religieuses carmélites du Texas et leur évêque a atteint son point culminant : les sœurs du Monastère de la Très Sainte Trinité, à Arlington, ont été renvoyées de la vie religieuse et ramenées à l’état laïc. Cette décision survient après une année de résistance intense contre l’autorité ecclésiastique, notamment celle de l’évêque de Fort Worth, Mgr Michael Olson, et du Vatican.
La crise de gouvernance au monastère
Le différend a pris racine lorsque Mgr Olson a ouvert une enquête sur la conduite des religieuses. Les autorités diocésaines avaient reçu des accusations selon lesquelles la Révérende Mère Teresa Agnes Gerlach, à la tête des Carmélites, aurait eu une relation illicite avec un prêtre. En réponse, les sœurs ont intenté une action en justice contre l’évêque en mai 2023, accusant ce dernier de violations de leur vie privée et de torts physiques et émotionnels. Cependant, Mgr Olson a persisté et a finalement prononcé l’exclusion de la Révérende Mère Teresa Gerlach de la vie religieuse.
En avril 2024, le Vatican a confié la gouvernance du monastère à l’Association du Christ Roi aux États-Unis, renforçant ainsi le contrôle hiérarchique sur les biens, la discipline et la formation des religieuses. Cette décision visait à assurer que les Carmélites continuent de vivre selon les principes de leur ordre et sous la juridiction de l’Église catholique.
Un acte de défiance marquant
Plutôt que de se soumettre aux directives de Rome, les religieuses ont poursuivi leur chemin de désobéissance en s’associant avec la Fraternité Saint-Pie X (FSSPX), un groupe traditionnellement catholique mais en désaccord canonique avec le Saint-Siège. Cette affiliation, qualifiée d’illégale, a aggravé leur situation. Selon Mère Marie de l’Incarnation, présidente de l’Association du Christ Roi, les religieuses ont dénié l’autorité de leur évêque ainsi que celle de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée, une décision qui les a mises en conflit ouvert avec l’Église.
Par ailleurs, elles ont transféré les biens du monastère à des laïcs, décision jugée contraire aux objectifs des donateurs et aux attentes de l’ordre. Cet acte a été perçu comme une rupture de leur engagement à servir le Christ au sein de l’Église dans le cadre de la vie carmélitaine.
Un appel à la conversion et aux prières
Dans une lettre adressée au diocèse de Fort Worth, Mère Marie a affirmé que le renvoi des religieuses était une conséquence de leurs propres actes. Elle a lancé un appel à la prière et aux sacrifices pour le repentir des sœurs, souhaitant qu’elles reviennent un jour dans l’obéissance à l’Église. Mgr Olson a lui aussi encouragé les fidèles à prier pour les religieuses, tout en leur demandant de ne pas assister aux messes au monastère ni d’apporter de soutien financier.
Ce développement a rappelé à tous la promesse fondamentale d’une carmélite : vivre selon la règle et les constitutions des Carmes Déchaux. Malgré les multiples occasions de réconciliation offertes par l’Église, les religieuses ont refusé de s’y conformer, choisissant la voie de l’autonomie, une décision qui a finalement abouti à leur renvoi.
Cette triste affaire met en lumière les dangers de l’indépendance au sein de la vie religieuse, et l’importance de la soumission à l’Église pour tous ceux qui choisissent la vie consacrée. Le cas des carmélites d’Arlington reste un rappel pour chaque fidèle de l’importance de la fidélité aux enseignements et à l’autorité de l’Église.