« Elle est si bien, il est si chouette. Ils ne rêvent que d’une chose : se marier, fonder une famille. Mais pourtant ils sont toujours célibataires… »
Ces réflexions, le P. Alexandre de Mandat Grancey, chapelain de la chapelle N.-D. du Saint-Sacrement (16e), les a régulièrement portées, dans sa tête, dans son cœur, dans sa prière.
« J’ai 37 ans, explique-t-il. Et je suis frappé de constater que dans ma génération, le célibat qui dure est un vrai problème. »
Rejoint par des couples fréquentant la chapelle et déplorant la même réalité, il a lancé, cette année, une nouvelle proposition : une soirée mensuelle à destination des personnes célibataires.
« Jeudis Match ! »,
c’est son nom. L’idée est simple : proposer à des personnes célibataires, sans restriction d’âge, de se rejoindre pour un afterwork ou un dîner informel chez l’un ou l’autre couple rattaché à la chapelle. Et c’est là où réside l’une des particularités de cette proposition : ce sont des couples, ainsi que le chapelain, qui la porte.
« Cette problématique du célibat qui dure est collective, souligne ainsi le P. de Mandat Grancey. L’Église a vocation de se rendre disponible et à l’écoute des personnes qui souffrent. Et les personnes célibataires sont des personnes qui vivent une profonde douleur et une grande souffrance, explique-t-il. Ces couples sont là, comme des “témoins de l’amour”, et donnent un visage joyeux de l’Église ainsi qu’une espérance. »
« Un tremplin »
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Douceline a décidé, avec son mari, de faire partie du projet. Ayant mesuré durant les confinements successifs combien ces périodes avaient dû être douloureuses pour les personnes vivant seules, ils ont décidé de se rendre disponibles.
Pour elle, leur mission est simple. Il s’agit de « créer une atmosphère conviviale, chaleureuse, confie la trentenaire. De créer un environnement propice aux échanges, en pleine confiance ».
Ces « Jeudis Match ! » ont officiellement été lancés jeudi 14 octobre dernier. À l’issue de cette soirée de présentation, des groupes d’une douzaine de personnes ont été constitués. Ils se retrouveront régulièrement pour un afterwork.
La suite ?
« Elle dépend aussi des participants, sourit le P. de Mandat Grancey. Ils pourront décider de s’investir à plusieurs dans des projets associatifs, caritatifs. Nous désirons seulement être un tremplin », poursuit le prêtre.
S’il a renoncé à expliquer le pourquoi de ces situations douloureuses, il est certain « que nous pouvons nous donner les moyens de rejoindre ces personnes dans leur solitude ».
Par Isabelle Demangeat @LaZaab