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Discours caché, le Pape choque des séminaristes espagnols

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L’affaire du discours du Pape lors de la rencontre du 10 décembre avec les séminaristes de Barcelone fait boule de neige. Au lieu de lire le discours préparé publié sur le site Internet du Vatican, le Pape aurait parlé à brûle-pourpoint, niant (une fois de plus) la nécessité du repentir pour accorder l’absolution.

Selon les témoignages recueillis par Germinans Germinabit, il aurait également utilisé des expressions vulgaires. Cela nécessite une clarification urgente de la part du bureau de presse du Vatican.

Le premier à annoncer la nouvelle a été le blog catalan Germinans Germinabit, édité par un avocat barcelonais, très attentif aux faits d’Église, notamment catalans, il a ensuite été traduit par Aldo Maria Valli (voir ici). L’article Lo que dijo (y lo que no) el Papa a los seminaristas de Barcelona, daté du 12 décembre, rapporte plusieurs déclarations et expressions inquiétantes utilisées par le Pape François.

Commençons par le début.

Le samedi 10 décembre, le Pape a rencontré une communauté de séminaristes de Barcelone, en compagnie de l’évêque auxiliaire du diocèse, Mgr Javier Vilanova Pellisa. Le discours que le Saint-Père a préparé pour s’adresser aux séminaristes est publié sur le site du Vatican ; il s’agit d’une réflexion impressionnante centrée sur les mystères joyeux, douloureux et glorieux de la vie sacerdotale, inspirée par la figure lumineuse de Saint Manuel González García (1877-1940), pasteur zélé de l’Eucharistie, connu comme  » l’Évêque des Tabernacles abandonnés « , et auteur d’un livre devenu un classique des séminaires hispanophones, Lo que puede un cura hoy.

Curieusement, le Saint-Père n’a jamais prononcé ce discours. De plus, ce que le Pape a réellement dit à sa place n’a jamais été officiellement divulgué : pas même une allusion de la part des organes de presse officiels du Vatican. C’est ce qu’a révélé le blog espagnol, après avoir reçu des témoignages de séminaristes qui étaient présents.

Nous avons contacté la source et vérifié qu’elle possède les témoignages de séminaristes et d’instructeurs qui ont été plus que perplexes face aux propos du Pape. Ainsi, selon leur témoignage, François a pris le texte qui avait été préparé et l’a mis de côté, disant que « cela aurait été ennuyeux » et qu’il préférait qu’on lui pose des questions à la place.

La réponse la plus problématique du Pape a été celle dans laquelle il a invité les futurs prêtres à ne jamais refuser l’absolution. Selon un séminariste, le Pape les aurait invités « à ne pas être cléricaux, à tout pardonner« . Plus précisément, il aurait ajouté que « si nous voyons qu’il n’y a pas d’intention de se repentir, nous devons tout pardonner. Nous ne pouvons jamais refuser l’absolution, car nous devenons le véhicule d’un jugement mauvais, injuste et moralisateur« .

Les prétendus commentaires du Pape confirment donc ce qu’il avait déjà dit aux recteurs et instructeurs des séminaires latino-américains (voir ici), un mois avant le rappel offert aux séminaristes catalans, qualifiant de « délinquants » les prêtres qui refusent l’absolution.

De même, François avait mis de côté un discours de 12 pages, en justifiant qu’il était « lourd« , et s’était exprimé de manière improvisée. Et, là aussi, le Pape avait utilisé des expressions malheureuses :

« Le prêtre, le séminariste, le ministre doivent être ‘proches’. Proche de qui ? Des filles de la paroisse ? Et certains d’entre eux le sont, ils sont proches, puis ils se marient, c’est bien« .

Avec les séminaristes de Barcelone, cependant, il semble que la plaisanterie avec un double sens inapproprié ait été transformée en un langage qui aurait embarrassé même un marin. D’après ce que rapportent certains des séminaristes, le Pape aurait parlé de « ceux qui font de la lèche pour obtenir une promotion afin d’être sous les feux de la rampe« , de « putains de carriéristes qui bousillent la vie des autres« , et d’autres amabilités de ce genre. S’ensuit l’insistance à ne pas être rigide, à ne pas être clérical, autre leitmotiv des discours du Pape François.

Et aussi, les « exemples » que le Pape aurait donnés aux séminaristes :

« Des prêtres qui sont tombés dans des péchés graves, mais qui les ont reconnus ; des prêtres qui ne s’habillent pas comme des prêtres, mais qui se mêlent aux gens ; un transsexuel et un homosexuel« .

Il serait légitime de se demander si le témoignage de ces séminaristes est vraiment vrai. Le rédacteur du site Germinans Germinabit s’est également interrogé dans un autre article, daté du 1er janvier. Sommes-nous face à un nouveau cas de prétendus récits de conversations personnelles avec le Pape, comme ceux faits à plusieurs reprises par le journaliste italien Eugenio Scalfari ? Ou à des comptes rendus sommaires de brèves conversations téléphoniques avec le Pontife, comme cela s’est souvent produit ?

Des verbalisations dont il est plus que légitime de se demander si elles sont crédibles ou non, surtout en l’absence de tiers. Dans ce cas, cependant, la réalité semble différente :

« Ce que nous avons, c’est un récit oral qui a été recueilli par écrit dans de nombreux témoignages. Le lendemain même de l’audience, un ami m’a lu sur son téléphone portable le récit envoyé par un instructeur. Il s’agit d’un récit assez complet dans lequel le langage grossier utilisé par le Pape a été recueilli dans son intégralité.

C’est un fait que, comme beaucoup d’autres récits écrits par autant d’informateurs ont circulé, la coïncidence en ce qui concerne les mots les plus choquants prononcés par le Pape est presque millimétrique« .

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Il est important que le Bureau de presse du Vatican intervienne pour clarifier et peut-être aussi pour fournir le texte réel des paroles du Pape le 10 décembre. Toute l’Église a le droit de savoir, car il s’agit de déclarations extrêmement graves.

Tout d’abord, parce qu’affirmer que l’absolution ne peut jamais être refusée, même s’il n’y a pas de repentir et d’intention de s’amender de la part du pénitent, va diamétralement à l’encontre du Concile de Trente, qui enseigne que la contrition, c’est-à-dire « la douleur de l’âme et la réprobation du péché commis, accompagnée de l’intention de ne plus pécher à l’avenir […] a toujours été nécessaire pour demander la rémission des péchés » (Denz. 1676). Ce qui est plutôt évident, si l’on ne veut pas faire du sacrement de la réconciliation une farce et de la miséricorde de Dieu un laissez-passer pour le péché.

Et puis il y a le problème de la gestion d’un Pape qui ne se retient plus dans des verbalisations sans contenu et sans grâce. Il serait bon de préciser si le problème est d’ordre psychologique, comportemental ou moral ; il ne s’agit pas ici d’ironie, ni d’un manque de respect envers le Pape, mais le problème doit être identifié et endigué, pour le bien de l’Église.

Car il est du devoir de tout chrétien d’éviter les comportements et les paroles qui peuvent scandaliser son prochain, à fortiori si le « chrétien » en question est le Pape lui-même. Enfin, comme cela a été souligné, ces paroles adressées aux séminaristes et aux formateurs montrent clairement quel type de clergé François a en tête et entend « sélectionner » : un clergé qui se trouve au milieu des gens, indépendamment de ce qu’il fait, de qui il est et de ce qu’il dit.

Church Militant s’est également penché sur cette affaire.

Cet article a été publié originellement par le New daily compass (Lien de l’article).

Publié par Napo

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