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Le premier ministre japonais Fumio Kishida a rencontré le pape François mercredi et a fait part aux responsables du Vatican de sa profonde inquiétude concernant les actions de la Chine en mer de Chine méridionale et la situation des droits de l’homme à Hong Kong et au Xinjiang.
Selon un communiqué de l’ambassade du Japon auprès du Saint-Siège du 4 mai, M. Kishida a eu « un échange de vues fructueux » avec le pape François, « abordant des questions telles que l’invasion russe en Ukraine, l’Asie de l’Est et la Corée du Nord.«
Le dirigeant japonais a notamment parlé au pape du lancement par la Corée du Nord d’un missile balistique en direction de la mer du Japon et « a exprimé sa préoccupation quant aux activités de la Corée du Nord dans le domaine des essais de missiles et d’armes nucléaires.«
Le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, a déclaré aux journalistes que le pape François avait condamné l’utilisation et la possession d’armes nucléaires au cours de cette rencontre de 25 minutes, la qualifiant d' »inconcevable« .
Après sa rencontre avec le pape, le premier ministre a rencontré le secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, pendant 55 minutes.
Le Premier ministre Kishida a exprimé sa profonde inquiétude face aux tentatives unilatérales de renverser le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale, ainsi que face à la situation des droits de l’homme à Hong Kong et dans la région du Xinjiang. Il a également exprimé son appréhension face à la question des armes nucléaires et des missiles de la Corée du Nord, qui a également procédé à un lancement de missile balistique aujourd’hui.
En tant que premier ministre, M. Kishida a souvent critiqué les actions de la Chine en mer de Chine méridionale, où le Parti communiste chinois revendique la quasi-totalité du territoire, provoquant des différends avec Taïwan, la Malaisie et Brunei, qui ont des revendications territoriales concurrentes.
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Le cardinal Parolin, qui est l’un des principaux architectes de l’accord provisoire du Saint-Siège avec la Chine, est resté pratiquement silencieux sur la situation des droits de l’homme à Hong Kong et dans la région chinoise du Xinjiang, où les musulmans ouïghours sont victimes de travail forcé et d’autres violations.
Une brève déclaration publiée par le bureau de presse du Saint-Siège ne mentionne pas spécifiquement Hong Kong ou le Xinjiang.
Il indique : « L’attention s’est ensuite portée sur les questions de nature internationale, avec une attention particulière à la guerre en Ukraine, soulignant l’urgence du dialogue et de la paix et exprimant l’espoir, à cette fin, d’un monde exempt d’armes nucléaires.«
Le gouvernement japonais ne dispose pas de ses propres armes nucléaires et est le seul pays au monde à avoir subi une attaque nucléaire.
Shinzo Abe, l’ancien premier ministre japonais, a suggéré que le Japon devrait envisager un « partage nucléaire » après l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie le 24 février.
Selon le communiqué de l’ambassade du Japon, M. Kishida a toutefois « exprimé son intention de collaborer avec le Saint-Siège pour créer un « monde sans armes nucléaires » » et a remercié le pape François d’avoir visité sa ville natale, Hiroshima, qui a été frappée par une bombe atomique en 1945.
La rencontre entre le pape et le premier ministre marquait le 80e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Japon et le Saint-Siège.
« Ayant appris que, dans le passé, il avait le désir de mener une activité missionnaire au Japon, à l’instar du missionnaire jésuite François Xavier, le Premier ministre Kishida a remercié le pape François, premier pape jésuite, pour sa considération particulière envers son pays« , a déclaré l’ambassade du Japon.
À lire en anglais sur CWR
