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Pensées et discours du Roi Louis XIV

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Pensées et discours du Roi Louis XIV

Ces « Mémoires » ont été établis d’après les notes autographes ou sous la dictée du Roi Louis XIV. Son lecteur M. de Perigny, et plus tard Pellisson, lui servirent de secrétaires aux rédactions successives, sans que, d’ailleurs, le roi cessât de les guider, de les corriger, de refaire des passages entiers.

Les manuscrits portent de nombreuses corrections, des phrases modifiées, des pages entières reprises de la main du souverain ou improvisées d’un jet. Nous nous sommes efforcés de reproduire ici principalement ces passages de la main. Nous en avons le plus souvent référé au texte de Dreyss, quelquefois à celui de l’édition Grouvelle et rarement à l’édition de Gain-Montagnac. Fréquemment, nous avons appuyé ces  » enseignements « , dont la sagace et honnête magnificence est évidente, de vérifications pratiques empruntées aux recueils de lettres de Louis XIV

LES FINANCES, LES IMPÔTS ET LES DÉPENSES

[Le Peuple et ses tyrans.]

Il n’est point de gouverneur qui ne s’attribue des droits injustes, point de troupes qui ne vivent avec dissolution, point de gentilhomme qui ne tyrannise les paysans, point de receveur, point d’élu, point de sergent qui n’exerce dans son détroit une insolence d’autant plus criminelle, qu’elle se sert de l’autorité des rois pour appuyer son injustice.

Il semble que, dans ce désordre général, il soit impossible au plus juste de ne pas se corrompre. Car le moyen qu’il aille seul contre le courant de tous les autres, et qu’il se retienne sur un penchant où le pousse naturellement son propre intérêt, pendant que ceux qui devraient l’empêcher de tomber l’y précipitent eux-mêmes par leur exemple !

Cependant, de tous ces crimes divers le public seul est la victime ; ce n’est qu’aux dépens des faibles et des misérables que tant de gens prétendent élever leurs monstrueuses fortunes. Au lieu d’un seul roi que les peuples devraient avoir, ils ont à la fois mille tyrans, avec cette différence pourtant que les ordres du prince légitime ne sont que doux et modérés parce qu’ils sont fondés sur la raison, tandis que ceux de ces faux souverains n’étant inspirés que par leurs passions déréglées sont toujours injustes et violents

[NI pauvres, ni riches ?…]

Si Dieu me fait la grâce d’exécuter tout ce que j’ai dans l’esprit, je tâcherai de porter la félicité de mon règne jusqu’à faire en sorte, non pas à la vérité qu’il n’y ait plus ni pauvre ni riche, car la fortune, l’industrie et l’esprit laisseront éternellement cette distinction entre les hommes, mais au moins qu’on ne voie plus dans tout le royaume ni indigence, ni mendicité, je veux dire personne, quelque misérable qu’il puisse être, qui ne soit assuré de sa subsistance ou par son travail ou par un secours ordinaire et réglé

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[Le bas-peuple souffrant.]

Tous ces maux (désordres de l’Église, des Finances, de la Justice et de la Noblesse) ensemble, ou leurs suites et leurs effets retombent principalement sur le bas-peuple, chargé d’ailleurs d’impositions et pressé de la misère en plusieurs endroits, incommodé en d’autres de sa propre oisiveté depuis la paix, et ayant surtout le besoin d’être soulagé et occupé

[Le Carnet du Roi.]

En travaillant au rétablissement des finances, je m’étais déjà assujetti, comme je vous l’ai dit, à signer moi-même toutes les ordonnances qui s’expédiaient pour les moindres dépenses de l’État. Je trouvai que ce n’était pas assez, et je voulus bien me donner la peine de marquer de ma propre main, sur un petit livre, que je passe voir à tous moments, d’un côté les fonds qui devaient me revenir chaque mois, de l’autre toutes les sommes payées par mes ordonnances dans ce mois-là, prenant pour ce travail, toujours l’un des premiers jours du mois suivant, afin d’en avoir la mémoire plus présente.

[Savoir dépenser.]

Les souverains que le ciel a fait dépositaires de la fortune publique font assurément contre leurs devoirs quand ils dissipent la substance de leurs sujets en des dépenses inutiles, mais ils font peut-être un plus grand mal encore, quand, par un ménage hors de propos, ils refusent de débourser ce qui peut servir à la gloire de leur nation ou à la défense de leurs provinces… Pourquoi faire difficulté de débourser l’argent dans les nécessités publiques, puisque ce n’est que pour satisfaire à ces besoins que nous avons le droit d’en lever.

[« L’État, c’est moi ».]

Il n’y a que le prince seul qui doive en (des finances) avoir la souveraine direction, parce qu’il n’y a que lui seul qui n’ait point de fortune à établir que celle de l’État, point d’acquisition à faire que pour l’accroissement de la monarchie…, point d’autorité à élever que celle des lois, point de dettes à payer que les charges publiques, point d’amis à enrichir que ses peuples… Et pour parler encore plus chrétiennement, peut-il s’empêcher de considérer que ces grandes sommes, dont un petit nombre de financiers composent leurs richesses excessives et monstrueuses, proviennent toujours des sueurs, des larmes et du sang des misérables dont la défense est commise à ses soins ?

[Sur l’économie des princes.]

[La sagesse] leur apprend à se régler en telle sorte qu’ils ne dépensent qu’autant qu’ils peuvent légitimement recevoir. Elle leur fait discerner les moyens solides et naturels d’établir la recette d’avec ceux qui sont dangereux et qui, sous l’apparence a une commodité présente, causent souvent des dommages irréparables dans l’avenir… Elle leur enseigne que tout l’art de l’économie ne consiste pas à peu dépenser, mais à dépenser à propos.

L’ARMÉE, LA GUERRE

[Sur les exercices militaires.]

L’habitude ôte la difficulté… Dans la vérité vous rendrez braves, par habitude, ceux qui ne l’étaient pas de leur naturel et vous éprouverez que de toutes sortes d’hommes on fait avec le soin de bons soldats.

[Sur les intendances.]

Dans les autres désastres qui peuvent ruiner une armée, on peut presque toujours accuser ou la lâcheté des soldats, ou la malignité de la fortune. Mais dans le manquement de vivres, la prévoyance du général est la seule à qui l’on s’en prend : car, comme le soldat doit à celui qui commande l’obéissance et la soumission, le commandant doit à ses troupes le soin de leur subsistance. C’est même une espèce d’inhumanité de mettre des honnêtes gens dans un danger dont leur valeur ne les peut garantir, et où ils ne peuvent se consoler de leur mort par l’espérance d’aucune gloire.

[La vertu du chef.]

C’est une erreur manifeste d’attribuer la fortune ou la bravoure des armées au climat ou à la naissance, puisque les mêmes nations qui, dans de certains siècles, ont été la terreur et l’admiration de l’univers sont devenues depuis les plus lâches et les plus méprisées de la terre. Les Macédoniens qu’à peine le monde connaissait sont, par la vertu de deux rois seulement, parvenus à l’empire du monde entier ; et les Romains, qui avaient assujetti tant de peuples par leur valeur sont enfin devenus le jouet de toutes les nations barbares.

[L’honneur d’abord.]

Quoique ma tendresse pour mes peuples ne soit pas moins vive que celle que j’ai pour mes propres enfants ; quoique je partage tous les maux que la guerre fait souffrir à des sujets aussi fidèles, et que j’aie fait voir à toute l’Europe que je désirais sincèrement de les faire jouir de la paix, je suis persuadé qu’ils s’opposeraient eux-mêmes à la recevoir des conditions également contraires à la justice et à l’honneur du nom français.

[Quelques pensées du Roi Louis XIV sur la guerre]

« J’ai toujours voulu attendre que ce fût la justice qui me mît les armes à la main. »

« La guerre, quand elle est nécessaire, est une justice non seulement permise, mais commandée aux rois ; c’est une injustice, au contraire, quand on s’en peut passer et obtenir la même chose par des voies plus douces. »

« La réputation fait souvent elle seule plus que les armées les plus puissantes. »

« L’officier inspire non seulement la discipline et l’adresse, mais aussi le courage au soldat »

LA RELIGION, L’ÉGLISE

[Sur les raisons de croire.]

J’ai donné beaucoup, en premier lieu, au consentement général de toutes les nations et de tous les siècles, et particulièrement de tous ou presque tous les hommes les plus célèbres dont je n’aie jamais entendu parler, soit pour les lettres, soit pour les armes, soit pour la conduite des États, qui, en général, ont estimé la piété, quoiqu’en différentes manières : au lieu qu’on ne compte depuis tant de temps pour impies et pour athées qu’un très petit nombre d’esprits médiocres, qui ont voulu passer pour plus grands qu’ils n’étaient, ou du moins que le public ne les a trouvés, puisqu’ils n’ont pu jusqu’ici se faire, comme les autres, un parti considérable dans le monde, une longue suite d’approbateurs et d’admirateurs.

[Le clergé et la loi.]

Il est juste de traiter favorablement [les ministres de la religion] en toutes les choses qui peuvent dépendre de nous. Mais pourtant… il est bon de les faire souvenir de leur devoir et de leur faire connaître qu’ils ne doivent pas abuser de la considération que l’on a toujours eue pour leur caractère. Comme dans la célébration des mystères, ils sont quelque chose de plus que nous, et méritent des respects particuliers, aussi dans l’usage des biens temporels dont ils sont en possession, ils doivent se soumettre à la loi commune de l’État où ils vivent…

[Les privilèges et les devoirs du clergé.]

Je n’ai jamais manqué de vous faire observer, lorsque l’occasion s’en est présentée, combien nous devons avoir de respect pour la religion et de déférence pour ses ministres, dans les choses principalement qui regardent leur mission, c’est-à-dire la célébration des mystères sacrés et la publication de la doctrine évangélique. Mais parce que les gens d’église sont sujets à se flatter un peu trop des avantages de leur profession et s’en veulent quelquefois servir pour affaiblir leurs devoirs les plus légitimes, je crois être obligé de vous expliquer sur cette matière certains points qui peuvent être importants.

Le premier est que les rois sont seigneurs absolus et ont naturellement la disposition pleine et libre de tous les biens, tant des séculiers que des ecclésiastiques, pour en user comme sages économes, c’est-à-dire selon les besoins de leur État.

Le second que ces noms mystérieux, de franchises et de libertés de l’Église dont on prétendra peut-être nous éblouir, regardent également tous les fidèles soit laïques, soit tonsurés, qui sont tous également fils de cette commune mère, mais qu’ils n’exemptent ni les uns ni les autres de la sujétion des souverains, auxquels l’Évangile même leur enjoint précisément d’être soumis.

Le troisième, que tout ce qu’on dit de la destination particulière des biens de l’Église et de l’intention des fondateurs n’est qu’un scrupule sans fondement ; parce qu’il est constant que, comme ceux qui ont fondé les bénéfices, n’ont pu, en donnant leurs héritages, les affranchir ni du cens ni d’autres redevances qu’ils payaient aux seigneurs particuliers, à bien plus forte raison n’ont-ils pas pu les décharger de la première de toutes les redevances qui est celle qui se reçoit par le prince [comme seigneur universel] pour le, bien général de tout le royaume.

Le quatrième, que si l’on a permis jusqu’à présent aux ecclésiastiques de délibérer, dans leurs assemblées, sur la somme qu’ils doivent fournir, ils ne sauraient attribuer cet usage à aucun privilège particulier parce que la même liberté est encore laissée aux peuples de plusieurs provinces, comme une ancienne marque de la probité des premiers siècles, où la justice excitait suffisamment chaque particulier à faire ce qu’il devait selon ses forces, et cependant cela n’a jamais empêché que l’on ait contraint et les laïques et les ecclésiastiques, lorsqu’ils ont refusé de s’acquitter volontairement de leur devoir.

Et le cinquième, enfin, que, s’il y avait quelques-uns de ceux qui vivent sous notre empire plus tenus que les autres à nous servir de tous leurs biens, ce devait être les bénéficier qui ne tiennent tout ce qu’ils ont que de notre choix. Les droits qui se perçoivent sur eux sont établis d’aussi longtemps que leurs bénéfices et nous en avons des titres qui se sont conservés depuis le premier âge de la monarchie.

Les papes mêmes, qui se sont efforcés de nous dépouiller de ce droit, l’ont rendu plus clair et plus incontestable par la rétractation précise qu’ils ont été obligés de faire de leurs ambitieuses prétentions.

Mais on peut dire qu’il n’est pas ici besoin ni de titres ni d’exemples, parce que la seule équité naturelle suffit pour éclaircir absolument ce point. Serait-il juste que la noblesse donnât ses travaux et son sang pour la défense du royaume et consumât si souvent ses biens à soutenir les emplois dont elle est chargée, et que le peuple (qui possédant si peu de fonds, a tant de têtes à nourrir) portât encore lui seul toutes les dépenses de l’État, tandis que les ecclésiastiques, exempts par leur profession des dangers de la guerre, des profusions du luxe et du poids des familles, jouiraient dans leur abondance de tous les avantages du public sans jamais rien contribuer à ses besoins.

[Sur les protestants.]

Et quant à ce grand nombre de mes sujets de la religion prétendue réformée, qui était un mal que j’avais toujours regardé et que je regarde encore avec douleurs, je formai dès lors le plan de toute ma conduite envers eux, que je n’ai pas lieu de croire mauvaise puisque Dieu a voulu qu’elle ait été suivie et le soit encore tous les jours d’un très grand nombre de conversions.

Il me sembla… que ceux qui voulaient employer des remèdes violents ne connaissaient pas la nature de ce mal, causé en partie par la chaleur des esprits, qu’il faut laisser passer et s’éteindre insensiblement, au lieu de l’exciter de nouveau par des contradictions aussi fortes, toujours inutiles d’ailleurs quand la corruption n’est pas bornée à un certain nombre connu, mais répandue dans tout l’État.

Autant que je l’ai pu comprendre, l’ignorance des ecclésiastiques au siècle précédent, leur luxe, leurs débauches, les mauvais exemples qu’ils donnaient, ceux qu’ils étaient obligés de souffrir par la même raison, les abus enfin qu’ils laissaient autoriser dans la conduite des particuliers contre les règles et les sentiments publics de l’Église donnèrent lieu plus que toute autre chose à ces grandes blessures qu’elle a reçues par le schisme et par l’hérésie.

Les nouveaux réformateurs disaient vrai visiblement en beaucoup de choses de cette nature, qu’ils reprenaient avec autant de justice que d’aigreur. Ils imposaient au contraire en celles qui ne regardaient pas le fait, mais la croyance. Or, il n’est pas au pouvoir du peuple de distinguer une fausseté bien déguisée quand elle se cache d’ailleurs parmi plusieurs faussetés évidentes.

S’INFORMER, ÊTRE CONSEILLÉ

[Sur l’étude]

Tandis que l’on est enfant, l’on considère l’étude comme un pur chagrin ; quand on commence d’entrer dans les affaires, on la regarde comme une bagatelle qui n’est d’aucune utilité ; mais quand la raison commence à devenir solide, on en reconnaît l’importance, et on ressent un cuisant et juste chagrin d’ignorer des choses que savent tous les autres.

[Provoquer la contradiction.]

Il n’est rien de si important ni de plus difficile au prince que de savoir combien et jusqu’où il doit estimer sa propre opinion… Tandis que nous sommes dans la puissance, nous ne manquons jamais de gens qui s’étudient à suivre nos pensées et à paraître en tout de notre avis. Mais nous devons craindre de manquer au besoin de gens qui sachent nous contredire, parce que notre inclination paraît quelquefois si à découvert, que les plus hardis craignent de la choquer, et cependant il est bon qu’il y en ait qui puissent prendre cette liberté.

[Prudence du sage.]

Délibérer à loisir sur toutes les choses importantes, et en prendre conseil de différentes gens, n’est pas, comme les sots se l’imaginent, un témoignage de faiblesse et de dépendance, mais plutôt de prudence et de solidité. C’est une maxime surprenante, mais véritable pourtant, que ceux qui, pour se montrer plus maîtres de leur propre conduite, ne veulent prendre conseil en rien de ce qu’ils font, ne font presque jamais rien de ce qu’ils veulent. Et la raison en est que, dès lors qu’ils mettent au jour leurs résolutions mal digérées, ils y trouvent de si grands obstacles, et on leur y fait remarquer tant d’absurdités, qu’ils sont contraints de les rétracter eux-mêmes ; s’acquérant ainsi justement la réputation de faiblesse et d’incapacité, par les mêmes voies par lesquelles ils s’étaient promis de s’en garantir.

[Quelques pensées à ce sujet du Roi Louis XIV]

« Il ne faut pas présumer de soi ni croire qu’on puisse savoir les choses sans les apprendre. »

« Il est d’un petit esprit, et qui se trompe ordinairement, de vouloir ne s’être jamais trompé. »

« La vérité est toujours bien reçue quand on me l’apporte avec respect et sans passion. »

« Il vaut encore mieux apprendre tard que d’ignorer toujours »

« Il y a peu de gens au monde que l’intérêt ne trompe les premiers, en leur faisant considérer plus souvent et plus fortement les raisons qui les flattent que les raisons contraires »

LA POLITIQUE, LE GOUVERNEMENT

[Savoir.]

Toutes les fois qu’après avoir terminé une affaire, nous apprenons quelque circonstance qui nous était inconnue, nous remarquons incontinent que si nous l’avions su plus tôt nous aurions fait quelque chose de plus ou de moins que ce que nous avons effectivement résolu ; et, pour tout dire en un mot, je crois qu’on peut tenir pour certain que tout homme qui serait bien averti et bien persuadé de tout ce qui est ne ferait jamais que ce qu’il doit. Ainsi ce n’est pas une chose dont on puisse douter qu’un souverain ne doive prendre un soin extrême de savoir absolument tout ce qui se fait de son temps.

[Incertitude des traités.]

Encore qu’il soit de la probité d’un prince d’observer indispensablement ses paroles, il n’est pas de sa prudence de se fier absolument à celle d’autrui ; et quoiqu’on ne se sente pas capable de tromper personne, il ne faut pas se persuader qu’on ne soit pas capable d’être trompés. Dès lors qu’on a pris la résolution de se dédire on en trouve aisément le prétexte ; il n’est point de clause si nette qui ne souffre quelque interprétation.

Chacun parle dans les traités suivant les intérêts présents, mais la plupart tâchent après d’expliquer suivant les nouvelles conjonctures qui se présentent et quand la raison qui a fait promettre ne subsiste plus on trouve peu de gens qui fassent subsister leurs promesses ; mais on peut dire même ici, pour notre instruction particulière, que cette façon d’agir est plus à craindre dans les états qui se conduisent par les suffrages de plusieurs qu’en ceux qui sont gouvernés par un seul.

[Quelques pensées à ce sujet du Roi Louis XIV]

« Je n’ai jamais pensé que l’on doit tenir pour une bonne maxime celle qui met le principal art de régner à jeter la division et le désordre partout. »

« Il ne serait pas juste que mille bonnes actions fussent effacées par une seule mauvaise… La vertu de chaque particulier a ses limites au-delà desquelles elle ne se peut pas étendre. Il est des fautes auxquelles ils sont portés par des intérêts si puissants que leur force n’est pas capable d’y résister. Il en est d’autres qu’ils commettent seulement par imprudence, et peut-être même il en est qui ne sont en fait causées que par le hasard, quoique dans les circonstances qui paraissent à nos yeux les plus criminelles. Pour apprendre à excuser les autres, observons-nous nous-mêmes, et n’étant responsables qu’à nous de nos propres actions, voyons s’il ne nous est pas souvent échappé de faire le contraire de ce que nous avions résolu. Ne croyons pas qu’un homme qui a fait une fois ne puisse plus bien faire. »

« Les projets qui se concertent de longue main sont maniés si doucement et colorés de tant de prétextes que, malgré tous les avis qu’on en reçoit et tous les soupçons que l’on en forme, l’on ne manque presque jamais de s’y trouver encore surpris. »

« Quand on s’est mépris, il faut réparer la faute et que nulle considération en empêche, pas même la bonté. »

« L’empressement et la précipitation ou nous donnent toujours de mauvais conseils, ou ne nous peuvent pas fournir les moyens nécessaires pour exécuter les bons. »

« La grandeur de notre courage ne nous doit pas faire négliger le secours de notre raison, et plus on aime chèrement la gloire. plus on doit tâcher de l’acquérir avec sûreté. »

« Si la fermeté est nécessaire dans les temps difficiles, elle ne convient qu’autant qu’elle appuie la justice et la raison. »

Source : Pensées choisies des Rois de France par Gabriel Boissy 1920

Publié par Napo

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