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Les causes de la propagation du Mahométisme

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La nature du Mahométisme : ses dogmes sont simples, sans mystères, faciles à saisir ; la morale n’impose presque aucun sacrifice, elle favorise les passions les plus fortes de l’homme

Le fatalisme qu’elle prêche, enlevant la responsabilité morale, ôte à la conscience son remords, et laisse libre carrière au vice.

L’état religieux, intellectuel et politique de l’Arabie : Ce pays était alors habité par des Juifs, des chrétiens nestoriens, des partisans de la religion de Zoroastre,et des idolâtres. Mahomet forma sa religion d’un mélange des croyances générales de ces sectes diverses ; il céda même à l’idolâtrie en conservant le culte de la pierre de la Caaba. La doctrine musulmane était donc de nature à rapprocher les esprits, à les unir dans un même culte.

De plus, l’ignorance était extrême chez les Arabes ; la superstition, l’enthousiasme font le caractère de ce peuple, cela explique la facilité de Mahomet de le soumettre à sa doctrine ; un succès militaire suffit à une très grande partie de ce peuple pour croire à la mission divine du prophète. Et celui-ci, pour empêcher toute défection à la croyance qu’il imposait, interdit toute discussion, tout examen sur sa doctrine.

Enfin l’Arabie était, sous le rapport politique, divisée en plusieurs tribus indépendantes, qui se faisaient une guerre continuelle, et chez lesquelles le manque d’organisation entretenait la pauvreté et les disposait à l’assujettissement aux peuples voisins. Mahomet faisait de ces tribus diverses une seule nation, il lui imprimait une forte unité par un système dans lequel l’ordre religieux et politique était confondu, et en proclamant à ce peuple qu’il était choisi du ciel pour répandre le vrai culte, il exaltait son orgueil et son ambition, et promettait à la cupidité naturelle les trésors des nations étrangères. Rien ne dut contribuer plus puissamment à soumettre l’Arabie à la doctrine de l’Islamisme.

La force matérielle exercée par la guerre : La prédication du Coran se fit par l’épée ; une grande partie de l’Arabie fut soumise par ce moyen. Et le glaive est ce qui a assujetti ensuite à cette nation, tant de peuples divers. Ce peuple exalté, enthousiasmé, déjà excité par la cupidité, se crut appelé par le ciel à la guerre et à la conquête. Mahomet avait dit que ceux qui mourraient les armes à la main iraient en Paradis. Cela explique l’ardeur, le courage avec lesquels ils attaquèrent les nations voisines.

Leurs premiers succès les animèrent de plus en plus, et leur donnèrent cette confiance, cette assurance de la victoire qui suffit souvent pour l’obtenir. Mais l’état de faiblesse, de division, d’anarchie des pays qu’ils conquirent, et des causes spéciales qui favorisèrent leur invasion fut aussi pour beaucoup dans la rapidité de leurs conquêtes. Ils imposaient d’ailleurs l’épouvante et la terreur à ceux qu’ils attaquaient par leurs menaces.

Khaled entrant dans la Syrie disait aux habitants :

« Il faut vous faire Mahométans ou passer sous le tranchant de nos épées. »

L’empire grec était affaibli par de longues guerres avec les Perses et les Arabes ; ce peuple était abâtardi par un grand dépérissement moral ; il n’y avait point d’esprit public, il n’avait de goût que pour de misérables controverses. Il avait pour chefs des empereurs lâches et cruels qui laissèrent faire les Musulmans pour s’égorger plus à l’aise. Héraclius, après les premiers succès des Arabes en Syrie, leur abandonna le pays en déliant les sujets du serment de fidélité. Jérusalem seule s’était défendue avec honneur sous la direction du patriarche Sophronius.

L’Égypte tomba au pouvoir des Arabes, grâce à la trahison des Cophtes Jacobites, qui, par haine contre les Grecs Orthodoxes, acceptèrent les Arabes et leur livrèrent une grande partie du pays. Les Grecs défendirent pourtant Alexandrie pendant quatorze mois. Enfin, cette ville tomba au pouvoir d’Amrou, qui, par les ordres d’Omar, fit brûler la fameuse bibliothèque, la plus belle du monde. La Perse était épuisée par une guerre longue et sanglante avec les Grecs et par une suite non interrompue de guerres civiles acharnées ; elle offrait une proie facile à l’ambition des Arabes.

L’Afrique, depuis les Vandales, était un pays ruiné, elle était presque abandonnée par les empereurs grecs ; les divers gouvernements étaient à peu près indépendants et n’avaient guère de rapports entre eux pour la défense commune du pays ; d’horribles exactions pesaient sur ces contrés malheureuses. Aussi les Arabes furent-ils d’abord appelés, il leur fallut néanmoins six grandes expéditions pour s’en rendre maître. Nulle part le mahométisme ne prit des racines plus vives ; le schisme donatiste et l’hérésie arienne avaient depuis des siècles affaibli la foi chrétienne en ces contrées.

L’Espagne était divisée par les dissensions civiles et amollie par un long repos et par la débauche dont ses rois donnaient l’exemple. Rodrigue avait fait violence à la fille du comte Julien, gouverneur de la Mauritanie. Celui-ci, uni à beaucoup de mécontents, pour se venger, appela les Arabes en Espagne et leur facilita l’entrée du pays. Les Visigoths, énervés, ne soutinrent l’honneur du pays que dans une seule bataille, celle de Xérès ou Xérez ou Jerez, ville près de Cadix, ensuite, ils se soumirent facilement aux vainqueurs, excepté Pelage, qui, retiré dans les Asturies, résista à leurs attaques et conserva un reste de la nation, qui se développant de plus en plus, devait, des siècles après, chasser les Maures de l’Espagne.

Maîtres de l’Asie, de l’Égypte, de l’Afrique, de l’Espagne, les Mahométans avaient envahi les Gaules, la victoire prodigieuse de Charles Martel mit un terme à leur conquête et sauva l’Occident. Lorsqu’on considère les causes de la propagation du Mahométisme, soit en Arabie, soit dans les pays conquis par les Musulmans, on ne voit rien que d’humain, de matériel dans cette propagation. Il n’en est point ainsi de la diffusion de la doctrine chrétienne qui avait contre elle ses dogmes mystérieux, sa morale contrariant les penchants les plus enracinés de la société, et qui eut à lutter contre trois siècles d’horribles persécutions auxquelles elle n’opposa jamais la violence.

Pascal a dit :

« Au lieu de conclure que puisque Mahomet a réussi, J.-C. a bien pu réussir, il faut dire que puisque Mahomet a réussi, le christianisme eût dû périr, s’il n’eût été soutenu par une force divine. »

Au point de vue chrétien, les succès du Mahométisme s’expliquent comme une punition des peuples, que les armes des Arabes ont soumis. Les Perses, depuis plus de trois siècles, avaient résisté aux efforts faits chez eux pour introduire le christianisme ; ils avaient horriblement persécuté cette religion ; ils devaient être châtiés comme Rome païenne. Toutes les hérésies, tous les déchirements de l’Eglise venaient de l’empire de Constantinople ; à mesure que cet empire détachait les liens qui l’unissait à Rome, il se voyait envahir par quelque conquête nouvelle des Sarrasins ou des Turcs.

L’Afrique était la plaie de l’Église par ses dérèglements, ses divisions ; le schisme et l’hérésie y dominaient. L’Espagne offrait un épouvantable scandale par les mœurs des princes, du peuple et même du clergé, il lui fallait un châtiment exemplaire ; mais comme la foi était demeurée intacte chez elle, elle ne périt pas entièrement : le catholicisme l’a sauvée, et augmentant graduellement de forces, elle a fini par chasser ses envahisseurs.

Si une doctrine s’apprécie par ses fruits, on peut regarder le Mahométisme comme renfermant une des doctrines les plus pernicieuses qui se soient répandues sur la terre. On peut en juger par ses effets dans l’ordre moral, politique et littéraire.

Les Mahométans sont livrés à la volupté et à toutes ses suites funestes : les mœurs sont énervées chez eux, et l’on voit souvent la décrépitude dans un âge encore peu avancé. Les femmes avilies et captives ne jouissent d’aucune liberté, d’aucune considération : elles n’existent que pour les passions des hommes. Un autre défaut général qui se remarque chez les Musulmans, c’est l’esprit de rapacité, de pillage, du moins à l’égard des autres peuples. La crainte seule les empêche de se livrer aux plus criantes injustices contre les étrangers à leur race et à leur culte.

La confusion du pouvoir temporel avec le pouvoir spirituel a produit un despotisme affreux. Le caprice du souverain est la seule loi : les peuples sont esclaves ; nulle liberté politique, nulle force d’opinion publique, nul sentiment du droit chez eux. Ils ne se sont jamais soulevés pour secouer le joug de l’oppression : les guerres civiles acharnées qui se sont élevées dans les pays musulmans n’ont été que des luttes pour la succession au trône. Le changement de règne amène souvent les meurtres les plus odieux dans un intérêt d’ambition jalouse.

L’ignorance s’est répandue partout avec le mahométisme, et les contrées les plus florissantes, par les lettres et les sciences, avant l’invasion musulmane, sont tombées dans la grossièreté et la barbarie. On a vanté l’éclat que jeta pendant quelques siècles la civilisation arabe, mais il faut observer que les Arabes ont emprunté une grande partie de leurs connaissances aux moines de la Syrie et de l’Égypte. On a fait honneur aux Arabes de la découverte de l’Algèbre, on leur attribue l’usage de la poudre à canon, de la boussole, et même de l’imprimerie.

Quand cela serait, comment se fait-il que tout cela ait fait si peu de progrès chez eux, que ces instruments ne les aient conduits à aucun grand résultat, tandis que d’immenses progrès ont été faits à l’aide de ces choses, dès lors qu’elles ont été entre les mains de l’Europe chrétienne.

La science religieuse a été nulle chez les Arabes, parce que l’islamisme ne permettait pas la discussion. Les sciences morales, philosophiques, législatives, gouvernementales n’ont rien dans le plus beau temps des Arabes, qui puisse soutenir la comparaison avec les plus mauvaises époques de l’Europe chrétienne. Et cependant, celle-ci était en proie à chaque instant aux ravages successifs des Barbares.

Le plus haut degré de la civilisation arabe a coïncidé avec le temps de la plus grande prospérité des états musulmans, dans le temps où une longue paix et les trésors des peuples conquis favorisaient leurs progrès. Encore les Arabes ont-ils dû au christianisme les premiers éléments de la philosophie. St-Jean Damascène a été l’initiateur de cette science à la cour des Califes Omniades : Aboulféda, Ibn-Alatir, Abdallatif. Il est reconnu d’ailleurs que les meilleurs historiens, critiques et philosophes arabes sont postérieurs à l’époque des croisades.

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Les Arabes, dans les sciences, n’ont eu des succès que dans les mathématiques et la médecine, parce que la nature de leur esprit, sous l’influence de l’Islamisme, ne cherchait que les vérités tangibles et les découvertes qui pouvaient améliorer l’état physique de l’homme. Quant à leur littérature, elle tient au caractère du peuple : longtemps avant Mahomet, la littérature arabe avait de gracieuses productions, supérieures au Coran. Au reste, la grâce, l’élégance, une imagination sensuelle, voilà ce qui distingue les productions littéraires et artistiques de la civilisation musulmane.On n’y trouve point la force, la grandeur, jamais l’inspiration du génie. Enfin, cette société n’a pas su conserver les produits de sa propre littérature, malgré la prospérité dont elle jouit.

L’Europe chrétienne, au milieu des troubles, des guerres et des ravages, a conservé la littérature ancienne ; une partie même de celle des Arabes, et ses progrès, dans les sciences et les arts qu’elle a créés, n’ont fait que s’accroître. En jetant un coup d’œil aujourd’hui sur les pays chrétiens et mahométans, on s’aperçoit que le Christianisme, c’est la civilisation, le mahométisme, la barbarie. Cela seul décide de l’influence sociale des deux doctrines.

Source : Histoire apologétique de l’Église – Mgr J. S. Raymond

Publié par Napo

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