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Saint Charles Borromée obtient diverses grâces de Pie V

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Saint Charles Borromée obtient diverses grâces du nouveau Pape : il travaille fortement à la réforme de son Diocèse, et commence par celle de sa Maison.

D’abord après le couronnement de Pie V, le Cardinal Borromée se préparait à rentrer dans son Diocèse, pour ne s’occuper désormais que de la conduite du Troupeau confié à ses foins. Mais on avait encore besoin de lui à la Cour de Rome. Entre tous les Cardinaux, les Prélats & les autres Minières de cette Cour, il n’en était aucun qui fût autant que saint Charles au fait de l’état actuel de tout ce qui concernait les affaires du Saint-Siège et de toute l’Église.

Le défunt Pape s’étant toujours déchargé, sur la prudence & la sagesse connue de son Neveu, de la plus grande partie du gouvernement, il était naturel qu’il eût des connaissances particulières sur bien des points intéressant, qui rendaient ses lumières & sa présence, au moins pour un temps, nécessaires sous un nouveau Pontificat.

Il fallait donc qu’il mît au fait des affaires ceux qui en seraient chargés après lui, & le Saint Père lui-même était bien-aise d’avoir ses avis, & de profiter de la sagesse de ses conseils. De son côté, saint Charles avait à demander diverses grâces qui regardaient le bien spirituel de l’Église. Le Pape Pie V lui accorda tout, & plus qu’il ne demandait : il ne contredit que le trop grand empressement du Cardinal à retourner à Milan. Sa Sainteté, néanmoins édifiée de cet empressement même, ne le retint que peu de mois à Rome : elle lui promit de tenir la main à l’exécution des Décrets de Trente, & de faire imprimer au plutôt, selon ses désirs, le Catéchisme Romain.

Ce pendant, le nouveau Pape faisait examiner le Concile Provincial de Milan, qu’il approuva par une Bulle expresse : il en donna plusieurs autres pour autoriser le Sain Archevêque à obliger tous les Diocésains, sans exception, à garder les Ordonnances de ce même Concile.

Lorsqu’il fut fur son départ, Sa Sainteté lui donna encore le pouvoir d’user de tous les moyens qu’il jugerait utiles à l’avancement de la réformation de son Église, le chargeant en même temps de quelques Brefs pour les Princes dont les États s’étendent jusqu’à la Province de Milan : le Pape les invitait tous à favoriser le zèle & les pieux desseins de l’Archevêque, & à lui donner tous les secours qui dépendraient de leur Autorité pour l’accomplissement de l’important ouvrage qu’il allait entreprendre pour l’honneur de la Religion et le salut des âmes.

Le zèle & le courage de S.Charles pour l’œuvre du Seigneur méritaient d’être ainsi couronnés & soutenus. Rien ne manquait plus à ses saints désirs, que le succès de ses grands desseins pour le bonheur de ses chères brebis. Il voyait le Siège Apostolique dignement rempli par ses soins ; son premier Concile, le grand fondement de la réforme projetée, solennellement confirmé ; & il pouvait sûrement compter sur la protection du Vicaire de Jésus-Christ dans la poursuite de tout le bien qu’il se proposait de faire avec le secours Divin.

Cependant, si le généreux désintéressement de notre Saint dans le dernier Conclave avait édifié les uns, & déconcerté la politique des autres, son ardeur à quitter la Cour de Rome pour retourner au plutôt à Milan ne devait pas moins étonner tous ceux qui connaissaient également et ses intentions, et l’état actuel de son Diocèse.

Le grand ouvrage d’une réforme générale n’avait été encore que légèrement ébauché : on pourrait dire qu’il n’avait été que projeté ou proposé dans le Concile de la Province. II s’agissait de l’entreprendre sérieusement pour le conduire à sa perfection. À en juger humainement, l’entreprise paraissait au-dessus des forces de l’homme le plus zélé, le plus intrépide.

Plus on faisait attention à la multitude & à la profondeur des maux de cette Église affligée, plus on devait être effrayé de la résistance opiniâtre, à laquelle il fallait s’attendre. Les plus sages sentaient parfaitement à quels travaux, à quelle suite de désagréments, de contradictions & de périls se verrait exposé celui qui entreprendrait de faire changer de face à un grand Peuple & à un nombreux Clergé ; l’un & l’autre extrêmement corrompu, & aussi incapable de discipline, que follement attaché à tout ce qui flatte les sens & les passions déréglées. Saint Charles, quoique peu avancé en âge, connaissait déjà toute la profondeur des plaies qu’il se croyait chargé de guérir.

Son court séjour au milieu de son Troupeau, après sa première entrée, lui avait laissé entrevoir une partie du mal ; il en avait déjà appris beaucoup par les relations de ses Grands Vicaires ; & il ne doutait pas que le temps ne lui en découvrît davantage. Mais ce qui aurait pu abattre le courage d’un autre, ne servait qu’à ranimer le sien.

Le zèle qui l’embrasait, & l’Esprit de Jésus-Christ dont il était rempli, ne lui permettaient de réfléchir que sur son devoir, & sur le secours de la grâce, maîtresse des cœurs. En recevant la Sainte Onction le jour même de l’Ordination de S. Ambroise, il avait pris ce grand Évêque pour son modèle, et, comme lui, il s’était dévoué pour la gloire de Dieu à tous les travaux de l’Apostolat, aux souffrances, aux persécutions, au Martyre même, s’il plaisait au Seigneur d’accepter le sacrifice du Pasteur pour le salut de ses Brebis.

Dans toute la suite de cette Histoire, nous verrons par quels moyens ce nouvel Ambroise s’efforçai d’attirer sur lui & sur ses entreprises les bénédictions du Ciel, unique fondement de ses espérances.

Pour nous donner une idée de la grandeur & du succès des travaux de saint Charles, son premier Historien a cru devoir nous faire connaître d’abord, et l’étendue du Diocèse de Milan, & la triste situation où il se trouvait pour le spirituel dans le seizième siècle.

Rapportons ici sommairement ce que raconte cet Auteur, aussi instruit que sincère. On sait que la ville de Milan est une des plus grandes de l’Italie et le Diocèse n’est point renfermé dans le seul Duché de Mrlan.

L’Archevêque a sous sa Juridiction immédiate plus de deux mille deux cens vingt Églises, dont environ cinquante Collégiales ; le Clergé ne peut donc en être que très-nombreux. Cette Province Ecclésiastique renferme quinze Évêchés, dont plusieurs sont fort étendus : outre l’État de Milan, elle embrasse encore tout le Montferrat, une partie des Terres des Vénitiens, du Piémont, de l’État de Gênes, & côtoie la Mer Méditerranée jusqu’aux Confins de la Provence : tandis que le Diocèse propre de Milan confine de l’autre côté à l’Allemagne, & s’étend dans le Domaine de la Seigneurie des Suisses, dans des Vallées et fur des Montagnes presque inaccessibles.

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Tel fut le théâtre des travaux de notre Saint : car quelque vaste que fût déjà son Diocèse, qu’il honora souvent de ses visites Pastorales, il porta souvent sa sollicitude dans toutes les parties de la Province : il les visitait tantôt par le droit de Métropolitain, et tantôt en qualité de Visiteur Apostolique, autorisé par le Saine-Siège pour faire partout la guerre au vice, au libertinage, à l’impiété ou à l’erreur ; pour rétablir en même temps les saintes règles & la vigueur de la discipline, malgré les oppositions ou les murmures.

Ce fut moins cependant le nombre que la qualité des mauvais Sujets qui exerça longtemps le zèle de l’Homme de Dieu, sans jamais lasser sa patience.

Source : La vie et l’esprit de Saint Charles Borromée – Père Antoine Touron – 1761

Publié par Napo

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